Plaisir au Sommet

Il était près de 23 heures lorsque l’ascenseur entama sa dernière ascension de la journée. Nous n’étions qu’une dizaine à monter jusqu’au troisième et dernier étage de la Tour Eiffel à une heure aussi tardive. Dès que les portes s’ouvrirent, il ne fallut que quelques pas pour que nous soyons tous saisi par la même impression de splendeur.

Plusieurs nationalités composaient ce petit groupe de couche-tard, mais pour exprimer notre admiration devant la ville lumière que nous surplombions en ce doux soir d’été, les cris d’émerveillement étaient les mêmes dans toutes les langues.

– Jim, c’est magnifique…

Il avait fallu que j’épouse un américain pour mettre enfin les pieds dans le monument le plus emblématique de ma ville natale et de mon pays. Pendant que je restais figée devant tant de splendeur, Jim disparut quelques minutes avant de revenir avec deux coupes de champagne.

Nous trinquâmes à Paris, à nos cinq ans de mariage et à la vie devant nous. Tout en buvant ma première gorgée de champagne, je ne pouvais m’empêcher de lorgner sur la petite valise noire que Jim tenait fermement. Il remarqua ma curiosité et me lança un petit clin d’œil amusé. Il avait un plan pour le déroulée de la soirée, mais il ne dirait rien. Je lui souris et l’embrassai langoureusement, profitant de la fraicheur du champagne sur nos langues passionnées.

Le troisième étage de la Tour Eiffel était composé en fait de deux petits étages. Le premier offrait une vue panoramique de Paris à travers des vitres épaisses rassurantes. Il y avait également des informations diverses comme des photos sur l’histoire de la tour, des avancées scientifiques, des panneaux indiquant dans quelles directions se trouvaient les principales villes du monde, etc. Mais rien qui ne pouvait concurrencer Paris à perte de vue.

Nous grimpâmes ensuite à l’étage supérieur où se trouvait notamment le bar à Champagne. Jim commanda deux nouvelles coupes. Le barman nous annonça que ce seraient les dernières, le site allait bientôt fermer. La sensation de hauteur était bien plus présente à cet étage où seul un grillage aux larges ouvertures nous protégeait vide. Je n’arrivais pas à décrocher mon regard de la vue magnifique. Jim parvint malgré tout à me décoller du grillage pour que nous finissions notre visite du lieu. Il y avait encore quelques anecdotes intéressantes sur l’émission radio de la Tour Eiffel, une reconstitution du bureau de Gustave Eiffel avec des statuts de cire le représentant lui, sa fille et Thomas Edison, et enfin des informations sur la réalisation de ce troisième et dernier étage.

Les gardiens commencèrent à nous indiquer le chemin de la sortie pour que l’on quitte les lieux qu’ils s’apprêtaient à fermer. J’entrainais Jim par le bras pour admirer une dernière fois Paris vue d’en haut.

– Ne t’inquiète pas ma chérie, nous allons avoir tout le temps qu’on veut pour profiter de la vue.

Je le regardai sans comprendre, il me sourit.

– Nous allons nous cacher et passer la nuit ici.

– Mais c’est impossible, il n’y a aucun endroit pour…

– Si, il y en a un seul. Mais il va falloir faire vite. Suis-moi.

Jim attrapa ma main et m’entraina dans la direction opposée à celle empruntée par la petite foule qui rejoignait la sortie. Un gardien nous demanda où nous allions, mais Jim avait tout prévu.

– J’ai oublié mon sac, je l’avais posé par terre pour prendre une photo…

Il nous laissa passer, visiblement peu intéressé par notre excuse. Jim accéléra le pas et nous arrivâmes dans un des petits couloirs où nous étions passés plus tôt. Il regarda derrière lui avant de me pousser sans ménagement dans le bureau de Gustave Eiffel. Il passa le cordon de sécurité à son tour et se précipita vers le mannequin de la fille d’Eiffel. Il le déshabilla entièrement et m’ordonna d’enfiler ses habits. Je m’exécutai pendant qu’il faisait de même avec les habits de Gustave Eiffel. Il ouvrit ensuite une petite porte et poussa les deux mannequins nus à l’intérieur de la petite pièce où d’autres mannequins et divers accessoires étaient entassés.

Au moment où nous prenions la place de nos personnages dans le bureau, un gardien arriva. Il observa les lieux sans rien remarquer de spécial et s’en alla. Jim chuchota :

– Il va refaire un tour d’ici une dizaine de minute avant de tout éteindre. Patience.

Je transpirai de chaleur sous ma robe 19ème, mais aussi de peur et d’excitation.

Le gardien revint en effet quelques minutes plus tard, il entra dans le bureau d’Eiffel, ouvrit la petite pièce pour vérifier l’intérieur, ne remarqua pas les deux nouveaux mannequins fraichement arrivés et sortit.

Un instant plus tard, il n’y avait plus que nous au troisième étage de la Tour Eiffel.

Une fois débarrassée de ma robe, je me précipitais pour embrasser Jim, excitée par notre virée hors-la-loi, puis je courus jusqu’aux rambardes métalliques, au bord du vide. Jim se colla contre moi pour m’embrasser dans le cou. Il commença ensuite à glisser ses doigts le long de mes cuisses. Puis il remonta doucement jusqu’à mes fesses et les caressa doucement avant de retirer ma culotte.

Je sentais le vent tiède de Paris souffler entre mes jambes. Je fermai les yeux pour profiter de l’instant. J’entendis alors un cliquetis. Je savais ce que c’était. Jim était en train d’ouvrir la valise. Je tournai la tête et découvris l’intérieur. Il y avait une dizaine d’accessoires sexuels d’un noir somptueux et aux promesses appétissantes. Il avait donc transporté jusqu’au sommet de la Tour Eiffel cette petite mallette sublime consacrée au plaisir avec l’intention de passer toute la nuit ici… Je frissonnai à l’idée de ce qui m’attendait.

Je continuai d’admirer la vue, surtout pour ne pas gâcher les surprises que m’avaient préparées Jim. Il se plaça derrière moi, m’enlaça la taille puis saisit doucement mes deux mains qu’il posa contre la balustrade. Il menotta un poignet, passa la chaine dans la rambarde, puis menotta le second poignet. J’étais menottée à la Tour Eiffel.

Il baissa ensuite ma jupe jusqu’à mes chaussures et la retira. Mes jambes et mon sexe étaient entièrement nus. Tout en m’embrassant le cou tendrement, je sentis de petits frissons se répandre à l’intérieur de mes cuisses. Un petit plumeau noir était en train de s’agiter un peu au-dessus de mes genoux, m’incitant à écarter les jambes. Je gémissais. Les baisers dans mon cou et la douceur des plumes qui effleuraient mon entrejambe me faisaient chavirer. Parfois, il laissait les plumes effleurer mon sexe et je me mordais la lèvre pour ne pas crier.

Il s’agenouilla ensuite derrière moi et embrassa mes jambes avec douceur tout en continuant de faire glisser les plumes sur ma peau. Il remontait de plus en plus haut et au fur et à mesure qu’il se rapprochait de mon sexe, je sentais celui-ci s’ouvrir et se gorger de liquide. Dans le vertige de plaisir qui secouait mon esprit, l’ascension de sa langue vers mon intimité me rappelait notre ascension pour grimper en haut de la Tour Eiffel.

Enfin sa langue toucha mon clitoris. Il l’agita en alternant douceur et frénésie, balayant de sa salive chaude l’intérieur de mes lèvres et électrisant mon clitoris. Je sentais mon plaisir liquide se répandre dans sa bouche et il me dévorait avec toujours plus de voracité. Mais j’en voulais plus.

Je tentai de me retourner pour lui offrir mon sexe ouvert et inviter sa verge à entrer en moi, mais j’avais oublié les menottes. Je gémissais dans un mélange de plaisir et de douce frustration.

– Je veux plus, prends-moi.

– Tu veux plus ?

– Oui…

Il retira sa langue et enfonça un doigt dans mon vagin. La sensation était enivrante, mais je voulais quelque chose de plus gros , de plus franc, je voulais son pénis en moi. Je grognai d’impatience et de jouissance. C’est alors qu’une douleur fulgurante saisit ma fesse droite. Jim venait de me fouetter. Quand je voulus protester, il enfonça un deuxième doigt qu’il remua dans les environs de mon point G. Je ne parvenais pas à prononcer un mot.

Tout en continuant à fouiller mon intimité, il me caressa la joue avec un objet doux. J’ouvris les yeux. C’était un morceau de cuir fixé à un manche de métal. Une cravache.

Il frappa à nouveau le morceau de cuir contre ma fesse, mais avec plus de douceur. Trop de douceur. Je soulevais mes fesses pour lui faire comprendre que j’en voulais davantage. Il frappa à nouveau, avec plus de conviction. Je poussai un cri. Il frappa encore et encore. Et au moment où je m’apprêtais à le supplier d’arrêter, il me pénétra.

J’ouvrais grand la bouche, muette de surprise et de plaisir, et un filet de salive tomba du bord de mes lèvres, disparaissant dans l’obscurité des trois-cent mètres qui nous séparaient du sol parisien. Lentement, il enfonça son sexe en moi tout entier. Des grognements étranges sortaient de ma bouche, les images vacillaient autour de moi. Il recula son bassin, puis avança à nouveau, faisant aller et venir son sexe en moi avec lenteur. J’en avais le souffle coupé. Puis il accéléra doucement. Ses va-et-vient se firent plus francs, plus violents. Il recommença à user de la cravache, me frappant chaque fois qu’il me pénétrait entièrement. La douleur m’enivrait de plaisir autant que l’extase de la pénétration.

Il accéléra encore et encore, je criais mon plaisir, hurlais dans le ciel parisien ma jouissance. L’orgasme montait, montait toujours plus, plus haut que la Tour Eiffel, plus haut que tout ce que je connaissais. J’entendais sa respiration devenir haletante, je reconnaissais les signes de son explosion proche. Nous grimpions ensemble vers le septième ciel au-dessus de Paris. Je poussai un ultime hurlement au moment où il abandonna le fruit de sa jouissance en moi, m’accompagnant d’un râle bestial de jouissance, tandis que les yeux grand ouvert de plaisir, nous fixions l’immensité de la ville la plus romantique du monde.

Fin