Pause au bureau

La journée a été longue et éprouvante, je mérite bien une petite pause…

J’ai toujours, dans un tiroir caché de mon bureau, mon sex toy (petit, discret, un simple stimulateur clitoridien, et je l’aime bien un peu luxueux comme Lelo sait les faire). Pour moi, c’est rapide, efficace. La batterie est chargée, ce serait trop bête de s’arrêter en cours de route.

La porte de mon bureau est fermée, j’ai 20 minutes avant le prochain client. Je m’allonge un peu plus sur mon fauteuil de bureau, je remonte un peu ma jupe sur mes cuisses, je donne un peu d’aise à mon string. J’écarte légèrement mes pieds, j’aime bien quand le sex toy n’est pas entravé, et je le mets en marche. Immédiatement, je ressens ses vibrations qui me font du bien, qui m’apaisent et assouvissent mon besoin. J’en gère l’intensité, quelques mouvements pour confirmer que je suis sur la zone la plus sensible. J’ai besoin de fermer les yeux, de m’isoler, de prendre un moment.

J’entends des pas dans le couloir, je les reconnaitrais parmi des centaines. Ce sont les tiens, ça fait dix ans qu’on partage les mêmes bureaux, que nous sommes des colocataires professionnels, on a ouvert nos cabinets à la sortie de la fac, ensemble, c’était une façon de se soutenir et de se donner du courage. On partage les mêmes problématiques professionnelles, on se plait, notre connivence intellectuelle est évidente mais nous n’avons rien partagé d’intime, ça ne s’est jamais posé. C’est juste un jeu et nous le savons, nous l’aimons comme ça.

Je suppose que tu venais me proposer une pause café, peut-être que ta journée a été éprouvante. On sait qu’on peut compter l’un sur l’autre, parler de nos clients dans un secret professionnel réciproque. Notre relation est professionnelle et amicale en même temps. Tu as probablement vu sur mon planning que j’étais en pause, du coup, tu te permets d’entrer dans mon bureau prudemment. Tu t’imagines peut être que je suis au téléphone. Mais cette fois ci, ce n’est pas le cas. C’est étonnant, tu as dû comprendre car tu as hésité un instant, tu t’es arrêté quand tu m’as vue dos à toi, confortablement installée dans mon fauteuil de bureau. Est ce le bruit de Siri 2, pourtant discret, qui t’a mis sur la piste, tes neurones miroirs si bien connectés au mien… je ne sais pas. En tout cas, après cette brève hésitation, tu te diriges vers moi. Je ne bouge pas, je m’étais dit que je prenais un moment pour moi, j’y tiens !

J’ai la tête appuyée sur le dossier de mon fauteuil, les yeux fermés, une main sur mon sexe, l’autre entrain de jouer avec le bout de mon sein droit. Tu te colles au dossier du fauteuil et ta main vient rejoindre la mienne, tu prends mon sein en coupe et ton pouce effleure mon téton. Tes mains sont douces, je l’ignorais. Ta main est sûre d’elle, tu sais très bien ce que tu fais et comment le faire. Tu laisses glisser un doigt le long de ma joue, de ma mâchoire et de mon cou ; tu atteins ta destination : mon sein gauche. Je suis ravie d’avoir mis un débardeur léger et non pas un col roulé. L’excitation monte en moi, je sens mon vagin se lubrifier un peu plus, mon clitoris devient de plus en plus sensible et je sens des picotements dans le ventre. Mes seins frissonnent, leurs pointes sont dures. Je sens ton odeur, la peau de ton avant bras contre ma joue. J’entends ta respiration, elle est plus courte que d’habitude, il semblerait que cette pause te soit agréable également. Je n’ose pas ouvrir les yeux, peur de te regarder, de casser la magie et l’érotisme du moment.

Tu ne parles pas, tu enlèves juste tes mains de ma poitrine, leur chaleur me manque déjà. Tu fais tourner mon siège pour que je te fasse face. Tu fais descendre mon string jusqu’à mes chevilles et tu soulèves un de mes pieds pour me libérer de l’entrave. Je me sens sexy et ridicule à la fois avec mon string à la cheville et mes escarpins rouge.

Tu me prends le sex toy de la main et tu viens le reposer très délicatement sur mon clitoris. Tu me proposes ton aide, tu partages mon avis qu’il y a certaines journées où il est bon de se faire du bien et que toi aussi tu en as besoin, sans nul doute ce sera meilleur que le café initialement envisagé. Puis ton index se met à jouer à l’entrée de mon vagin. Tu caresses mes lèvres, les serres sur le sex toy, tu en fais varier la pression sur mon clitoris, c’est exquis. Tu fais glisser ton doigt en moi et tu crochètes, il semblerait que même mon anatomie la plus intime n’ait pas de secret pour toi. Ma main retourne titiller, pincer, tirer sur le bout de mon sein. Je réalise que j’écarte un peu plus les jambes et glisse sur mon fauteuil. Envie de te sentir un peu plus profond en moi. J’ose ouvrir les yeux très discrètement, en espérant que tu ne sois pas en train de me regarder. Je t’aperçois concentré, observant mon sexe, ton doigt glisser en moi. Et les traits de ton visage lui donne une expression que je ne lui connais pas. C’est à cet instant que tu décides de modifier la pression sur mon vagin, et d’augmenter le rythme des vibrations de Siri 2. Je m’envole, mon vagin est pris de spasmes, mes jambes se tendent, ma respiration se bloque, un frisson me parcoure le dos, une forte chaleur m’envahit. Je jouis silencieusement et délicieusement. Tu restes figé un instant, celui qui me permet d’atterrir. Délicatement, tu enlèves ton doigt, éteins le sex toy que tu tenais dans ta main. Tu te relèves, prends un mouchoir sur mon bureau et le poses dessus, je t’entends sucer ton doigt. Habituellement, ça me gêne quand les hommes font ça, je me sens mal à l’aise mais là, étonnamment ce n’est pas le cas. Tu te diriges vers la porte et me dis que tu nous verses deux cafés, que tu m’attends dans la cour, dehors.

Alors ça, c’était une pause ! ça m’a vraiment changé les idées. Par contre, je ne suis pas sûre de les avoir plus claires et d’avoir compris tout ce qui vient de se passer. J’enfile mon string, redescends ma jupe, remets en place mon débardeur et te rejoins au café. Tu entames la conversation comme si les minutes précédentes n’avaient pas eu lieu. Je vois juste que tu sembles plus à l’étroit dans ton pantalon, ça me fait sourire, me confirme que je n’ai pas rêvé. Notre pause s’arrête, il faut qu’on reprenne, nos clients sont dans la salle d’attente. En partant, tu te retournes et me dis que tu as une pause demain à 15h et que tu resteras dans ton bureau si par hasard j’avais quelques minutes à t’accorder.

Fin

Gwendoline Mens’Article écrit par Gwendoline Mens’

Professionnelle de l’accompagnement des couples et des individus, j’ai compris l’intérêt et le bénéfice du fantasme, du rêve dans nos vies. Cela peut représenter une parenthèse, un bol d’air, l’instant d’une respiration, un ailleurs, une part intime de ce que nous sommes …

“Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.” A. ST EXUPERY