A Thousand Second to Mars – Récit érotique – Partie 2

Ton pouls s’accélère. Un bruit sourd dans tes tempes. Des battements de cœur rapides. Ses mains glissent vers tes fesses, et des décharges d’électricité intenses te traversent. Elles partent de ta poitrine et courent jusqu’au bout de tes doigts et de tes orteils. Tes genoux flageolent, mais tes mains restent bien verrouillées derrière le cou de Rod. Il ne peut pas revenir en arrière. Et toi non plus.

L’attention qu’il te porte fait remonter ton désir à la surface, quelque chose que tu avais laissé de côté depuis bien longtemps. Pendant des années, tu étais restée déterminée à réussir professionnellement. Pour le statut social. Pour le pouvoir. Une femme peut tout faire et tu t’étais attachée à le prouver, dans ton secteur et dans ton entreprise. Tu avais travaillé dur pour être reconnue par les senior partners. Et peut-être en devenir une à ton tour. Tu t’étais battue, n’avais jamais abandonné afin d’un jour en récolter les fruits, le moment venu, profiter d’une vie calme et reposante. Par exemple, te relaxer au soleil, sur une plage avec un livre dans un pays jamais encore visité. Les hommes et les relations amoureuses n’ont pas été ta priorité et tu ne les as pas laissés interrompre ton ascension vers les sommets professionnels.

Rod te murmure à l’oreille : « Je t’ai repérée quand j’étais sur scène et j’ai eu envie de savoir qui tu es. »

Puis il t’embrasse doucement à la base du cou. Tu tournes la tête pour le laisser t’embrasser à nouveau où il le souhaitera. Il fait glisser ses lèvres sur ta peau. Il s’attarde sur ton lobe d’oreille et te demande :

« Tu as senti cette connexion toi aussi ? »

« Bien sûr ! Immédiatement », gémis-tu. J’ai envie de toi. »

Ton cerveau en ébullition produit les mots et ta bouche les prononce avant que votre rationalité ne l’en empêche.

Rod décolle ses lèvres. Il prend ta tête entre ses mains et plante ses yeux dans les tiens. Son magnétisme opère encore une fois. « Tu peux m’avoir maintenant. Il suffit que tu dises… »

Tu ne lui laisses pas le temps de finir et arrache sa chemise en envoyant valser ses boutons à travers le bus. Il se tient devant toi. Tu es libre de faire ce que tu veux.

Tu poses tes deux mains sur son torse, puis fais glisser tes ongles lentement jusqu’à sa taille. Des traces rouges apparaissent sur sa peau pale le long de son torse. Tu tires sur sa ceinture.

« Tu préfères Mars ou Vénus ? »

Tes doigts descendent plus loin, presque hors de vue.

« Dis-moi ce que tu veux, je suis prêt à te prendre. »

« Prends-moi là où c’est chaud et humide. »

Tu ris. Contente de ta réplique.

« Tu as été dans l’espace plusieurs fois ? »

« Je n’ai jamais visité Vénus ? »

« Alors allons-y. »

Il te conduit vers le fond du bus dans une chambre sombre avec un grand lit. Tu t’assois sur le matelas confortable pendant que lui reste debout. Tu poses ta main sur son ventre musclé pour empêcher tout mouvement.

« Tu ne m’as pas dit ce dont tu avais envie Rod », lui dis-tu en enfonçant à nouveau tes ongles dans sa peau.

« Tes lèvres. Je veux tes lèvres sur ma bite. »

Tu réponds par un clin d’œil. Défais son pantalon pour atteindre son sexe tendu. Il est pleinement gonflé et son gland est rouge et palpitant. Avec ton nez, tu touches gentiment le bout puis le fait glisser jusqu’à ta bouche. Tu l’embrasses, aussi délicatement que Rod t’a embrassée dans le cou. Ta langue rose l’effleure, le taquine et le fait vaciller comme un arbre dans une tempête de vent. Ses yeux se sont fermés. Des deux mains, tu enserres son sexe pour le caresser rapidement afin d’électriser son corps. En penchant son sexe, tu fais tourner ta langue autour de son gland puis tu l’aspires dans ta bouche. Tu effectues des mouvements de va et vient, laissant ta salive servir de lubrifiant. Des traînées de lubrifiant naturel s’étirent de ta langue en action à son sexe luisant.

« Tu es tellement douée », te dit-il en t’attrapant les cheveux et en renforçant le mouvement de va et vient en bougeant ses hanches.

Tu te recules et lèches la salive qui coule de tes lèvres. Ce coup de langue, tu le sais, va le faire vriller.

« Je suis assez fière de mes talents. »

Tu avales sa bite à nouveau. Tu ne veux pas lui donner la possibilité de penser. Son sexe gonflé s’enfonce plus profondément, faisant ressortir ta joue. Quelques instants plus tard, tu sens son corps se raidir et un goût salé sur le bout de ta langue, tu décides alors de te reculer. Tu t’assois, fière et respirant fort. Ton cœur bat la chamade dans ta poitrine. Tu tamponnes un peu de salive sur le coin de ta bouche, puis tu la lèches sur ton doigt.

Il reste devant toi pendant un moment. Comme si son corps et son esprit se reconnectaient avec la réalité. Un peu lentement. Tu avais réussi. Tu enlèves tes talons, déboutonnes ton jean et le fais glisser sur tes cuisses.

Revenu sur terre, Rod se penche en avant pour te faire basculer en arrière sur le lit. Une fois que tu es bien allongée, il fait glisser ta culotte rose. On peut y voir une tache mouillée au centre. Tu ressens de l’excitation, de la fougue, le retour d’un désir refoulé et presque oublié. Il sourit lorsqu’il découvre ta toison noire. Cette toison te transporte dans ta jeunesse. Quand ta vie tournait autour du sexe. Quand faire l’amour c’était être vivant et que vivre comme ça était drôlement bon. Il écarte ensuite tes jambes pour se diriger vers ton mont de Vénus.

Il enfonce son visage dans ta chatte brulante. Sa langue se glisse profondément entre tes lèvres puis remonte pour titiller ton clitoris. Le produit de ton sexe et de ton excitation s’étale sur son menton et sa bouche. Tu grimaces comme il le faisait devant le travail de ta bouche. Sa langue lèche tes petites lèvres, titille les grandes puis s’enfonce dans ton vagin. Il se recule un instant pour reprendre sa respiration. Mais il replonge presque aussitôt. Ses coups de langue font que tes hanches se soulèvent de façon incontrôlée. Une poussée d’énergie se répand dans tout ton corps, arquant le bas de ton dos. Cela t’oblige à enrouler soudainement tes cuisses autour de son cou. Tes muscles se contractent. Il se relève, respire difficilement et désigne tes cuisses, ces deux pythons qui l’étouffent.

Tu le libères et il s’écroule à côté de toi.

« Je ne fais pas de cunni d’habitude mais tu as su y faire » te dit-il.

« C’est l’effet Vénus » lui réponds-tu dans un sourire.

A ta plus grande surprise, et confusion, il se lèvre et sort de la petite chambre.

« Rod, où vas-tu ? J’ai fait quelque chose de mal ? »

Qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mal ? te demandes-tu. Tu passes en revue toute la soirée. Des baisers, des caresses, des chansons. Des odeurs, des goûts… quelle imperfection aurait pu le faire quitter les lieux ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire ?

Il revint pourtant quelques instants après. Il tenait à la main un anneau noir autour de son index. Il le fit tourner.

« J’ai quelque chose pour toi » dit-il.

Tu entends alors un infime bourdonnement. Avant que tu aies le temps de vérifier, Rod t’a déjà repoussée sur le lit. Il prend la place du dominant. Il sourit feignant un sourire maniaque. Il te pénètre ensuite profondément. Alors que tu profites de le sentir pleinement en toi, tu entends alors un murmure inattendu.

« Oyi, ho ho !”

Les mots s’échappent confusément de ta bouche ; ton cerveau est incapable de gérer ces nouvelles sensations. Ton corps, instinctivement se tend. Tes doigts de pied se recroquevillent. Tes fesses se contractent. Tes hanches bougent de haut en bas et cherchent à rencontrer les siennes. Plus de pression, plus d’intensité, plus de frissons, plus de sensations.

Tu t’attendais au doux glissement d’une bite. Un plaisir singulier, une intimité classique. Mais ce bourdonnement t’électrise. Tes sens n’étaient pas prêts pour ce torrent de sensation qui découle de l’anneau pelvien qu’il a passé autour de son sexe.

Alors qu’il te pénètre, tes épaules s’enfoncent dans le matelas et ton visage se contorsionne. Tu cries à chaque pénétration et grimaces à chaque fois que l’anneau tape contre ton endroit spécial. Tes mains s’appuient sur le lit à la recherche de stabilité.

« Laisse-moi… Laisse-moi reprendre mon souffle, une seconde ! » souffles-tu entre deux respirations haletantes en posant tes mains sur son torse.

Il t’accorde un moment de répit et recommence ensuite à te pénétrer. Un cri s’échappe de gorge et résonne dans la petite pièce avant de revenir à tes oreilles.

La nuit, l’excitation, le sexe, l’anneau… Tous ces éléments culminent dans une apothéose de joie. Le bourdonnement de l’anneau entraîne ton esprit très loin, dans un endroit inconnu, torride et flou. A un certain moment, même ses poussées régulières deviennent une vague lointaine. Seul le merveilleux murmure reste à entendre. Rien d’autre n’est perceptible.

Le bourdonnement cogne à nouveau contre ton sexe pendant un moment puis disparaît, permettant à ton esprit de récupérer. Mais le bourdonnement revient quand Rod pousse à nouveau, pour disparaître quand il se balance en arrière. Le bourdonnement et la collision, le bourdonnement et la collision, le bourdonnement, la collision, un rythme régulier. Un choc. Le bien, le mal. Spasme, félicité. Bientôt, cependant, le rythme s’accélère. De plus en plus vite jusqu’à ce qu’il devienne soudainement régulier. Implacable, vertigineux, joyeux. Une tension sur ton clito. Tes dents grincent, ta mâchoire se contracte, une bouffée de plaisir remonte le long de ton coccyx, de ta colonne vertébrale jusqu’à ton cou et revient par le même chemin jusqu’à ta chatte.

Rod s’écroule à côté de toi. Le bourdonnement s’estompe, ton esprit revient dans le moment présent. Tu es de retour dans la réalité : le lit, le bus, Rod. Il respire fort et sourit : « Je peux voir sur ton visage que tu sais ce que j’aime. »

Ses gardes du corps l’appellent. Il trouve l’énergie de se relever d’un bond. Toi, tu ne peux rien faire d’autre que rester là étendue, radieuse et frissonnante.

Rod est de retour quelques instants plus tard : « Tes copines sont dehors et elles t’attendent. »

« Oh, merde ! ». Tu remets rapidement tes seins dans ton soutien-gorge et enfile ton jean. Tu as oublié de remettre ta culotte que tu glisses dans la poche arrière de ton jean. Tes cheveux sont en bataille, très Bon Jovi. Isabel et Carla sauront immédiatement ce qui s’est passé même si tu te brossais les cheveux. Sortir échevelée du tour bus est un aveu en soi.

Tu descends les marches lentement, un peu embarrassée en te rongeant un ongle. Tu évites de regarder tes amies.

Elles sont immobiles et incrédules. Silencieuses. La seule chose à faire est de hausser les épaules.

« Elle était là-dedans avec lui ! dit Carla en se tournant vers Isabel. Je te l’avais bien dit ! »

Isabel n’en croit pas ses yeux : « Elle a eu droit à un peu plus qu’un tour du propriétaire du bus… »

Tu te retournes. Rod est appuyé sur la porte du bus.

Tu retires la culotte de ta poche arrière et la tend à Rod.

« Un petit cadeau. »

Il te tend alors sa chemise sans bouton :

« Échange de bons procédés. »

Tu te diriges vers les filles en tenant sa chemise.

« Je n’ai peut-être aucune preuve concernant Jerry mais j’en ai obtenu une de Rod. »

 

* Pour découvrir la première partie du récit, cliquez ici.

** Cette nouvelle de Claire Woodruff  a été traduite de l’anglais. Pour lire le texte en version originale, c’est par ici.