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Team Building – Partie 1

— Non.

Assise en face de lui, mes yeux au niveau de sa verge, son espoir d’être sucé était compréhensible. Mais son pubis en fouillis, sa queue tombante, son gland qui tournait mollement, l’odeur de sueur renfermée, le ventre sous la chemise bleu ciel, et deux étranges grains de beauté, tout ça en gros plan : je n’avais pas envie de le sucer.

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C’est vrai que je n’aimais pas commencer par une pipe. Pour moi les préliminaires devaient surtout m’exciter. S’il m’arrivait de mettre en bouche un pénis tout mou, c’était seulement avec mon fiancé. Mais là c’était un inconnu qui allait voler un coup de bite dans des toilettes d’hôtel ; la situation devait être suffisamment excitante. Avec mon fiancé c’est différent : nous faisons régulièrement l’amour, il a des droits, il m’a déjà caressée pendant des heures, massé les pieds, vu démaquillée, avec une gastro, en surpoids, mal coiffée, en pleine cuite… et j’en passe.

Alors que cet inconnu de l’hôtel, il me voit pour la première fois, maquillée, les cheveux tirés en chignons, tendue à quatre épingles dans mon blazer beige, le pantalon et la culotte sur les chevilles, terminant d’uriner dans un silence sévère.

Quelques minutes plus tôt, il m’avait enfin abordée, me proposant un verre. Depuis deux jours nous nous croisions dans l’hôtel. Plusieurs fois j’avais laissé traîner mes yeux sur lui, plusieurs fois il avait répondu d’un même regard. Je voulais une passade, une histoire sans lendemain. Il semblait le partenaire parfait pour cette aventure. Il m’offrit un verre donc.

Il avalait le sien en me dévisageant, en souriant, en commençant des phrases. C’était agréable qu’il ne me parle qu’un peu. En l’écoutant, je me disais que j’aurais apprécié qu’il ne soit pas français pour être plus à l’aise, plus certaine de ne rien comprendre et de ne jamais le revoir. Il parlait, mais peu. Lors de sa dernière question sans intérêt, je trempai mes lèvres dans le verre avant de m’excuser avec une politesse vive aux accents dramatiques. Je me dirigeai vers les toilettes à proximité du bar. Le temps de traverser le petit hall, il m’avait rattrapée et, tout naturellement, il entra avec moi dans les commodités comme un fraudeur.

C’était prévisible, un peu voulu et même assez palpitant. Faisant comme s’il était invisible, je me lavai les mains, puis défis mon pantalon pour le laisser tomber à mes pieds en m’asseyant sur la cuvette. Les coudes sur les genoux, les mains l’une dans l’autre j’étais en face de son sexe qu’il venait d’ouvrir à la lumière. D’un mouvement du bassin il me demandait de le sucer.

Oubliant la chasse, je tirais sur le bas du pantalon, pour l’enlever sans ôter mes talons ni prendre des positions de gourde, tout en regardant alternativement sa bite et sa gueule, d’un sourire de vendeuse fatiguée. Il souriait aussi ; la situation l’amusait. Mais sa verge ne se gonflait pas pour autant. Dans la même situation, mon fiancé banderait déjà comme un âne puisque comme moi il a tout juste vingt-cinq ans : c’est encore un bébé dans la vie. Alors que mon inconnu de l’hôtel en paraissait le double.

Je me relevai en suspendant mon pantalon au crochet de la porte. Avec ces chaussures j’étais un peu plus grande que lui. Ma veste ouverte laissait voir le dessin de ma poitrine en transparence de mon chemisier. Dans le miroir je paraissais longue, fine, élancée, dominatrice, robotique avec mes épaulettes carrées, la rondeur de mes seins et mes jambes nues jusqu’à mon temple. Je le regardais par son reflet en lui demandant sur un ton à demi affirmatif s’il faisait du sport. C’était le cas, et il comprit que je voulais voir son buste. C’est toujours agréable pour une femme de se sentir serrée contre un torse musclé et bien dessiné. Il était bien bâti. Mieux que mon fiancé. Il était aussi beau de corps que de visage, que de sourire. C’était un bel homme. J’allais me faire un bel homme, séduisant, à l’aise, agréable, bien habillé. J’allais avoir une passade avec un beau businessman.

Je me lavai les mains, puis je me remis un peu de rouge pendant qu’il me palpait le cul. Je me retournai face à lui et, instinctivement, mes mains passèrent sur ses pecs, puis ses épaules… Je voulais le dévorer tellement je le trouvais beau. Il eut un geste pour m’embrasser mais c’était hors de question. Ma bouche restait pour mon fiancé. Je ne le suçais pas, je ne l’embrasserai pas, je venais de remettre du rouge à lèvre. Puis j’allumai une cigarette et, croisant les bras, je fis mine d’attendre que son gourdin se réveille. Redevenu séducteur, il m’embrassa dans le cou, puis l’épaule, un sein, le nombril et le pubis. Ses mains se frottaient à moi en bas quand sa bouche était encore en haut, et en haut quand elle était enfin en bas. Il me lécha pendant un bon bout de temps, et il le faisait bien. J’eus le temps de fumer une deuxième cigarette, pendant qu’il tirait sur mes petites fesses pour enfoncer son nez dans mon antre. Il léchait bien. Par moment il arrivait à secouer mon clitoris tout en l’aspirant et le pinçant. Il avait une expérience indéniable. J’ouvris le robinet, espérant que ce bruit nous rendrait plus discret, mais ses insultes et les couinements que je ne pouvais pas toujours retenir n’auraient laissé aucune incertitude à ceux qui seraient passés à proximité.

Puis vint le moment où je flanquais le deuxième mégot dans le lavabo. Sans m’en vanter je venais de jouir. D’une main dans ses cheveux je lui sortais la tête du trou, en lui tendant un condom de l’autre main. Il s’arma pendant que je me retournais vers le miroir. Il positionna une bite enfin dure jusqu’au gland. Je lui dis d’attendre pour que je me re-lubrifie en la mettant bien en place, il entra d’un mouvement rapide mais non brutal. Je gémis.

Il me démonta le cul comme promis. Je le regardais dans le miroir, il était en nage, tout rouge, je l’imaginais au bord de la crise cardiaque. Il battait comme il pouvait. Il prit mes seins cherchant à tirer les petits tétons de jeunes filles, il prit mes fesses cherchant à écarter ce petit cul de minette comme il l’appelait… Il m’insultait aussi : j’étais sa gouine, sa chienne, sa poupée. Il me tapait une fesse, toujours la même, je faisais semblant d’y prendre plaisir mais il me faisait mal. Je regardais dans le miroir ce beau businessman, aux muscles sculptés par un coach privé, à la Rolex comme seul vêtement, au brushing défait, au parfum de luxe mélangé à une sueur épicée, sans nom, pour moi maintenant seulement, pour une passade dans les toilettes d’un hôtel. Il était en train de m’esquinter joliment la plomberie, comme il disait.

Il parlait en baisant comme on parle en dormant : avec des mots décousus, parfois au bord du cri, parfois dans un chuchotement pressé. De ce que je comprenais, j’en refaisais des phrases claires et enthousiasmantes : j’étais sa chienne et j’aboyais, j’étais sa poupée et je l’avais bien au fond, il était beau et j’étais sa chose, et je répétais à voix haute ces attributs, en boucle. Je jouais à la salope, à la pute, à la garce dominatrice soumise… C’était très bon d’être quelqu’un d’autre : je me sentais moi à faire semblant. Puis je l’entendais faire ses prédictions à propos de mon anus. J’y glissais mon majeur lorsqu’il jouit dans une série de secousses.

C’était fait. Il avait déchargé, c’était la fin. Il reprenait son souffle pendant que j’utilisais une serviette pour me rafraîchir. Il était fatigué et content. Progressivement il reprenait son charme. Je me disais que c’était à ce moment que j’aimais sucer mon fiancé, car c’est mou et ferme, c’est très sensible, ça a le goût des deux sexes mélangés, et ça rebande lentement. Mais là ça s’arrêtait, car ce n’était qu’une histoire sans lendemain, dans les chiottes d’un hôtel de luxe.

En se lavant les mains, il me demanda si je restais à l’hôtel le week-end. Je répondis que non. Je mentais. Il me confirma que lui non plus. Il sortit et je refermai derrière lui pour prendre le temps de me revêtir et de me refaire belle. En retournant à ma chambre, je ne croisai personne.

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BénédicteArticle écrit par Bénédicte

Parisienne de 25 ans, de tendance bi, Bénédicte s’habille d’un minimum de tabou, pour vivre ses expériences amoureuses.

Journaliste lifestyle et sexo sur Ô Magazine, elle joue de cet espace privé pour vous raconter sa sexualité curieuse, intense et parfois dangereuse.

Philosophe excentrique, Bénédicte n’est pas qu’excitante, elle est un piège.

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