Derrière la porte – Fiction érotique – 2e partie

Deux enseignantes, visiblement contentes de se retrouver, se dirigeaient vers le parking en fin de journée scolaire.

Apercevant le concierge qui passait la serpillière dans le couloir de carrelage, elles ralentirent l’allure.

« Attention, Jenna » lança Natalia Hampton, mettant fin à leur papotage. « Ça glisse. Fais attention de ne pas tomber. »

Elle attrapa la main fine de Jenna.

« Ça va aller, » répondit la svelte maîtresse de maternelle en retirant sa main. « C’est toi qui es perchée sur des talons. »

Jenna et Natalia marchaient l’une près de l’autre, avec des pas courts et précautionneux.

L’homme interrompit le mouvement ondoyant de sa serpillère.

Une fois passées, Jenna rejeta sa chevelure soyeuse et dorée par-dessus son épaule.

« Bonjour, Jermaine. » Jenna lui offrit un sourire et lui adressa un geste de la main délicat. « Merci pour ton aide aujourd’hui. »

L’homme noir hocha la tête avec amabilité. Il parlait avec la même lenteur qu’il passait la serpillière. « Y a pas de quoi. C’était un plaisir. »

Leurs regards se croisèrent un instant de trop, ce qui n’échappa pas à l’enseignante accompagnatrice.

Natalia se rapprocha de Jenna et lui toucha l’épaule. « Qu’est-ce qui s’est passé, au juste ? »

Jenna adopta un ton léger. « Oh, rien de grave. J’avais besoin qu’il me donne un coup de main dans ma classe. »

Elle tenta ensuite de dévier la conversation. « Je suis tellement ravie que mes élèves aient attaqué le deuxième chapitre… »

Natalia l’interrompit. « Un gamin a vomi ? »

« Pardon ? »

« Est-ce qu’un de tes petits monstres a dégobillé ? »

« Beurk ! Non ! » Jenna grimaça, le dos raidi à cette simple évocation.

« C’est ton vilain hamster qui s’est fait la malle ? » Natalia rit d’un air un peu rustre.

Jenna fronça les sourcils et plissa les siens feignant la colère. « Non mais ça va pas ! Grignote n’est pas vilain. »

« Alors, c’était quoi ? » demanda Natalia plus directement.

Jenna soupira.

« Si tu veux absolument savoir, il y a… des toilettes dans ma classe, d’accord. Je crois qu’un élève a dû faire tomber un jouet dans la cuvette — peut-être un cube ou quelque chose. » Elle jeta un œil par-dessus son épaule. « N’est-ce pas, Jermaine ? Tu as vu plus de choses que moi. »

« Non, pas de saleté d’enfant. Juste un jouet, oui, Madame, c’était ça. » Il eut un sourire rapide et vif.

Il se remit à frotter. Le dos légèrement courbé, les yeux fixés sur le sol brillant, pas sur Jenna.

« Hmmm. » Natalia s’arrêta, tandis que Jenna n’avait fait que quelques pas.

Jenna sentit le regard noir de Natalia faire l’aller-retour entre elle et le silencieux Jermaine, qui continuait de manier sa serpillière.

Le nez de Natalia se plissa et ses yeux se rétrécirent, dubitatifs. L’enseignante de collège avait capté qu’il y avait quelque chose de louche. Jenna comprit instantanément que Natalia s’était transformée en enquêtrice, et qu’elle venait de flairer une piste.

Natalia réajusta la bandoulière de son sac fourre-tout en cuir.

La situation devenait plus tendue et préoccupante pour Jenna. L’odeur chimique d’eau de Javel lui brûlait le nez, et la serpillière s’étalait bruyamment sur les carreaux usés.

À n’en pas douter, Natalia flairait bien quelque chose, mais ce n’était pas le détergent.

Jenna devait vite rattraper le faux pas qu’elle venait de commettre — elle avait failli dévoiler l’étonnant moment d’intimité qu’elle et Jermaine avaient partagé dans sa salle de classe plus tôt dans la journée.

L’esprit de Natalia devait déjà échafauder toutes sortes de scénarios et d’hypothèses.

Néanmoins, Jenna décida de donner une réponse simple à l’enseignante trapue pour montrer qu’elle n’avait rien à cacher.

« Je t’assure, de simples soucis de plomberie. Tu sais, ce sont des enfants. »

Natalia ne bougea toujours pas. Elle posa la main sur sa hanche ronde.

Jenna força un sourire lèvres serrées et changea ses dossiers de bras. Ces dossiers, qu’elle tenait serrés, auraient pu être interprétés comme un bouclier défensif — si un psy ou un détective avait analysé ses gestes. En les déplaçant, Jenna pensait montrer à Natalia qu’elle était ouverte et ne cherchait pas à faire obstruction. C’était un message corporel subtil. Elle espérait que ça marche.

Natalia restait figée, les yeux fixés, mais Jenna continua simplement d’avancer. Elle s’efforça de poursuivre son chemin l’air le plus insouciant et joyeux possible, comme toute maîtresse de maternelle.

Le couloir était silencieux. Même Jermaine ne faisait plus aucun bruit. Seuls les petits tap-tap des ballerines blanches de Jenna résonnaient sur le sol alors qu’elle se dirigeait vers la sortie.

Natalia grommela. Elle se rua aux côtés de Jenna. Le bruit de ses talons résonna bruyamment sur les carreaux. Son odeur de cigarette, légère mais reconnaissable, arriva avant elle.

Jenna espérait que cette femme, avec tous ces scénarios en tête, croirait maintenant qu’elle avait suivi une fausse piste. Mais le limier n’abandonnait pas. Natalia ne semblait pas du tout convaincue que la situation était normale.

« Tu sais que de notre côté de l’école, » dit Natalia, les yeux plissés, « ce ne sont pas des jouets qu’on jette dans les toilettes. »

« C’est parce que tes élèves préadolescents sont à l’âge où l’école n’est plus simplement amusante » rétorqua Jenna.

Natalia serra la sangle de son sac.

« Ils sont tordus quand ils arrivent en classe — complètement zinzins. »

Alors que les enseignantes marchaient vers la porte, Natalia fouilla dans son fourre-tout. « Mes clés doivent être là-dedans. »

Voyant l’attention de Natalia détournée, Jenna adressa un clin d’œil et un au revoir discret de la main à Jermaine. Elle lui murmura un adieu sans un bruit.

Natalia releva les yeux juste à temps pour voir Jenna se détourner du concierge. Elle marqua une nouvelle pause, balayant du regard l’un, puis l’autre.

Jenna quitta le bâtiment d’un pas plus vif, tout en faisant attention à ne pas adopter une allure trop pressée qui révèlerait son secret — du moins elle l’espérait.

Mais, dehors, Natalia bloqua le passage à Jenna avant qu’elle n’atteigne le parking.

« Jenna. » Elle parla sèchement, comme une mère face à sa fille rebelle. « Dis-moi ce qui se passe. »

« Quoi, je n’ai pas le droit d’être aimable avec quelqu’un ? » Elle serra les dossiers contre sa poitrine et tenta de contourner Natalia. Elle leva fièrement le menton.

Natalia la bloqua de nouveau.

« Je détecte les menteurs à des kilomètres » dit-elle, « et tes yeux ne disent pas le contraire. »

Jenna la contourna une fois de plus, évitant son regard.

Jenna passa devant un imposant pick-up Ford, dont le capot lui arrivait à l’épaule, puis devant une Mercedes noire aux vitres teintées. De l’autre côté, les lumières de sa brillante Civic blanche clignotèrent orange. Les portes se déverrouillèrent.

Elle attrapa la poignée. Mais Natalia la rattrapa avant qu’elle ne puisse se glisser à l’intérieur et fermer la porte.

Natalia s’appuya contre la portière avec sa hanche et croisa les bras. Elle la regarda fixement, baissant son menton.

Jenna connaissait ce regard pugnace. Le méchant limier ne lâcherait pas sa piste.

Jenna se contenta de souffler. « Tu es comme ça en classe ? Pas étonnant que les gosses te détestent. » Elle essaya de sourire après sa pique. « Vraiment, j’ai eu un problème aujourd’hui. Jermaine a été adorable de m’aider. C’est tout. »

« Tes joues sont rouges et tu essaies de jouer la prude. »

« Moi ? » dit-elle avec une moue exagérée. Elle toucha sa poitrine comme si une telle accusation l’horrifiait.

« Oui, toi. Ne joue pas les ingénues avec moi, ma grande. J’ai des enfants à la maison et une classe pleine de petits menteurs. »

Natalia pointa un doigt épais vers sa collègue. « Plus tu t’obstines à ne pas répondre, plus mes déductions seront folles. Des toilettes bouchées par un jouet vont vite se transformer en toi qui jette ton joint dedans. » Elle plissa les yeux, comme pour sonder l’esprit de Jenna.

« Beurk ! De l’herbe ? Mais reprend toi. » Elle se déplaça vers la portière. Natalia s’écarta.

Jenna ouvrit la porte.

« Bon, je dois rentrer, Madame Hampton. On se voit demain — peut-être. »

« Écoute, je peux retourner illico lui parler. Tu veux que je le fasse ? » aboya-t-elle. « C’est ce que tu veux ? »

Le visage de Natalia était écarlate.

Jenna jeta ses dossiers sur le siège passager. Mais avant de s’installer, elle fit un pas vers l’extérieur — s’approchant à quelques centimètres de Natalia. Elle dépassait d’une bonne tête l’enseignante de sciences plus âgée et plus forte.

Jenna répondit lentement et d’une voix posée. « Vas-y. Va lui parler. Je n’ai rien à cacher. »

Mettant fin à leur bref accrochage, Jenna monta dans sa voiture en claquant la porte.

La jeune enseignante manœuvra sa voiture très lentement à travers le parking. Elle espérait ainsi prouver qu’elle n’avait vraiment rien à cacher — une stratégie qu’elle craignait de voir s’effondrer à tout instant.

Jenna était assise droite comme un i, les mains à 10 h 10 sur le volant. Elle ne jetta pas un regard à Natalia en passant.

À l’intérieur de la voiture, pourtant, son cœur battait à tout rompre, et sa poitrine se serrait comme si elle avait couru. Cette confrontation n’aurait pas dû avoir lieu, et Jenna craignait qu’elle ne soit pas terminée. Pour l’heure, elle espérait que Natalia ne retournerait pas voir Jermaine.

Du coin de l’œil, elle vit Natalia la pointer du doigt, dire quelque chose — sans doute une menace — puis pointer la porte de sortie. Jenna continua sa route.

Une fois Madame Hampton hors de vue, Jenna essaya de relâcher la tension provoquée par cette altercation. Jermaine garderait leur secret.

En attendant de pouvoir s’insérer dans la circulation à la sortie du parking, le clignotant de la voiture cliquetait régulièrement. Elle souhaitait ardemment que Natalia n’ait même pas l’idée de retourner à l’intérieur.

Jenna frappa soudainement le volant de sa main. « Mêle-toi de tes affaires, garce. »

Jenna quitta le parking, mais, au lieu de prendre la route de la maison, elle se gara dans une place discrète d’un restaurant, à seulement un pâté de maisons de l’école.

Elle voulait savoir combien de temps il faudrait à Natalia pour quitter l’établissement. Elle pourrait ainsi déterminer si elle avait parlé à Jermaine.

Quelques instants plus tard seulement, Natalia sortit du parking de l’école dans son monospace poussiéreux.

Les épaules de Jenna se détendirent et elle put respirer plus tranquillement.

Alors que certaines parties de son corps s’apaisaient, elle sentit que d’autres étaient en surchauffe. Elle était au bord de l’orgasme, uniquement sous l’effet de la peur d’être découverte. Elle avait eu une sacrée partie de jambes en l’air à l’école et avait failli se faire démasquer par une collègue. Un étrange frisson érotique.

« Quelle histoire de fou ! » Elle posa son front contre le volant pour laisser l’onde de choc de l’excitation s’estomper. « Mon Dieu. »

Bientôt, elle quitta sa place de parking avec une prudence accrue. Son esprit était un mélange tourbillonnant de peur, d’inquiétude et d’une ardeur brûlante. Elle devait faire bien attention et contrôler son pied droit pour ne pas freiner trop brusquement, ni marteler la pédale d’accélérateur pour filer à toute vitesse.

« Garde ton calme. Garde ton calme » se répétait-elle.

Elle prit un virage à droite puis à gauche pour rentrer chez elle. Pas de problème sur la route. À la maison, elle avait une autre urgence à gérer.

Elle laissa ses dossiers dans la voiture. Elle chemina dans son appartement, retirant ses ballerines en un coup de pied. Au moment où elle atteignit sa chambre, elle s’était déjà débarrassée de sa culotte trempée.

Elle se dirigea droit vers sa table de chevet. Le godemichet couleur rose ! Son Ina, son meilleur ami. Elle ignora les murmures taquins des vibrations les plus faibles et opta directement pour les plus puissantes.

Une poussée puissante dans sa chatte et elle était de nouveau au 7e ciel.

La journée de sexe brutal, un rendez-vous avec Jermaine, une baise sans retenue tant désirée, la quasi-découverte de sa transgression, un orgasme après ses heures de travail. L’accumulation de tout cela l’amena tout droit vers un orgasme atomique, secouant son corps et la laissant sur le lit dans un état de fatigue fabuleux.

Après ce séisme corporel, le godemichet lui glissa de la main, trop engourdie pour le retenir. Sa jambe droite pendait sur le bord du lit, ses orteils effleurant à peine le tapis. Elle se dit qu’il serait agréable de se glisser sous la couette. Cependant, elle ne voulait pas bouger. Elle ne bougerait pas. Le tumulte continuait de faire vibrer son corps et son esprit, et les tremblements se poursuivirent avant de s’estomper lentement tandis qu’elle sombrait dans le sommeil.

* Cette fiction érotique a été écrite en anglais par Claire Woodruff. Pour la lire dans sa version originale, c’est par ici.

** Pour découvrir la première partie de ce récit, c’est par .

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