Quels sont les idéaux relationnels que les Millenials (et tous les autres) devraient abandonner sans tarder ?

Les Millennials ont-ils tué la sacro-sainte « institution du mariage » ?

Pour rappel, le terme millenial fait référence à la génération née entre le début des années 1980 et la fin des années 1990. On l’appelle aussi la génération Y.

Les Millennials ont le taux de mariage le plus bas comparé à celui des générations de nos parents et grands-parents. Nous faisons les choses différemment de ceux qui nous ont précédés, comme par exemple emménager avec nos partenaires et tester la vie à deux, et nous concentrer sur le bonheur partagé et des expériences (parfois diverses) plutôt que de se passer la bague au doigt dès la rencontre et avoir un enfant dans la foulée. Même si tout ceci est à la fois un peu cliché et existe encore aujourd’hui.

Pour autant, forts et fortes de cette liberté et de cette prise d’indépendance par rapport à nos aînés, il semble que nous n’ayons pas pour autant réglé tous les problèmes de la vie à deux. Un rapide survol des articles sur Internet et des forums de conseils sur l’amour et les relations amoureuses prouve que les finances, les problèmes de santé mentale, les préjugés sexistes et les idées démodées nuisent à des couples qui seraient autrement formidables.

Si je pouvais conseiller à mes compatriotes de la génération Y (et à tous les autres, pour être juste) de se débarrasser d’une poignée d’idéaux relationnels dépassés, je choisirais les quatre qui suivent car ils semblent causer pas mal de tort aux couples.

ATTENDRE DE VOTRE PARTENAIRE QU’IL/ELLE EXCELLE DANS LES TÂCHES « TRADITIONNELLES » DE SON SEXE

Les Millennials n’ont pas vraiment grandi dans une société qui se soucie de revenir à l’essentiel. Beaucoup d’entre nous, les trentenaires (et les plus jeunes aussi), aimeraient avoir le temps d’apprendre à cuisiner un bon repas, à réparer leur voiture ou à s’occuper de leur maison.

Sans doute parce que nous sommes nombreux à avoir été occupés à travailler dur pour rembourser nos prêts étudiants ou simplement pour nous permettre de louer un minuscule appartement hors de prix (car, avouons-le, l’accession à la propriété est hors de portée pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui).

Quoi qu’il en soit, il est tout à fait déraisonnable aujourd’hui (comme c’était déjà le cas il y a plusieurs décennies, même si personne ne voulait l’admettre à l’époque) d’attendre des femmes qu’elles aiment cuisiner et excellent en cuisine, qu’elles s’occupent des enfants avec grâce et perfection et qu’elles maintiennent une maison propre au quotidien.

De la même façon, tous les hommes ne sauront pas réparer leur voiture, construire une maison de rêve à partir de rien ou même assembler un canapé IKEA sans se référer au mode d’emploi.

Au lieu d’attendre de votre partenaire qu’il ou elle arrive dans la relation en sachant tout ce qu’il ou elle « devrait » savoir en fonction de son sexe, faites l’effort d’apprendre de nouvelles compétences de vie ensemble. Partagez les tâches ménagères et la préparation des repas, quel que soit votre sexe, et répartissez-vous les tâches liées à la vie quotidienne – comme la couture d’un pantalon déchiré ou l’installation d’un meuble TV – en fonction de vos talents naturels et de ce que vous aimez faire.

Car après tout, vous serez peut-être une femme qui déteste cuisiner et qui sort avec un gars qui est un super cuisinier et qui adore ça, ou bien un gars qui n’a jamais tenu de marteau de sa vie et qui vit avec une fille capable de construire une cabane dans les arbres après une visite dans un magasin de rénovation.

 

ADOPTER UNE ATTITUDE INDIVIDUALISTE FACE AUX FINANCES DU COUPLE (AU LIEU DE PENSER COLLECTIF)

Lorsque l’on aborde les questions financières – qui sont l’une des principales causes de divorce des couples mariés – il est parfois difficile de naviguer entre vos comptes respectifs et le compte commun, les revenus de l’un/une et de l’autre si vous n’êtes pas déjà sur la même longueur d’onde.

Lorsque votre partenaire et vous commencez à envisager sérieusement de vous installer ensemble, maintenir une attitude de célibataire « J’ai de l’argent » au lieu de « Nous avons de l’argent » est une route dangereuse sur laquelle s’engager. Le but d’une relation n’est-il pas de créer une vie de qualité à deux ?

Lorsque l’un/une de vous réussit financièrement, cette réussite ne devrait pas être limitée à une seule personne. C’est comme si l’un d’entre vous ramenait les courses à la maison et ne préparait ensuite le dîner que pour lui-même.

Personne ne vous suggère, par exemple, d’utiliser la carte de crédit de votre partenaire pour régler une grosse facture de cosmétiques ou de vêtements sans lui demander son avis, ou d’acheter au hasard une nouvelle voiture avec vos économies alors que votre partenaire vient de perdre son emploi (vous avez vu on est resté dans des dépenses bien genrées ). Bien entendu, vous devrez toujours faire preuve d’intelligence dans vos dépenses, que ce soit ensemble ou séparément, et vous devrez respecter cet accord sans agir dans le dos de l’autre.

Cependant, lorsque vous êtes sur la même longueur d’onde en matière de dépenses, l’argent que vous apportez chacun dans la relation peut être considéré comme une contribution à au collectif.

Par exemple : quel que soit l’écart entre vos revenus, pourquoi la personne qui gagne le plus devrait-elle tout amasser et s’attendre à ce que la personne qui gagne le moins contribue exactement au même montant pour le loyer et les factures (surtout si elle aime son travail) ? N’êtes-vous pas tous deux, en tant que partenaires sérieux, une équipe et ne travaillez-vous pas à améliorer la vie que vous partagez ensemble ?

La question de savoir qui gagne le plus d’argent dans le ménage n’a pas d’importance, tant que vous contribuez tous deux à l’amélioration de votre relation et aux objectifs financiers que vous vous êtes fixés en tant que couple. Déterminez les contributions de chacun au pro rata de vos revenus. C’est la solution la plus juste et la plus équitable !

 

ATTENDRE DE VOTRE PARTENAIRE QU’IL/ELLE AIT UNE SANTÉ MENTALE SANS ACCROC

En France, on estime entre 400 000 et 1 million le nombre d’enfants atteint d’un TDAH. Aux États-Unis, ce sont 6 millions d’enfants et 366 millions d’adultes dans le monde ont reçu un diagnostic de TDAH. Aux États-Unis, on sait que la dépression touche 21 millions d’adultes. On estime à 7 millions le nombre d’adultes atteints de troubles bipolaires et à 48 millions le nombre de ceux qui souffrent d’un trouble anxieux.

Si vous trouvez quelqu’un dont le cerveau ne lui fait jamais subir la moindre saute d’humeur, de tristesse ou d’état d’épuisement, écrivez-nous. Il se peut que vous soyez tombé sur la première vraie licorne du monde, ou que votre partenaire soit un cyborg déguisé (ou qu’il/elle fasse du « masquage », un comportement développé par les personnes neurodivergentes qui font de leur mieux pour cacher ou « masquer » leurs symptômes afin de s’intégrer et de ne pas affecter leurs collègues, leurs amis et leur famille).

Les personnes souffrant de dépression, de troubles bipolaires, de TDAH ou d’affections sexospécifiques comme le TDPM (forme sévère du syndrome pré-menstruel) ne sont pas « folles », « paresseuses » ou « en train de simuler ». Elles sont probablement en train de surmonter des émotions intenses et incontrôlables, des blocages mentaux incroyablement difficiles, voire de jongler avec des troubles d’apprentissage comme la dyslexie ou la dyscalculie, qui donnent aux activités quotidiennes ordinaires l’impression d’escalader le mont Everest.

Bien que les Millennials, la génération Z et les adolescents d’aujourd’hui soient de plus en plus ouverts à la santé mentale, les diagnostics et les traitements psychiatriques courants sont encore fortement stigmatisés. Qu’il s’agisse d’un partenaire qui dénigre ou diminue les les difficultés quotidiennes rencontrées par son ou sa partenaire ou encore d’un crush qui disparaît après une discussion sur le diagnostic de santé mentale de l’autre, les rencontres et les relations peuvent être incroyablement douloureuses et injustes pour les personnes souffrant de troubles de l’humeur ou de la personnalité.

En réalité, il est très probable que vous tombiez amoureux de quelqu’un qui a des problèmes de santé mentale d’une manière ou d’une autre. Mais ces problèmes ne doivent pas nécessairement être une cause de rupture. Le fait d’avoir un partenaire qui encourage la guérison en douceur, le repos en cas de besoin, les traitements médicaux ou l’auto-assistance peut littéralement changer la vie d’une personne dont le cerveau fonctionne un peu différemment de celui des autres.

Exception faite bien entendu des situations dans lesquelles un partenaire utilise son état de santé mentale pour adopter un comportement physiquement ou émotionnellement abusif qu’il/elle refuse de reconnaître et/ou sur lequel il refuse de travailler sérieusement. Cherchez un conseiller conjugal ou l’aide et l’intervention éventuelle d’amis et de membres de la famille en qui vous avez confiance si le comportement de votre partenaire devient narcissique.

S’ATTENDRE À CE QUE L’AMOUR PERDURE INTACT SUR LE LONG TERME SANS TRAVAIL ET SANS CONFLIT

Probablement bercés par des années de films romantiques hollywoodiens et de séries, les couples ont commencé à croire que l’amour était une chose qui arrivait comme ça, et que lorsque les conflits devenaient trop fréquents, cela signifiait que vous n’étiez plus amoureux.

L’idée démodée de l’ « amour » tel qu’il « devrait » est souvent dépeint comme un accident providentiel du destin. Il se produirait apparemment et passionnément au hasard, et on a l’impression qu’il était « censé advenir ». C’est ce qui se passe lorsque vous connaissez un « coup de foudre ». C’est un bon moyen de trouver quelqu’un à aimer sur le long terme, mais pour faire durer une relation, vous aurez besoin de plus que ce coup de pouce initial de dopamine, c’est-à-dire la « phase de lune de miel », lorsque vous avez plus de papillons dans le ventre que de reproches à votre actif.

L’amour, cependant, est quelque chose qui se construit. Il ne se manifeste pas du jour au lendemain. L’amour naît lorsque les deux partenaires œuvrent ensemble pour faire marcher leur union : pour communiquer plus et se disputer moins, pour faire plus de compromis et partager le bonheur à deux. L’amour, c’est aussi avoir traversé l’enfer ensemble et êtes prêt à tout recommencer de la même façon si c’était le seul moyen de garder votre partenaire dans votre vie.

Si vous voulez vraiment l’amour, vous allez devoir travailler pour l’obtenir, ce qui signifie travailler sur vous-même autant que sur votre relation. Personne ne peut se montrer sous son meilleur jour, afficher sa meilleure humeur en permanence, vous devrez accepter l’autre lorsque les choses ne se passent pas comme vous l’aviez espéré.

Le plus souvent, la vie à deux ne sera pas un long fleuve tranquille, mais si vous êtes tous deux engagés à pagayer dans la même direction, votre relation sera plus forte lorsque vous atteindrez la rive.