Les préservatifs sont-ils étanches ? Comment bien les utiliser sous l’eau

Vous pourriez penser qu’en tant que matériau barrière, le latex des préservatifs est totalement étanche. Il semble en effet logique que les préservatifs puissent résister à des situations que l’on pourrait décrire comme « mouillées et mouvementées ». 

Cependant, avoir des rapports sexuels dans un environnement aquatique — par exemple dans une piscine, un jacuzzi ou sous la douche — pourrait pousser les capacités du préservatif à leurs limites. 

Alors que l’opinion générale est que les préservatifs sont étanches, examinons ensemble la fiabilité des préservatifs lors d’activités sexuelles en milieu humide. 

Que signifie le terme « étanche » lorsqu’il est appliqué à un préservatif ? 

Dire que les préservatifs sont « étanches » ou waterproof signifie qu’ils peuvent être mouillés. C’est vrai. Mails ils ne sont pas pour autant conçus pour rester longtemps sous l’eau. 

Il existe peu d’études solides prouvant qu’ils sont sûrs à utiliser dans un bain ou sous une douche. Certains fabricants de préservatifs recommandent d’être prudents, car le préservatif peut se détacher à tout moment. L’eau peut également s’infiltrer à l’intérieur, le rendant ainsi plus lâche. 

En parallèle de ce risque de glissement, les préservatifs en latex peuvent se détériorer au contact du chlore ou à cause de températures élevées, ce qui peut entraîner leur rupture. 

Même si les préservatifs en latex sont résistants à l’eau, cela ne signifie pas qu’ils sont parfaitement étanches. 

Les préservatifs en polyuréthane, eux, sont généralement considérés comme étanches. Ce matériau est robuste, résistant à l’eau, et forme une barrière imperméable. Ils sont compatibles avec les lubrifiants à base d’eau et d’huile. 

Certaines marques font la promotion de préservatifs adaptés à la douche ou capables de résister à tout type d’éclaboussures. En général, l’utilisation de préservatifs en milieu aquatique repose sur des témoignages et non des données scientifiques. Notre but est donc de vous informer sur les risques potentiels si vous envisagez de faire l’amour dans/sous l’eau. 

Les différents milieux aquatiques et leurs effets sur les préservatifs 

Douches et bains 

Un peu d’eau sous la douche n’endommagera pas un préservatif, mais veillez à utiliser un lubrifiant à base de silicone pour prévenir tout glissement ou rupture. Le sexe sous la douche peut être difficile à gérer, surtout en position debout, et il est donc possible que le préservatif se détache pendant les mouvements ou l’enchaînement des positions. 

Sous la douche, le lubrifiant peut être rapidement éliminé, ce qui augmente les risques de frottements et d’inconfort. Il est important de vérifier régulièrement que votre partenaire se sent à l’aise. 

Dans un bain, la chaleur et les produits chimiques présents dans l’eau (savon, bulles, huiles essentielles, chlore) peuvent altérer l’intégrité du préservatif. Ces éléments contiennent souvent des corps gras qui peuvent affaiblir le latex et entraîner sa rupture. 

Si vous souhaitez malgré tout avoir un rapport sexuel dans un bain, enfilez le préservatif avant d’entrer dans l’eau chaude afin de limiter les risques. 

Et pour éviter la dégradation due à l’eau chaude, envisagez une douche froide pour un moment tout aussi exaltant, mais plus sûr. 

Piscines et jacuzzis 

Le chlore présent dans les piscines peut détériorer les préservatifs en latex. 

Les mouvements dans l’eau augmentent aussi les risques de déplacement du préservatif, il pourrait même se détacher complètement. Par exemple, en nageant vers le fond d’une piscine, la pression de l’eau peut forcer l’eau à pénétrer dans le préservatif, ce qui compromet son efficacité contraceptive. 

Quelques points à garder à l’esprit concernant les relations sexuelles dans une piscine (privée – évidemment) : 

  • Assurez-vous qu’elle n’est pas publique ; 
  • Évitez d’avoir des rapports sous l’influence de substances ; 
  • Veillez à ce que la tête de votre partenaire ne soit pas immergée. 

Jacuzzis et saunas 

Comme dans un bain chaud, les températures élevées d’un jacuzzi peuvent altérer l’efficacité des préservatifs. Même si le port d’un préservatif dans un jacuzzi est recommandé — car l’eau chaude est souvent riche en microbes susceptibles d’affecter la santé vaginale —, sachez que la chaleur peut le détériorer. 

Dans les saunas, c’est également la température qui pose problème. Bien que des préservatifs soient parfois proposés dans certain saunas ou hammams, la chaleur excessive peut les endommager. Ils ne doivent pas être stockés dans le sauna, et s’ils sont utilisés immédiatement, leur intégrité peut être préservée. 

Conseil : évitez les rapports sexuels dans un sauna si vous souffrez d’hypertension. Pensez à bien vous hydrater avant et après. Le sexe dans un sauna peut mettre le corps à rude épreuve : en cas de nausée, étourdissement ou sensation de soif intense, quittez immédiatement les lieux. Il est déconseillé de rester plus de 20 minutes dans un sauna. 

Les problématiques liées à l’efficacité des préservatifs sous l’eau 

Utiliser un préservatif dans l’eau est toujours préférable que de ne pas en utiliser du tout. Toutefois, vous devez connaître les éventuels défis et incidents qui peuvent survenir. 

  • Un glissement augmenté dû à l’eau qui s’infiltre : aller en profondeur ou rester trop longtemps immergé pourrait permettre à l’eau de pénétrer dans le préservatif. Assurez-vous d’avoir une main libre pour le récupérer s’il venait à se détacher et à flotter. 
  • Un glissement accru dû à l’absence de lubrification externe : l’eau peut altérer la lubrification vaginale naturelle, ce qui rend un lubrifiant indispensable. De plus, l’eau élimine rapidement le lubrifiant déjà présent sur le préservatif. Pour maintenir une bonne lubrification en milieu humide, gardez un lubrifiant à base de silicone à portée de main. 
  • Affaiblissement du latex dû à une exposition prolongée à la chaleur ou aux produits chimiques : le chlore et la chaleur peuvent détériorer le matériau du préservatif. Si vous utilisez un préservatif lors de rapports dans l’eau, limitez la durée de l’activité. 

Quelques précautions et bonnes pratiques 

Avoir des rapports sexuels dans l’eau ne doit pas être compliqué, mais adopter certaines précautions peut vous permettre d’être mieux préparé.e face à un imprévu. 

Si l’idée de porter un préservatif en latex dans l’eau vous semble trop risquée, pensez aux préservatifs internes (ou « préservatifs féminins »), qui sont fabriqués en polyuréthane, un matériau très résistant. Ils peuvent être insérés avant d’enfiler votre maillot de bain et d’entrer dans l’eau ; ils ont également moins tendance à bouger. 

Concernant les rapports sexuels dans de l’eau chaude ou chlorée, il est préférable de résister à la tentation. Même si les films donnent l’impression que c’est très facilement réalisable (et très agréable), il serait peut-être plus judicieux de se contenter de préliminaires dans la piscine — par exemple avec un sextoy étanche — puis de poursuivre l’action dans la chambre… ou juste au bord de l’eau. 

De plus, si vous avez des rapports dans un jacuzzi ou un lac, dans lesquels les bactéries prolifèrent facilement, sachez que vous vous exposez à un risque accru d’infections (infection urinaire, vaginose bactérienne ou mycose). Un rapport sexuel sans lubrification adéquate peut provoquer de microdéchirures, qui augmentent la vulnérabilité aux infections. 

Les autres moyens de rester protégé.e 

  • Vérifiez les dates de péremption des préservatifs ; 
  • Assurez-vous qu’ils ont été correctement stockés (à l’abri de la chaleur et de la lumière) ; 
  • Utilisez de préférence un lubrifiant à base de silicone. 

Fertilité et IST : ce qu’il faut savoir 

Il existe un mythe selon lequel l’eau ou le chlore tuerait les spermatozoïdes. C’est faux. Avoir un rapport sexuel dans l’eau ne protège pas d’une grossesse ni de la transmission d’une IST. 

Cela dit, une étude de 2014 montre que la chaleur — comme celle des jacuzzis — peut affecter la qualité et la production du sperme. En effet, les testicules ont besoin de rester à une température fraîche pour produire des spermatozoïdes sains. La chaleur réduit le nombre, la mobilité et la qualité de ces derniers. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il est impossible de tomber enceinte lors d’une partie de jambes en l’air un peu chaude – dans tous les sens du terme. 

Un autre mythe répandu affirme qu’il est possible d’attraper une IST simplement en barbotant dans l’eau « sale » d’un jacuzzi. Cela aussi est faux. Même s’il est possible d’avoir une éruption cutanée due à l’eau chaude (sans lien avec une IST), le risque de contracter une IST dans l’eau vient essentiellement du contact peau à peau, pas de l’eau elle-même. 

En résumé, le port du préservatif reste essentiel pour se protéger contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles. Restez prudent·e et soyez attentif·ve à l’état et à la fiabilité de votre protection. 

Conclusion 

Les préservatifs demeurent une méthode de protection incontournable pour avoir des rapports sexuels en toute sécurité. Toutefois, il est fondamental de connaître leurs limites, notamment en milieu aquatique. 

Oui, les préservatifs sont résistants à l’eau, mais ils ne sont pas infaillibles lorsqu’ils sont utilisés dans des environnements humides ou chauds. 

Réduisez les risques en restant attentif·ve à votre environnement, au confort de votre partenaire, et en veillant à ce que votre préservatif reste bien en place. 

Et pour toujours plus de plaisir :