La Machine de l’amour – Fiction érotique

Il faisait chaud en ce vendredi soir, la deuxième nocturne de la foire annuelle du comté de Jackson. L’endroit était bondé pour cet événement annuel de deux jours. Le champ de foire sentait le pop-corn frais, le corndog et les pommes trempées dans le caramel. Les files d’attente devant les food trucks étaient longues pour des pommes d’amour, des tacos, du fromage frit et de la root beer maison. La queue la plus longue était celle des barbes à papa, bleues et roses.

Les visiteurs de la foire patientaient également dans des files d’attente aussi longues que celle pour la barbe à papa pour les manèges : les nouvelles attractions comme celles qui avaient un petit goût d’enfance. Au-dessus de la tête des visiteurs, les lumières colorées des manèges projetaient des rayons lumineux dans la nuit, et les haut-parleurs diffusaient la dernière musique hard rock à la mode un peu partout. Les gens, excités, faisaient claquer leurs tickets contre leur paume, impatients d’accéder aux meilleures places sur les manèges.

Une fois à bord, les filles criaient sauvagement tandis que le Tilt-A-Whirl les balançait d’un côté puis de l’autre. Les jeunes enfants hurlaient et pleuraient lorsque la Tour de chute les entraînait plus haut dans le ciel qu’ils ne pouvaient le supporter. Les adolescents dissimulaient leurs peurs et ravalaient leurs nausées en essayant de gérer la pression du Graviton et le balancement de la Turbo Force.

Cette année, la foire accueillait une nouvelle attraction. Au sommet, la caricature grossière d’un homme et d’une femme tendant leurs lèvres froncées l’un vers l’autre. En grosses lettres, son nom s’étalait : « La machine de l’amour ».

Deux solides escaliers en aluminium étaient plantés dans le sol. Ils étaient côte à côte au niveau du sol, mais quelques marches plus haut, les escaliers se séparaient et obliquaient dans deux directions opposées. Au bas des escaliers se trouvait un homme mince, vêtu d’un smoking avec une queue de pie qui descendait jusqu’au sol et un grand chapeau haut de forme. Il interpellait les passants, les incitant à essayer la Machine de l’amour. « Quand vous a-t-il dit « je t’aime » pour la dernière fois en le pensant vraiment ? » leur demandait-il. « Cela fait un petit moment, je peux le dire. Il suffit de le regarder. Mesdames, laissez la Love Machine opérer sa magie ! »

La plupart des couples ne faisaient pas attention à lui. Certains faisaient comme s’il n’était pas là. Les hommes, en particulier, passaient rapidement, mais il réussit à attirer l’attention de trois jeunes couples. Les filles s’arrêtèrent brièvement. Juste à temps.

« Mesdames, à quel point ces hommes vous aiment-ils ? Est-ce qu’ils vous disent ‘je t’aime’ mécaniquement ou est-ce qu’ils le pensent vraiment ? »

Les filles regardèrent l’homme circonspectes, puis leurs petits amis.

Il ôta son chapeau et s’inclina.

« Ces types doivent apprendre à exprimer l’amour, mesdames ! Les hommes ne savent pas comment faire. Ils n’y arrivent pas. On ne leur a jamais appris, alors laissez la Machine de l’amour leur apprendre. À chacun d’entre eux. »

« Ces garçons ne prononceront jamais ces trois mots magiques devant ces autres mecs. »

« Hé, toi, avec la casquette. Dis-lui à ta belle petite amie que tu l’aimes », lança-t-il.

Louie se tourna vers Martha et marmonna : « Je t’aime. »

L’homme regarda Martha : « Tu l’as entendu ? Moi, je n’ai rien entendu. » Il se tourna vers Louie. « Mon fils, l’amour n’est pas un marmonnement. Mesdames, un homme qui marmonne son amour ne vous aime pas vraiment. Il doit savoir parler, parler haut et fort. Les hommes ont besoin de la Machine de l’amour ! Laissez-la opérer sa magie. Deux tickets suffisent. Oui, deux tickets et vous aurez un tout nouvel homme en seulement quelques minutes. »

Les filles regardèrent leurs petits amis. Aucun ne faisait mine de s’engager dans la Machine de l’amour.

« Écoutez, mesdames, je vous rendrai vos tickets et vous en donnerai deux autres en plus s’ils ne reviennent pas transformés – en hommes fou d’amour. Je n’ai qu’une parole. » Il dessina une croix sur sa poitrine.

Puis il tendit son chapeau, attendant les tickets.

« Tu es prêt à le faire pour moi ? » demanda Martha à Louie.

Louie se moqua. « Nous n’aurons plus assez de tickets pour la Grande Roue si nous faisons cette attraction. »

« La Machine de l’amour va transformer votre relation, mesdames. Une roue géante ne changera rien pour vous deux. C’est seulement deux petits tickets. »

Louie en déposa deux dans le haut-de-forme noir, à contrecœur.

Le couple se dirigea vers les deux escaliers côte à côte.

Avant de monter, l’homme leur demanda de se dire « Je t’aime ».

« Ça nous servira de point de départ pour voir à quel point la Machine de l’amour va le transformer. »

Dramatiquement, Louie dit : « Je t’aime, mon seul et unique amour. »

« Oh, il essaie, il fait des efforts, mais il a besoin de la Machine de l’amour. »

Martha et Louie s’engagèrent dans les escaliers ensemble. Puis les escaliers tournèrent chacun d’un côté. Ils se tournaient à présent le dos alors que les escaliers menaient aux extrémités opposées de la Machine de l’amour.

Martha et Louie ouvrirent les portes en même temps. Ils entrèrent et disparurent.

Martha se retrouva dans une pièce entourée de miroirs. Il y avait de jolis accessoires de fête sur l’amour.

Elle se tenait devant la caméra dans la pièce, déchiffrant les différents dictons sur l’amour et les vœux éternels.

Louie entra quant à lui dans une pièce sombre. Pas de miroirs. Une ampoule de faible puissance s’alluma, éclairant la pièce d’une étrange lueur orangée. Sous la lumière, il y avait un trou dans le mur à hauteur de la taille. Il était tapissé de ruban adhésif gris. Le jeune homme ne savait plus où il était. Il passa son doigt sur le bord du trou. Puis il remarqua, griffonné en noir, le mot « Knock » (frapper).

Il frappa timidement, comme s’il se demandait si la Machine de l’amour n’était pas en réalité un manège effrayant.

Une main passa à travers le trou. Une main de femme. Son index effilé, orné d’un ongle sombre, lui fit signe de s’approcher. Les doigts ont ensuite ouvert son pantalon. Une voix haletante lui dit d’introduire sa bite dans le trou.

Louie était confus, surpris, voire gêné. Mais le doigt l’avait séduit. Il sortit son sexe de son pantalon. La main titilla l’érection. Les doigts parcoururent la longueur de sa bite, puis l’attirèrent dans le trou noir. Aussitôt, Louie sentit une chaleur et une humidité glissante recouvrir sa bite. En plus de la chaleur et de l’humidité, une pression de succion l’encercla, vicieuse et évidente. La succion tendit sa bite avant de la laisser. La succion se resserra une nouvelle fois autour de lui, étirant son sexe. Son corps suintait de sentir la chaleur d’un sauna entourer sa bite. Il ressentit rapidement les premiers frissons de l’orgasme.

Les doigts s’emparèrent de sa longueur et une langue tripota l’extrémité de son gland palpitant.

« Oui, oui », grogna-t-il en prononçant ces mots simples.

Il grimaça, essaya de tenir encore un moment, puis céda. Il explosa quelque part au-delà du trou noir.

Il retira sa bite qui se dégonflait. Elle était rougie mais satisfaite. Il la rangea dans son pantalon et referma la fermeture éclair. Il réalisa ce qui s’était passé. Ce n’était pas un manège effrayant à la foire du comté. Bien au contraire.

Il ouvrit la porte d’un coup sec.

« Martha ! » cria-t-il en la voyant sortir de sa pièce. « Martha, je t’aime ! »

Il regarda ensuite les gens en dessous de lui, dont les deux autres couples.

« Je l’aime ! Je l’aimerai toujours ! Je veux que tout le monde l’entende. Martha, je t’aime ! »

Sur la dernière marche, il la serra contre lui. « Tu es époustouflante. Je ne veux personne d’autre, tu m’entends. Personne ! »

Il la serra fort dans ses bras.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda Lily. « Comment… »

Les deux garçons étaient eux aussi stupéfaits, bien que sceptiques.

« J’ai deux tickets », dit Lily. « On y va. »

Elle jeta les tickets dans le chapeau. Lily regarda par-dessus son épaule Liam entrer dans la pièce qui avait transformé Louie.

Liam referma la porte derrière lui et l’ampoule de faible puissance s’alluma. Il vit le trou noir, le ruban adhésif et le mot « Knock ».

Il frappa et une main à la peau sombre et aux ongles french manucurés en sortit. L’index épais l’attira vers l’avant. Les doigts déboutonnèrent son pantalon et son caleçon. La paume de la main se posa sur sa bite déjà dure. Avec une lenteur lascive, les doigts s’emparèrent de sa longueur et l’entraînèrent vers le mur. Il sentit le frottement d’une langue large et rugueuse. C’était comme si un gros chat le léchait. Il sentit un filet de salive chaude, puis une succion effrénée de sa bite.

« Mon Dieu ! Oh, putain ! » cria-t-il.

Ses cris et sa respiration haletante firent bouger les lèvres et la langue avec plus de force. Il frappa le mur de son poing.

Rapidement, il atteignit l’orgasme. La première giclée de sperme jaillit, suivie de deux autres.

La langue lécha son gland comme un chat.

Il entendit des claquements de lèvres de l’autre côté du trou noir.

Le doigt sombre apparut une fois de plus par le trou. Il l’attira près de lui et l’encouragea silencieusement à se pencher vers lui. Il pointa directement vers sa bouche. Il la vit recouverte d’un liquide scintillant dans la faible lumière. Alors qu’il était tout près, le doigt se dressa et toucha ses lèvres. Il se pencha en avant et mit le doigt entier dans sa bouche, suçant le sperme.

La porte d’entrée se déverrouilla. Il sortit.

« Je suis un homme nouveau ! Complètement nouveau. Que le monde sache que j’aime Lily. Lily est à moi. Je prendrai soin d’elle et la traiterai comme une reine. Ma reine ! Je t’aime, Lily ! »

Lily le rejoignit en bas des escaliers. Elle l’embrassa sur les lèvres. Ils se tinrent la main, Lily posant sa tête sur l’épaule de son nouvel homme.

Kaleo et Hannah n’étaient pas intéressés.

« Hannah, tu sais déjà que je t’aime. Je pourrais le crier de là-haut. Mais je t’ai écrit des poèmes, je t’ai emmenée en pique-nique et j’ai toujours été là quand tu n’allais pas bien. »

« Je sais. Tu m’as même donné cette bague de promesse ». Hannah montra hardiment sa main, en pliant délicatement le poignet.

La minuscule pierre enchâssée dans l’anneau capta la lumière d’un manège et scintilla.

Kaleo regarde Hannah dans les yeux et lui dit romantiquement dans sa langue maternelle, l’hawaïen : « Ka’u aloha hookahi, baby. »

Hannah le serra fort dans ses bras. « Mau loa. »

L’homme en smoking remit son haut-de-forme avec respect. Il sourit.

« Parfois, la Machine de l’amour ne peut pas faire mieux. »

Les trois couples reprirent leur déambulation.

Et l’homme se mit à parler à d’autres couples qui passaient par là.

« Mesdames, mesdames, vos hommes doivent apprendre à exprimer l’amour ! Les hommes ne savent pas comment faire. On ne leur a jamais appris. Laissez la Machine de l’amour leur enseigner comment faire. »

 

* Cette fiction érotique a été écrite en anglais par Claire Woodruff. Pour la lire dans sa version originale, c’est par ici.