Odieux Plaisirs – Partie 1

La première chose que fit Barnabé lorsqu’il réussit enfin à devenir invisible fut de se dévêtir complètement. Il se glissa ensuite dans l’appartement de sa voisine au moment où elle rentrait chez elle. Il la suivit dans sa salle de bain et l’observa, très excité, en train de se dévêtir.

Durant tout le temps où elle prit sa douche, il se masturba deux fois. Il avait toujours rêvé de voir ses seins, son sexe, son corps nu. Il résistait férocement à l’envie de plaquer ses deux mains invisibles sur les deux énormes seins fermes et laiteux bien visibles de la jeune femme. Ses courbes étaient parfaites, sa cambrure, tandis qu’elle se savonnait, dévoilait les lignes de son corps, son pubis rose, les lèvres de son sexe au rouge pâle qui promettait une douceur absolue…

Même après avoir éjaculé deux fois, son insatiable désir ne parvenait pas à être épanché. Il bandait toujours devant ce corps si parfait. La raison, il la connaissait. Il aurait voulu la posséder vraiment, jouir en elle plutôt qu’à distance, serrer ce corps parfait contre le sien. Mais il ignorait les conséquences s’il se risquait à la prendre dans ses bras. Elle hurlerait sûrement, le frapperait, se défendrait, il ne saurait pas réagir. Il ne savait pas même combien de temps son invisibilité pouvait durer.

Après l’avoir contemplée une dernière fois, il sortit de la salle de bain et de l’appartement avant de retourner chez lui. Toute la joie éprouvée par la réussite de son expérience et sa découverte exceptionnelle était gâchée par ce sentiment de frustration qui l’habitait toujours. Il s’habilla, glissa une bouteille pleine du breuvage d’invisibilité dans sa poche et sortit prendre l’air.

L’hiver était rude, il pouvait ainsi dissimuler son corps transparent sous un amas d’habits, écharpe et gants, sans se faire remarquer. Et déjà, après une centaine de mètres de marche, son corps redevenait visible. Il regarda sa montre. Un demi verre offrait une heure d’invisibilité.

Barnabé entra dans une piscine municipale, paya l’entrée et se rendit dans le vestiaire des hommes. Il but quelques gorgées de sa boisson miraculeuse, retira tous ses habits qu’il rangea dans un casier, puis il se rendit dans le vestiaire des femmes.

Il fut d’abord déçu par ce qu’il voyait. Les vieilles femmes à la peau grise et affaissée étaient les plus nombreuses. Le contraste avec le corps de sa belle voisine était sans appel. Il poursuivit son exploration du vestiaire, en tâchant de ne toucher personne pour ne pas déclencher d’hystérie. Et il trouva finalement ce qu’il cherchait. Une jeune étudiante qui venait se dépenser entre deux cours à la fac. Sitôt enfermée dans sa cabine, il escalada la porte en bois et se glissa à l’intérieur sans faire de bruit.

Ses seins étaient plus petits que ceux de la voisine, mais pas dénués de charme. La jeune femme était rousse et de magnifiques taches de rousseur parsemaient son corps. Il les observa avec attention. Son sexe était dur, mais il ne voulait pas se caresser tout de suite. Il tendit le bras, comme s’il allait la toucher, le plus près possible. Elle retira sa culotte, une petite touffe de poils roux apparut qui attisa davantage son désir.

Mais la jeune femme enfila aussitôt son maillot de bain. Barnabé n’avait pas pu bien la voir. Il ne put réprimer un « non » déçu qui résonna dans la cabine. La jeune femme sursauta. Elle resta à l’affut une poignée de secondes avant de se détendre et de sortir de la cabine. Les vestiaires de piscine résonnaient, ce n’était qu’un écho.

Barnabé s’était machinalement plaqué la main sur la bouche après avoir crié et la jeune femme partie, il était toujours figé dans la cabine, maudissant sa perte de contrôle. Il respira à fond pour calmer à la fois son énervement et son désir qui l’embrasait littéralement. Puis une femme entra dans la cabine et commença à se changer. Elle était moins belle que la précédente, son corps était moins parfait, mais elle dégageait quelque chose de très sensuel, et lorsqu’elle se pencha pour ramasser son maillot tombé par terre, ses fesses nues pointèrent vers le sexe de Barnabé qui n’était qu’à quelques centimètres. Il suait à grosses gouttes, résistant de toutes ses forces à l’envie de planter son dard entre les cuisses ainsi offertes.

Il se répétait en boucle que c’était mal, qu’il n’avait pas le droit, les observer nues était une chose, mais il ne devait pas aller plus loin. Il lui sembla que cette paire de fesses était restée des heures à le tenter lorsque la femme ouvrit finalement la porte de la cabine. Il la suivit de peur qu’une autre femme ne la remplace.

Il accéda au bassin immense où les nageurs et nageuse effectuaient leurs brasses. Il grimpa sur le plongeoir dont l’accès était signalé interdit par un panneau, et il observa les corps en plein effort. Encore émoustillé par ses aventures dans sa cabine et excité à l’idée d’être nu et invisible devant tous ces gens, il se masturba sur son plongeoir. Il sentit sa semence s’envoler vers l’eau bleutée. Son sperme était aussi invisible que lui, mais il redeviendrait visible dans quelques minutes et cette pensée fit sourire Barnabé.

Il quitta le grand bâtiment municipal, emmitouflé dans ses couches d’habits et il erra un moment dans la rue en attendant de perdre sa transparence. Puis il entra dans un bar au hasard. La nuit hivernale venait de tomber, il était près de dix-sept heures.

À vingt-trois heures, il poussa la porte du bar en sens inverse, ivre mort. Le tenancier lui avait demandé de partir après un énième esclandre.

Il rentra chez lui en titubant, maudissant son invention qui lui faisait entrevoir un côté de lui-même qu’il haïssait. La douche gelée lui remit les esprits à peu près en place, mais l’alcool martelait toujours ses tympans et les corps de ses femmes passaient en boucle dans sa tête. Il ne parvenait pas à les chasser. Il s’allongea dans son lit, mais le sommeil ne venait pas. Il n’y avait qu’une seule solution. Il hésita encore un moment en fixant le plafond, puis il bondit hors de ses draps.

Il se déshabilla et avala une bouteille entière de la boisson de son invention. Il alla ensuite sonner chez la voisine. Il laissa son doigt rebondir sur la sonnette pour être bien certain de la réveiller à cette heure tardive. Elle ouvrit finalement, passant une tête ébouriffée et suspicieuse. Mais il n’y avait personne et le couloir était parfaitement éclairé. Elle appela plusieurs fois puis referma la porte à clé en haussant les épaules. Elle retourna dans son lit et se rendormit presque aussitôt. Sans se douter que Barnabé était assis sur la petite chaise près de son lit.

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