« L’Eau Sacrée » : un Documentaire en Immersion sur la Sexualité des Rwandaises

Une première pour le blog de LELO, voilà que nous nous mettons à vous parler documentaire ! Mais qu’importe la forme pourvu que le fond nous plaise et que nous ayons envie de le partager avec vous, fidèles lecteurs… Et nous en sommes certains, vous allez aimer vous abreuver de cette « eau sacré ».

« L’Eau sacré », c’est une plongée d’une heure dans le sacrosaint de la sexualité des femmes au Rwanda : le kunyaza ! Sans vous spoiler cette belle balade sous les jupes du Rwanda, ce « kunyaza » représente la quête suprême du plaisir féminin que tout homme recherche : l’orgasme exprimé sous la forme de l’éjaculation féminine

Résumé

Le spectateur part à la découverte de la sexualité rwandaise à travers divers témoignages et en suivant Vestine, une star de la radio portée sur le sexe. On y apprend ainsi que l’éjaculation féminine est au cœur de toutes les attentions. L’homme doit trouver « l’eau » pour satisfaire sa femme et à l’inverse, les femmes qui n’arrivent pas à obtenir cette éjaculation font tout pour y parvenir… Une vision de la sexualité qui met le plaisir de la femme au cœur du rapport. Mais au-delà de la question sexuelle, le documentaire nous permet également de plonger au cœur d’une culture et d’un peuple passionnants, avec humour et légèreté.

On a aimé

L’angle original

Découvrir une culture par le biais de la sexualité est une façon de procéder originale et intéressante. Bien sûr, on ne sort pas de la projection de ce film avec une idée précise de la culture rwandaise, mais l’intimité des témoignages donne l’impression d’un partage privilégié. On n’apprend rien sur les us et coutumes, mais on rentre sous le toit des couples en découvrant leurs rêves et leurs craintes les plus intimes.

Une vision inédite de la sexualité

Même si cette vision d’une sexualité qui n’est réussie qu’à condition que la femme parvienne à éjaculer peut paraître réductrice, elle montre dans le même temps une culture érotique où le plaisir de la femme est au centre. On ne peut pas parler de véritable féminisme puisque la pression de trouver « l’eau » est partagée, les femmes ayant peur que leurs hommes partent ailleurs si elles ne parviennent à éjaculer. Mais cette autre vision de l’érotisme à travers les nombreux témoignages permet d’élargir sa propre vision de la sexualité.

Les très belles images

Entre les témoignages et les scènes de discussion autour de la sexualité, on est bercé par des images sublimes de paysages ou simplement de scènes de rue qui nous font voyager. Un dépaysement remarquablement mis en scène par des prises de vue délicieuses.

Notre passage préféré

Nous avons eu un petit faible pour le cours de sexologie dans un village, à l’ombre d’un arbre, avec les adultes qui commencent par éloigner les enfants avant de discuter des différentes façons de faire jouir une femme… La sexologue demandant à la cantonade aux femmes si elles ont des orgasmes et aux hommes comment ils s’y prennent, n’hésitant pas à citer en contre-exemple le directeur de l’école local qui lui a avoué ne pas satisfaire correctement sa femme… Un grand moment !

La légende des origines du kunyaza

Nous sommes obligés de nous arrêter sur la légende des origines de l’éjaculation féminine, le « kunyaza », puisque c’est également de l’invention du vibromasseur dont il est question… En effet, la légende raconte qu’il y a bien longtemps, la reine avait demandé à un de ses sujets de lui faire l’amour en l’absence du roi. Ce dernier refusa de trahir son souverain, mais la reine le menaça d’exécution s’il ne l’honorait pas immédiatement… Il lui fit donc l’amour totalement terrifié par les menaces de mort, si bien qu’il tremblait de tous ses membres… Les vibrations créées par la peur se propagèrent dans le corps de la reine qui jouit abondamment !

On a un peu moins aimé

Une lente entrée en matière

Le documentaire met un peu de temps à démarrer, alors soyez patients ! Une fois que vous aurez commencé à vous intéresser à cette célébration de la femme fontaine rwandaise, vous ne pourrez plus la quitter.

Parfois un peu trop d’intimité dévoilée ?

Le franc parler des témoins sur la sexualité est indéniablement rafraichissant, mais il crée parfois un malaise non nécessaire. On assiste par exemple à la consultation chez le médecin d’une femme visage découvert mais visiblement très mal à l’aise. Elle explique en effet devant la caméra que son intimité est sèche et qu’elle aimerait un remède pour éjaculer à nouveau…

Réussite aquatique

Beaucoup de positif malgré tout pour ce documentaire qui nous vient de Belgique, réalisé par Olivier Jourdain, et qui, on l’espère, vous séduira autant que nous. Et en attendant que vous ayez la chance de le voir, voici la bande annonce de « l’Eau sacrée » pour vous la mettre à la bouche !