L’appel à minuit – Fiction érotique – Première partie

Son pantalon noir lui arrivait aux chevilles, laissant apparaître sa peau brune jusque sur le dessus de ses pieds. Ses talons aux couleurs de l’arc-en-ciel mettaient en valeur ses ongles de pieds peints en rouge. Cette apparente simplicité faisait encore battre son cœur encore plus vite et lui coupait le souffle. Elle était incroyable, incroyable, incroyable, incroyable. Ce mot continua à résonner dans son esprit.

« Tu m’écoutes, Tanner ? »

Il fut tiré des pensées qui faisaient vibrer son corps.

Il bégaya. « Oui, oui j’écoute. »

« Il faut que tu emmènes Rachel à l’aéroport ce matin. Elle doit y être dans la prochaine demi-heure. Il faut partir maintenant. »

Tanner se leva et attrapa sa veste de costume sur la chaise de bureau.

Quelques minutes plus tard, elle était assise sur le siège passager, dans sa voiture compacte, à quelques centimètres de lui à nouveau. Il fut comme frappé une fois de plus. Cela le rendait joyeusement étourdi.

Tout en se calmant, il jeta un coup d’œil à ses longs doigts et ses ongles rouges scintillants. Elle portait une bague en or avec un gros diamant serti. Son ongle cliqua contre le dos de son téléphone. Elle tenait ce dernier fermement.

Il essayait de déterminer les raisons de le maintenir si serré. Il ne roulait pas vite. Il y avait très peu de circulation. Elle était à l’heure pour son vol de retour. Pas de retard à l’aéroport. Cela ne pouvait alors signifier qu’une chose.

« Nous ne devons plus jamais en reparler, c’est ça ? A qui que ce soit ? » lui demanda Tanner.

Attendant une réponse, il regarda la route devant lui, bien qu’il sentît les yeux de Rachel glisser le long de son profil : ses cheveux noirs, son nez, ses lèvres, son menton, jusqu’à son cou. Il ressentait les mêmes sentiments contradictoires.

Il avait aimé la nuit dernière, absolument adoré – un fantasme devenu réalité. Il ne fallait pas qu’il recommence, ne le devait pas, ne le ferait pas, à moins que… Les deux options s’ouvraient à lui : laisser les choses se faire, tenter sa chance, bonne ou mauvaise, oublier l’avenir, les conséquences.

« Je ne sais pas, je ne pense pas. On est tous les deux, tu sais… ceci et cela. » La voix de Rachel se traîna dans le silence, dans un état d’interrogation ou peut-être de remords.

Le rythme de ses ongles sur le téléphone s’accéléra.

« Je ne peux pas m’excuser pour ça », dit Tanner.

Elle resta silencieuse pendant un moment. « Moi non plus, mais c’était une erreur qui peut ruiner beaucoup de choses. J’ai juste… Nous avons changé tellement de choses, nous, eux, nos autres. »

« Tu peux au moins me donner un sourire ? Ce n’était pas si mal, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

Il lui jeta un coup d’œil et vit un large sourire traversé son visage, ses lèvres pleines et rouges, ses dents parfaites et blanches. Ses yeux, eux, ne souriaient pas cependant. Ils restaient sombres et distants. Comme en deuil.

« Merci », dit-il avec autant de cœur qu’elle en avait mis dans son sourire.

Il sortit de l’autoroute et suivit les panneaux indiquant l’aéroport.

Ses épaules s’enfoncèrent sous le poids de l’atmosphère dans la voiture exiguë. Il avait espéré que ce serait plus léger, plus excitant, plus à l’image d’hier soir ou de ce matin, quel que soit le nom que l’on pouvait donner à cette situation. Là, c’était simplement gênant.

Pourtant, un soupçon de cette excitation persistait quelque part entre eux, mais il était si profondément caché qu’il ne serait pas retrouvé avant un long, long moment. Lui, de son côté, n’était pas près de l’oublier.

………………………………………………

Tout avait commencé par un appel téléphonique de Rachel.

Rachel avait travaillé dur toute la journée à l’occasion de ce voyage de deux jours. Elle avait assisté à des réunions et à des séances de formation, participé à des événements sociaux, siroté du vin et parlé avec toutes sortes de personnes. N’étant toujours pas prête à s’écrouler dans sa chambre d’hôtel, elle est sortie au bar avec plein de gens. Peu de temps après avoir quitté le bar, elle avait été rattrapée par des gens qui faisaient la fête après que l’équipe de hockey de la ville a remporté la coupe Stanley. Les rues étaient en ébullition, une grande fête. Les gens se déchaînaient et buvaient pour célébrer la victoire. L’excitation générale la tint à nouveau éloignée de sa chambre et de ce qui aurait dû être une fin de voyage d’affaires éclair calme. L’excitation post-fête ne se prête pas au repos ou à la solitude. Elle appela Tanner à minuit pour savoir s’il voulait prendre un verre en ville. Il accepta rapidement.

« Salut Tanner, contente que tu sois venu. » Elle se retourna et appela le barman. « Une Coors pour lui. »

« Une Coors ? » demanda Tanner.

« Ouais, je ne suis pas certaine que tu aimes les brunes capiteuses, ni que tu puisses supporter leur goût », dit-elle en plaisantant.

« Oh, tu sais j’ai toujours aimé les brunes, et il y en a une autre que j’aimerais bien goûter. »

Rachel rit.

« Sérieusement, il y en a une que je n’ai pas encore goûtée. » Il lui donna un coup de coude pour rigoler.

« Tu es bête. » Et elle gloussa. Son message était peut-être passé.

Ils sirotèrent leurs bières – une Blue Moon pour elle et une Coors Lite pour lui – et discutèrent un moment. Ils flirtèrent d’une façon décontractée au départ, puis les choses s’intensifièrent de façon subtile.

« Regarde ces deux-là », lui dit-elle en lui donnant un coup de coude dans l’épaule. « Ils sont tous amoureux, ils se touchent et tout ça. »

Tanner faillit ensuite sursauter lorsqu’il a senti la paume de la main de Rachel glisser dans le milieu de son dos pour finir par une claque sur ses fesses. Cela le fit sursauter. Était-ce bien la femme de son bureau, l’une des principales responsables ? Son rythme cardiaque s’accéléra et son corps se mit à bourdonner. Les choses bougèrent et l’intensité augmenta.

« Les gens font toutes sortes de choses tard le soir dans les bars. » Il fit glisser sa main le long de son dos, et tapota ses fesses, doucement, testant encore l’atmosphère entre eux ce soir-là, espérant que cela se passe comme il l’avait souhaité de nombreuses fois auparavant.

« Oui, ils font toutes sortes de choses. » Elle lui sourit en retour et ses yeux scintillèrent. Ce scintillement semblait indiquer qu’elle était prête pour aller plus loin.

Ses yeux parcoururent son corps, son chemisier vert mousse qui avait une légère ouverture à travers laquelle il pouvait voir son profond décolleté. Elle avait des seins qu’il avait rêvé de voir et de toucher. Ronds, fermes. Mais son regard s’y attarda trop longtemps. Elle le remarqua.

« Tu regardes mes seins ? » lui demanda Rachel sans détour, mais avec un ton qui flirtait. L’excitation chez Rachel lui donna de l’espoir. « Ils sont beaux, n’est-ce pas ? Je les aime tellement. Ils sont vigoureux. Ils tiennent parfaitement dans la main. »

« J’ai eu envie… » Il s’arrêta un moment, hésitant au moment de faire un dernier saut dans l’abîme- « de les toucher et les sentir depuis le jour où je t’ai rencontrée. Tu n’as jamais quitté mon esprit. »

« Ne te moque pas de moi, ne joue pas. Je suis une mère, je suis plus âgée que toi. Je ne suis pas comme les jeunes filles de ton âge. Et ta petite amie ? »

« L’âge ne compte pas quand il s’agit de beauté. Et tu es la femme la plus sexy que j’ai jamais vue, sans exception. »

« Tanner, ne me titille pas. » Elle balaya ses compliments, mais ne détourna pas ses yeux sombres des siens. Soudainement, ils étaient connectés à un niveau supérieur.

Tanner se pencha pour l’embrasser sur la joue. Elle n’opposa pas de résistance, alors il en déposa un autre dans son cou.

Mais son téléphone sonna. Il vérifia le message.

« Tu es convoqué par ta petite amie ? » lui dit Rachel.

« Non. À quelques rues d’ici, un de mes amis fait une fête et il m’a invité. »

« J’ai un vol de retour très tôt demain matin. »

« Je vais appeler un Uber pour te ramener à l’hôtel avant de partir. » Cependant, avant qu’il n’ouvre l’application, elle posa sa main sur la sienne.

« Allons-y. Je ne suis pas prête à rendre les armes ce soir. »

Et ils quittèrent le bar.

Les gens traînaient, riant et parlant, dans la maison de l’ami de Tanner. Rachel s’assit sur la causeuse et tapota le coussin à côté d’elle, le proposant à Tanner.

« Tout d’abord, qu’est-ce que tu veux boire ? » lui demanda-t-il.

« Quelque chose de fort et dur. De la téquila. Pure. »

Son commentaire, une insinuation, lui serra la gorge. Cette nuit, non planifiée et complètement inattendue, se dirigeait vers une fin ou un démarrage excitant.

Avant qu’il ait pu prendre la tequila, son ami avait apporté un verre, plein. Rachel le prit et en avala une grande gorgée.

« Ta copine tient l’alcool. »

Tanner rigola. « Oui, ma copine sait boire. » Il passa son bras autour d’elle.

Rachel se blottit contre son torse maigre sur le canapé, tout en sirotant le reste de la vodka. Malgré l’été, elle se collait de lui comme s’il s’était agi d’une nuit d’hiver glaciale. Elle appuya sa tête contre son épaule. Puis elle se déplaça vers sa poitrine. Ses cheveux sentaient la noix de coco, si frais et légers. Cette fille l’éblouissait à bien des égards. Il devait s’ajuster pour éviter les positions maladroites ou de lui révéler l’évidence.

Elle posa sa main sur son genou et bientôt son doigt courait le long de la couture intérieure de son jean. Son ongle, rouge et pointu, se déplaçait lentement jusqu’à presque toucher sa braguette, puis s’éloignait rapidement. Elle savait comment titiller.

La fois suivante, lorsqu’elle caressa son genou, il prit sa main et la plaça sur son sexe durci.

« Tu aimes ça », dit-elle doucement. Elle le regarda dans les yeux où elle lut un mélange d’innocence et d’envie. Elle leva un sourcil.

Il se contenta de hocher la tête. « Encore. » Elle s’exécuta.

Pendant plusieurs heures, les gens parlèrent et rirent à propos de toutes sortes de choses. Elle sirotait sa Tequila et restait près de Tanner, ses mains se déplaçant sur son ventre maigre, sa taille. Son toucher était magique. Il avait du pouvoir sur lui, et elle était sous le charme elle aussi.

Finalement, les gens commencèrent à partir, ils décidèrent alors de faire de même.

« Je dois retourner à mon hôtel », dit-elle. Puis elle lui dit ce qu’il avait toujours voulu entendre alors qu’il ne s’y attendait pas. « Tu veux venir avec moi ? »

Sans hésiter, il dit : « Je vais commander un Uber ici. »

« Pas besoin. C’est juste au coin de la rue. »

Elle se leva et il la vit retrouver son équilibre.

« Je vais te raccompagner », lui dit-il.

Rachel lui sourit. « Je ne refuserais jamais cette proposition. »

Rachel prit son bras, s’enroulant autour de lui. Elle le serrait fort, avec amour, comme si elle avait besoin de quelque chose, qu’elle voulait quelque chose.

Dans le hall de l’hôtel, elle se colla à lui, et ils s’embrassèrent innocemment, doucement, se demandant encore comment la nuit allait se dérouler. Cette incertitude ne dura pas longtemps. Quand la porte de l’ascenseur se referma, elle se pressa contre lui et ils se cognèrent contre le mur, faisant trembler l’ascenseur. Les inquiétudes s’envolèrent. La passion passa d’une tiédeur à un désir brûlant. Toutes les incertitudes sur le déroulé de la nuit à venir disparurent. Ils étaient enfermés ensemble jusqu’à ce que l’ascenseur sonne une fois arrivé à l’étage et que la porte s’ouvre.

Devant sa chambre, elle glissa la carte dans la fente et la porte se déverrouilla. Elle alluma les lumières. En un instant, elle avait enlevé son soutien-gorge, l’avait jeté sur le lit et s’était dirigée vers la salle de bains.

Il s’assit sur le lit en attendant qu’elle revienne. Il n’avait jamais pensé que la soirée en arriverait là. Il souleva le soutien-gorge beige. Ce tissu avait un métier de rêve : maintenir ses seins pendant des heures et des heures. Maintenant, c’était à son tour de les tenir dans ses mains.

La porte de la salle de bain s’ouvrit. Elle se laissa tomber sur le lit et s’allongea sur le dos. Elle expira la fatigue de la longue journée et de la nuit tardive.

Il saisit sa chance.

Il se déplaça sur le côté et reposa sa tête sur sa main. Ses yeux parcouraient tout son corps. Ils voyaient ce qu’il avait toujours voulu voir. Ses seins bruns affleurant le tissu couleur mousse de mer, presque transparent. Séduisant. Il attrapa son sein droit et, se penchant plus près, il embrassa sa joue. Elle ronronna presque silencieusement, à l’exception d’un léger souffle d’air. Elle le laissa continuer, sans s’opposer aux caresses de ses mains, à ses massages, ni à ses baisers.

Quelques baisers plus tard et elle tourna son oreille vers lui. Leurs lèvres s’effleurèrent. Ils s’embrassèrent doucement, tout doucement, intimement. Elle se mit sur le côté, lui donnant un meilleur accès à tout son corps. Il mordilla son oreille et fit courir ses lèvres le long de son cou.

Leurs bouches se rencontrèrent, les lèvres se touchant à peine, dansant. Soudain, sa langue se tendit. Elle toucha la sienne. Et leur baiser s’intensifia. Sa main passa sous sa chemise pour toucher sa poitrine et son ventre. Il avait le corps d’un athlète.

Mais elle s’arrêta d’un coup.

 

* La suite la semaine prochaine ! Patience !

** Cette nouvelle a été rédigée en anglais par Claire Woodruff. Pour la lire dans sa version originale, c’est par ici !