Deux sacs de sucre – Fiction érotique – Première partie

Lorsque Lois ouvrit les fenêtres verrouillées du salon de thé du lac Agnes pour la première fois, elle resta là tranquillement à profiter de la beauté de la nature. Elle sentit la brise froide de la montagne se précipiter sur son visage, entourer son cou et rejeter ses cheveux blonds en arrière. L’air était aussi frais et vivifiant qu’il l’avait été chaque année depuis qu’elle avait ouvert ce salon de thé saisonnier. Et la vue était aussi magnifique qu’elle l’avait toujours été avec ses parois rocheuses abruptes, hérissées de pins étroits ; les eaux calmes du grand lac ; les nuages blancs, poussés par le vent, se déplaçant dans le ciel bleu éclatant et coupés par les pics des montagnes.

En mai, le temps avait enfin commencé à se réchauffer, bien que très progressivement. Les jours s’étaient éclaircis après des mois d’hiver sur les hauteurs montagneuses des Rocheuses de l’Alberta, au Canada. Le salon de thé verrouillait ses fenêtres et fermait ses portes en octobre, lorsque les vents du nord commençaient leur rude course annuelle vers le sud entre les sommets des montagnes, suivis de près par des monticules de neige…

Mais il était à présent temps de rouvrir pour la saison d’été. Ce serait la maison de Lois pour les prochains mois. Elle avait parcouru les 8 km qui séparaient le lac Louise du lac Agnes, plus haut dans les montagnes. Elle avait apporté quelques affaires légères sur son dos, mais pas beaucoup. Elle avait une aide qui n’allait pas tarder à arriver. Mais plus important encore, c’était, pour Lois, un moment spécial. C’était le moment de sa réunion annuelle.

Dans la maison, Lois alluma un feu dans la cheminée en pierre brute, enleva les chaises rangées à l’envers sur le plateau de la table et dépoussiéra légèrement les bibelots. Elle passa en revue les boîtes individuelles qui contenaient différents types de thés. Des thés savoureux en vrac provenant du monde entier : Inde, Angleterre, Brésil et Japon – des spécialités de thé noir ou vert, et des tisanes.

À la mi-journée, elle s’arrêta de balayer le sol lorsqu’elle entendit le bruit régulier des pales des hélices de l’hélicoptère rebondir contre les parois rocheuses et les pans de la montagne. Le grand hélicoptère de transport effectuait son largage annuel de marchandises et de produits saisonniers – farine, épices et sucre. C’était le premier largage et il y en aurait encore trois autres avant le coucher du soleil.

Lois était excitée de voir le Zeus Transport couleur olive.

Elle savait que Joseph était à bord de l’hélicoptère géant.

Joseph arrivait en mai, chaque année en mai. L’homme restait dans le salon de thé pendant une journée avant de disparaître jusqu’à l’année suivante.

Ils s’étaient rencontrés une dizaine d’années auparavant lorsque Lois avait pris en charge l’ouverture du salon de thé après une longue pause hivernale. Joseph s’était avéré être un homme doux, calme mais dur. Elle avait remarqué que son front était lourd et que ses yeux étaient sombres. Il restait concentré sur sa tâche, comme s’il était asocial. En l’observant décharger les fournitures de la grande caisse en bois, il semblait lutter pour trouver un équilibre entre les réalités du combat militaire et une vie civile paisible. Il avait des mouvements puissants et rigides qui intriguaient Lois. Elle le perdait alors de vue pour une année entière.

Un jour pourtant, son visage s’était fendu d’un sourire.

C’était il y a huit ans. Un jour pluvieux de mai. Trempé par la pluie froide et battante, il venait de rentrer les deux derniers sacs de sucre de 50 livres sur ses épaules. Il avait franchi le seuil et avait soudainement glissé sur le sol mouillé. Les petits grains s’éparpillèrent partout sur le sol. Il était à plat sur le dos, et les sacs – beaucoup plus légers après le déversement – avaient cloué ses épaules au sol. Lois, par la suite, disait toujours que Joseph avait été frappé par le sucré.

Lorsqu’il était tombé, Lois s’était précipitée pour voir s’il allait bien. Elle craignait une entorse au dos et une commotion cérébrale. Comment allait-elle trouver de l’aide ? Ils étaient totalement isolés et l’hélicoptère avait décollé plusieurs heures auparavant.

Elle s’agenouilla près de lui.

« Est-ce que ça va ? Tu peux bouger ? » Elle lui toucha le poignet.

Il ne répondit pas à voix haute. Il ne bougea pas. Son visage était grimaçant, ses lèvres serrées, le menton froncé. Elle le regardait attentivement, essayant de lire dans ses yeux à quel point il souffrait. Ce n’était pas clair pour elle. Il prit plusieurs grandes inspirations et gémit. Mais bientôt, son visage se transforma secoué par son rire. Ses sourcils se détendirent.

Elle expira et laissa ses épaules s’affaisser en signe de soulagement. Toujours agenouillée au-dessus de lui, il toucha sa nuque et l’attira vers lui. Il colla ses lèvres aux siennes.

Ses lèvres étaient douces et charnues, à l’opposé de l’homme endurci qu’il semblait être. Leur passion s’embrasa avec une intensité inattendue. Il serra son visage plus près et sa tête plus fort avec ses mains calleuses. Les deux étaient pris dans une pâmoison jusqu’à ce qu’ils durent se résoudre à se décoller pour reprendre leur souffle. Elle s’écroula, fatiguée, à côté de lui. « Mon Dieu. Merveilleux », dit Lois en posant son avant-bras sur son front.

Ils étaient allongés l’un à côté de l’autre, et regardaient le plafond en bois du salon de thé. Il se mit à rire quand il remarqua que les sacs de sucre – et maintenant Loïs – le clouaient au sol. Lois se mit sur le côté et posa son bras sur sa poitrine. Elle dégagea ses épaules des sacs affaissés. Elle lui demanda à nouveau s’il allait bien.

« Je vais bien, je suis bien », dit-il doucement.

Elle regarda le beau gosse en dessous d’elle. « Je sais que tu vas bien. »

Elle lécha son index de manière lascive, sans le quitter des yeux. Elle enfonça son doigt dans les grains sucrés restés dans le sac et mit son doigt dans sa bouche à lui. Il suça le sucre si intensément que ses joues furent aspirées vers l’intérieur. Lois enfonça à nouveau ses doigts dans les grains, mais cette fois plus profondément pour en recueillir un peu plus. Il suça chacun de ses doigts. Le signal pour lui était clair.

Il avait fait rouler Lois sur le dos d’un coup rapide, et se retrouvait à présent sur elle. Il la maintenait ainsi.

Lois avait été surprise par la force de l’homme, la facilité avec laquelle il l’avait déplacée. Sa rapidité. Elle frissonna à l’idée qu’il ait pu être enfermé émotionnellement comme le salon de thé avait été fermé. A présent qu’il était au-dessus d’elle, une chaleur circulait entre eux. Ses doigts se dirigèrent comme hypnotisés vers les boutons de sa chemise marron. Au troisième bouton, un tatouage apparut. Sous la chemise, il avait un emblème du corps des Marines. Un globe terrestre avec un aigle puissant au sommet et une ancre de marine traversant le globe. La devise latine Semper Fidelis y était inscrite.

Mais il avait une profonde cicatrice sur sa poitrine, tranchant sur son tatouage de marin.

« Et ça ? » dit-elle en soulignant le tatouage, en évitant la cicatrice.

« Un coup de chance. » Il éloigna sa main et coinça son poignet au sol avec sa main.

« C’était quoi ce « coup de chance » ? » insista-t-elle.

« A Mossoul. Une petite éraflure. Un type et son couteau. »

« C’est terrible à entendre. Ça me brise le cœur. »

« Ça te brise le cœur ? » Il sourit gentiment. Il déboutonna le premier bouton de la chemise de Lois. « Ce n’était pas si horrible. »

Lois se releva. « Pas si horrible ? Mais tu as vu ta cicatrice ? »

« C’est une égratignure. »

« Une « égratignure » qui sera là toute ta vie. Elle est tellement profonde. »

Elle étudia le visage de l’homme au-dessus d’elle, puis sa blessure. Dans son esprit, par-delà de ses yeux, sa personnalité semblait sombre, aride, solitaire. Elle se rapprocha de la cicatrice. Peut-être que la blessure était un moyen d’en apprendre un peu plus sur cet homme renfermé, pensa-t-elle. Le fait d’avoir une telle cicatrice avait dû être une expérience traumatisante dans sa vie. Elle voulait en savoir plus sur cette expérience, et sur lui. Lorsqu’elle s’approcha à nouveau de la cicatrice, il l’arrêta.

Elle sursauta et retira sa main. « Pourquoi tu as fait ça ? »

« Tu m’as l’air assez en forme pour être mangée. » Il lui adressa un clin d’œil, pour dévier son attention.

Lois avait bien compris que le clin d’œil n’était qu’une diversion pour l’éloigner de la cicatrice, en particulier de la cicatrice de son âme. Elle s’éloigna de lui.

Ils se mirent debout. Il reboutonna sa chemise et épousseta le sucre. Elle prit un balai et balaya les grains blancs sur le sol. Il arriva derrière elle et la serra dans ses bras. Quand il posa ses lèvres sur son cou, elle ne répondit pas. Elle devint froide. Son excitation d’il y a quelques minutes avait disparu. Éteinte, comme une flamme soufflée par le vent de la montagne. Il s’éloigna de Lois.

Après cela, il se mit à transporter les derniers articles et une heure plus tard, il était parti.

« Je ne m’attendais pas à ça aujourd’hui », dit-il à Lois avant de s’en aller.

« Moi non plus, » dit-elle.

« C’était, euh, agréable. » Il parlait maladroitement, comme si ces mots étaient difficiles à dire, comme s’il parlait dans une langue étrangère.

Elle se força à sourire. Ce qu’il fit à son tour. Cela ne collait pas avec son air revêche.

Leur moment de silence lui avait suffi.

« Bonne chance pour cet été. » Puis il partit.

Lois passa ensuite un été horrible, malgré des revenus commerciaux plus élevés que prévu. Arrivée en octobre, elle ferma le salon de thé. Elle fermait et verrouillait la dernière fenêtre tout en pensant à Joseph, comme elle l’avait fait pendant des mois. Il était fort, froid et représentait un mystère qu’elle voulait percer, espérant avoir une autre chance de le faire. Le mois de mai finirait par arriver, et avec un peu de chance Joseph avec lui. Ainsi, Lois, comme le salon de thé du lac Agnès, hiberna pendant quelques mois.

Pendant ces longs mois, elle gloussait en repensant à la situation qu’ils avaient vécu, allongés sur le sol et couverts de sucre. Ses rires se calmèrent cependant, lorsqu’elle se souvint de la cicatrice sur sa poitrine. La réaction de Joseph avait été encore plus intrigante. Quand elle lui avait demandé comment c’était arrivé, il a donné une réponse légère et désinvolte, puis l’avait stoppée dans ses mouvements. Qu’est-ce que cela signifiait pour lui ? Elle ne pouvait croire que la profonde cicatrice résultait seulement d’un combat au couteau. Il devait avoir une cicatrice plus profonde.

Quelques mois plus tard, la terre se mit à dégeler, une grande partie de la neige avait fondu, et les vestiges du printemps germaient. Lois connaissait elle aussi un réchauffement intérieur. Le seul fait de penser à Joseph la réchauffait.

Elle ouvrit les volets et les fenêtres. Alors que le salon de thé s’aérait, Lois s’assit sur le porche d’entrée avec une tasse de thé chaud, réchauffant ses mains et son corps en buvant. Ce jour-là, le lac était calme, tout comme la brise. Mais il y avait comme une excitation, une anticipation, qui réchauffait Lois plus que n’importe quel thé chaud. C’était une chaleur dans son âme qui irradiait dans tout son corps.

Puis elle entendit un son qui la surprit – plus encore que s’il s’était agi de la voix de Joseph. C’était le bruit des pales de l’hélicoptère qui tournaient.

Elle se leva et regarda l’énorme machine arriver en vue. L’hélicoptère se déplaçait comme au ralenti. Le pilote était précis, alerte. La caisse fut déposée sur la pelouse, et les cordons épais qui l’entouraient se relâchèrent. L’hélicoptère resta au ras du sol, stable, pendant un moment, puis redécolla en se déportant fortement vers la gauche.

Lois observait la scène à la recherche de l’homme qu’elle avait tant voulu revoir, dont elle avait rêvé, dont elle avait tant de fois convoqué le souvenir lors de nombreuses nuits de masturbation au cours de l’année écoulée.

Son cœur accéléra de façon spectaculaire quand elle le vit, déjà au travail. Il dénouait les cordons de la caisse.

Elle était légèrement déçue qu’il ne soit pas venu la voir directement, avant toute autre chose. Elle avait espéré qu’il se précipite vers elle, l’embrasse et la prenne dans ses bras. La vie venait de détruire le mirage romantique qu’elle avait imaginé. Peut-être que ce serait une journée froide entre eux. Elle décida de ne pas être trop enthousiaste à l’idée de le voir. Les deux sacs de sucre cristallisé de deux livres qu’elle avait placés près de la porte d’entrée pourraient y rester, et ne pas être déversés sur le sol en souvenir de l’année dernière. Elle ferait en sorte que leur rencontre soit professionnelle. Juste amicale. Enfin, jusqu’à ce que, peut-être, il lui adresse un signe. Elle espérait qu’il lui donnerait une sorte de signe.

« Re bonjour, Lois. »

Elle frissonna en entendant sa voix profonde. Il se souvenait de son nom. Une bagatelle avait un tel pouvoir qu’il la fit vaciller et lui coupa le souffle.

« Prête pour une autre bonne année ? » demanda-t-il d’un air maussade, en transportant une pile de boîtes de thés. Relativement légères.

Elle bégaya alors qu’il poursuivait la conversation. « Oui, euh, oui, on est… on attend une bonne année.  Beaucoup de nouvelles personnes nous ont rendu visite l’année dernière. »

« Tu crois en la chance ? »

Sa question déconcerta Lois.

« Est-ce que je crois à la chance ? Pour les affaires, je crois au bon vieux travail acharné. Rien de plus. Mais la chance, eh bien, elle peut jouer un rôle dans d’autres parties de la vie. Peut-être. »

Puis, dans cette fraction de seconde entre l’élaboration d’une question et la formation des mots dans sa bouche, elle se demanda si elle pouvait, ou voulait, considérer la question comme son signal. Du sucre ?

Lois a demandé : « Et toi, la chance ? »

Il posa les boîtes devant le mur de thés. « J’y crois, bien sûr. Si je perçois le succès, alors je me dis faire les choses de la même façon pourrait donner le même résultat. »

« Les ventes de l’année dernière m’ont fait repenser les types de thés à proposer. Moins de thés africains, plus de thés indiens. J’ai également commandé un thé de Polynésie. J’attends de voir si les gens l’apprécient. Et un peu plus de thés indigènes. Les gens aiment avoir un petit aperçu de la région. Les clients ont également demandé plus de lait de soja pour leurs thés, au lieu du lait de vache. Une influence de Starbucks aux États-Unis. Et puis le sucre… » Elle s’arrêta brusquement, après avoir prononcé ce mot. Un mot explosif. Elle n’avait plus rien en tête que le souvenir d’avoir été sur le sol avec lui. « Les clients utilisent moins de sucre de nos jours. Il en restait beaucoup l’année dernière. »

En le disant cela, elle voulait se mordre la langue pour ne pas avoir réfléchi avant de parler. Il pouvait deviner tellement de choses avec ce simple commentaire.

« Les fous de la santé », dit Joseph avec désinvolture.

Elle ricana. « Ce sont des randonneurs qui viennent ici. Les cinglés vont pique-niquer en plein air. »

Il sourit face à sa répartie. « Les gens ont besoin de sucre. Ça nous rend heureux. »

Lois réfléchit dans un premier temps, puis décida de prendre les devants

« Je suppose que tu prends du sucre dans ton thé ? »

Il esquiva la question. « J’ai encore des fournitures à décharger. »

Elle s’inquiétait de commettre à nouveau une erreur. Elle avait dépassé les bornes avec lui. Elle serra les dents. Il lui restait une chose à tenter.

Alors qu’il se dirigeait vers la porte, Lois l’interpella : « Si tu aimes le sucre, je suppose que tu ne veux pas de lait de soja ? »

Elle entendit l’écho de sa voix. « Seulement du lait de vache. »

Un sourire en coin étira ses lèvres. Elle fit chauffer la théière et le laissa seul pendant qu’il transportait des fournitures au cours de l’heure suivante.

Lois sut qu’il avait fini de travailler quand elle entendit un carton posé par terre suivi d’un profond soupir.

« On dirait bien que c’est tout pour le moment », lui dit-il. « Je vais contacter l’hélico par radio pour qu’il vienne me chercher… si vous n’avez plus besoin de moi. »

« J’ai fait du thé. J’ai de la crème épaisse et du vrai sucre. » Elle le guida vers la table sur le porche de la maison avec sa vue majestueuse.

« Je ne peux pas refuser un thé offert par une dame. » Il lui adressa un sourire. C’était sans doute une tentative chevaleresque que de contorsionner ce visage dur.

« J’ai coutume de dire qu’il ne faut jamais gâcher une tasse de thé », dit Lois.

« Beaucoup de gens le font pourtant. »

La vapeur se dégageait du thé chaud, dans leurs tasses en porcelaine blanche. Pendant ce temps, Lois essayait de déchiffrer sa réponse. Elle ne savait pas exactement ce qu’il avait voulu dire. Beaucoup de gens ? Voulait-il lui dire quelque chose ou comblait-il simplement un vide dans la conversation ? Le commentaire peu clair de Joseph rendit Lois perplexe et la tint réservée. Elle aimerait aller plus loin mais ne veut pas que la journée s’achève par son départ silencieux et froid, comme l’an passé.

La quiétude s’installait entre eux alors qu’ils étaient assis sur le porche, avec une vue plongeante sur les des montagnes et le lac Agnes. Lois se décida à dire quelque chose.

« Le thé vient d’Inde. »

Ce n’était pas une tentative très brillante pour engager la conversation. Elle s’arrêta afin d’essayer de recueillir quelques informations à partir de son langage corporel. Rien – alors elle continua.

« Le chai Masala, un thé noir traditionnel, existe depuis environ neuf mille ans. Les gens pensent qu’il était considéré comme une boisson purifiante et vivifiante pour un roi. »

« Pour un roi, hein ? »

« Oui, un roi. »

 

* La suite la semaine prochaine !

* * Cette nouvelle érotique a été écrite en anglais par Claire Woodruff. Pour la lire en version originale, c’est par ici.

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