Ne T’inquiète Pas

C’est amusant comme je pense systématiquement à elle quand je suis seule. Amusant de constater que ta meilleure amie est simplement ta meilleure amie jusqu’à ce qu’il soit 2 h du matin et que tu te retrouves à ne pas dormir pour la 3e nuit consécutive. Le ventre en feu, tu n’as jamais eu autant envie de la voir. Amusant de penser à quel point tu aimerais entendre sa voix. Observer son sourire. Caresser ses cheveux. Amusant de réaliser que le mot “platonique” n’avait jamais sonné comme une promesse stupide jusque-là.

Tu fermes les yeux, inspires profondément et essaies de réfréner ces pensées. En expirant lourdement, elles reviennent à l’assaut. Peut-être qu’elle te manque tout simplement.

Tu fais glisser tes mains le long de ta poitrine et descends jusqu’aux coutures sur ton entrejambe. Un soupire t’échappe. La lumière est tamisée. Des ombres jouent avec les murs alors que le soleil se couche et que la lumière passe du rose au bleu plus au noir. Tu te mords les lèvres alors que tu écartes tes doigts, toujours à travers ton legging. C’est juste pour jouer.

Elle agirait lentement et serait hésitante. Ses doigts seraient comme une caresse de plume sur ton corps. Sa paume sur ton sein, légère dans un premier temps puis plus insistante. Tu gémis et presses un peu plus tes doigts sur ton entrejambe. Te faire du bien ne t’avait jamais donné mauvaise conscience jusque-là. Tu n’avais jamais culpabilisé de penser à elle, de t’attarder un peu trop longtemps à contempler sa bouche. Tu avais juste rêvé de te réveiller à ses côtés. Elle t’aurait embrassée, t’aurait caressé le cou et t’aurait murmuré de te détendre.

Tu passes ton pouce sous la ceinture de ton legging et sursaute tellement il est froid. Ses mains à elle sont chaudes. Tu poses alors tes mains sous ton t-shirt pour qu’elles se réchauffent en s’occupant de tes seins. Tu te cambres sur ton lit. Tout ton corps réclame un contact mais tu refuses de céder tout de suite. C’est elle qui serait au-dessus. Elle t’embrasserait entre les seins et ses cheveux caresseraient ton corps, ses mains seraient posées sur tes côtes.

You swipe your thumb under the waistband of your leggings and jolt at the cold. Her hands are warm. You work both hands under your shirt, kneading your breasts to warm your fingers. You arch off the bed, your body begging for friction, but you refuse to give in to the urge and turn over. She would be on top. She would press kisses down your sternum, her hair tickling your skin, her hands tight against your ribs.

Ne t’inquiète pas. Laisse-moi m’occuper de toi.

Tu glisses alors ta main réchauffée sous ton legging et joue avec les bords de ta culotte. Tu l’imagines avoir un instant d’hésitation au moment de baisser ta culotte. Elle te regarderait, excitée et inquiète : vous êtes à deux doigts de faire basculer votre amitié.

Ne t’inquiète pas. Je t’ai toujours aimée.

Tes doigts s’aventurent plus en avant. Tu presses ton pouce sur ton clitoris et la déflagration rebondit dans ton corps tout entier. Elle pose ses lèvres sur ton clitoris. Cette bouche que tu aimes tant posée contre ta peau. Tu glisses un doigt dans ton vagin et gémis. Tu imagines son plaisir à te découvrir ainsi trempée et en demande. Tu glisses un 2e doigt et commences à les bouger doucement, sachant que c’est ainsi qu’elle procèderait, en douceur, même si tu la suppliais d’accélérer la cadence.

Elle bouge très lentement. Mais après tout, elle t’a torturé pendant des années et tu réalises qu’elle savait ce qu’elle faisait. Tu fais bouger tes doigts et te mords les lèvres pour ne pas crier. Ton autre main s’empare de ton vibro. Un livre et une bouteille d’eau s’écrasent sur le sol. Tu t’en moques. Ta main s’enroule autour du vibro et tu soupires de bien-être. Tu l’imagines te sourire, accéder enfin à tes supplications et poser sa langue sur ton clitoris.

Tu frissonnes sous l’effet des vibrations et enfonces tes doigts un peu plus loin en les faisant tourner. Tu engages un 3e doigt et allumes ton vibro. Son bourdonnement régulier te rassure et tu l’imagines te lécher, se régalant du goût de ta peau.

La tension monte. Tu bouges tes doigts de plus en plus vite et presses le vibro sur ton clitoris en augmentant l’intensité de ses vibrations. Un petit cri t’échappe alors que tes doigts trouvent ton point-G. Tout d’un coup, le monde s’efface. Il n’y a plus qu’elle. Ses lèvres posées sur toi. Ses doigts en toi. Ses cheveux qui titillent ton nombril et son sourire éclatant, provoqué par le plaisir qu’elle te donne.

Tu es à moi.

Et l’orgasme s’abat sur toi, envoyant des décharges dans tout ton corps. Tu halètes. De la sueur pointe sur ton front. Tu baisses l’intensité du vibro, juste un petit peu – pour continuer à profiter de ton fantasme à mesure qu’il disparaît. Tout doucement, tu retires un doigt, puis les deux autres.

Ta respiration saccadée résonne dans ta petite chambre.

Ton téléphone se met à sonner, te filant une sacrée frousse. Son nom apparaît sur l’écran. Ton cœur bat à toute allure. Tu retiens ton souffle, espérant le réguler et acceptes l’appel avec tes mains tremblantes.

– Coucou, murmures-tu dans le noir.

– Coucou ma belle, dit-elle de sa voix rauque et ensevelie de nuit. Je n’arrive pas à dormir.

– Moi non plus, lui dis-tu dans un soupir, le cœur au bord des lèvres.

Sa voix résonne encore dans tes oreilles : Ne t’inquiète pas.

 

**Cette nouvelle a été traduite de l’anglais d’après un texte écrit par Ingrid Simson. Vous pouvez découvrir le texte en version originale ici.