Tout le plaisir est pour moi

Tout le plaisir est pour moi

« Vous n’y êtes pas du tout, inspecteur. Il faut m’écouter… »

Tout le plaisir est pour moi

La jeune femme s’interrompit et eut un air hagard quelques instants. Dans un premier temps, l’inspecteur Lautrec avait pensé qu’elle était sous l’emprise d’une drogue puissante, un acide quelconque, mais il avait vite constaté que quelque chose ne collait pas. Il avait croisé bien des junkies au cours de sa carrière et ils avaient chaque fois l’apparence d’épave : maigres, le teint vert, sales, miséreux… Cette femme était au contraire bien habillée, avec un débardeur blanc très bien coupé qui mettait en valeur sa petite poitrine et une jupe sobre probablement de couturier. Elle était par ailleurs très belle, sa chevelure blonde coiffée d’une simple queue de cheval lui donnant un air sauvage qui contrastait avec sa tenue.

« C’est qu’en fait… Je suis… vous voir… parce que

– Il faut vous calmer mademoiselle. Commençons par le début. Nom, prénom, adresse.

– Non, ce n’est… Je dois d’abord… »

Lautrec soupira. Elle était certainement jolie, mais sa patience allait bientôt arriver à bout. Il l’avait croisée à l’entrée du commissariat en revenant de sa pause déjeuner et comme elle tenait à peine debout, il l’avait conduite dans son bureau. Il regrettait maintenant son geste et commençait à se demander s’il n’allait pas la confier à l’agent de police de l’accueil.

« J’ai besoin d’aide…

– C’est une évidence mademoiselle.

– Je jouis… Je jouis…

– Je vous demande pardon ? »

Elle avait prononcé cet aveu en le regardant droit dans les yeux, une lueur de braise qui le transperça de part en part. Il sentait son sexe se dresser dans son pantalon malgré lui. Il chercha immédiatement à remettre les choses sur les rails de la normalité.

« Mademoiselle, qu’avez-vous pris exactement ?

– Ma culotte… Elle… Trempée, je jouis… Ohhh ! »

Elle avait fermé les yeux et ses deux mains étaient plaquées sur le bureau. Elle prenait manifestement beaucoup de plaisir et l’inspecteur ne savait plus où se mettre. Elle se leva de sa chaise et se tint les mains toujours appuyées sur le bureau. Ses jambes étaient écartées et elle ondulait son bassin d’avant en arrière en poussant parfois un petit cri aigu. Lautrec avait l’impression que son sexe allait perforer son pantalon tant l’excitation l’avait maintenant submergé.

« Il faut m’aider… Le vibreur… arrêter… venez. »

Elle fit signe à l’inspecteur de s’approcher avec des yeux suppliants et il s’exécuta comme hypnotisé par la jeune femme. Dès qu’il fut à sa portée, elle sauta à son cou et saisit sa main. Elle la conduisit fermement sous sa jupe et déplia l’un de ses doigts avant de l’enfoncer par le côté de sa culotte dans son sexe trempé. Elle passa sa langue sur ses lèvres en battant doucement les paupières.

« Vous… Vous le sentez ? »

Lautrec comprit alors ce qui se passait. À l’entrée du vagin, il sentait au bout de son doigt des vagues de vibrations. Un sex-toy était coincé à l’intérieur.

« Enlevez… s’il vous plait. »

Elle eut un nouveau spasme et elle saisit violemment le visage de l’inspecteur qu’elle colla contre le sien. Elle fourra sa langue dans sa bouche et il se laissa faire, submergé de désir. Tout en profitant de ce baiser langoureux, il joua de son index sur le clitoris.

« Pitié, non… Enlevez… »

Elle appuya sur ses épaules pour le forcer à s’agenouiller et elle souleva sa jupe devant son visage. Elle baissa sa culotte jusqu’aux genoux et présenta son sexe à l’inspecteur. Il était taillé avec soin, orné d’un fin duvet régulier. Dans un réflexe de désir, il colla sa bouche sur ce sexe et le lapa avec gourmandise. La jeune femme reprit ses cris de plus belle et joua avec ses mains dans les cheveux de l’inspecteur qui suçait ses lèvres et faisait virevolter sa langue sur le clitoris. Sentant qu’elle était au bord de défaillir, il entreprit de retirer le vibreur. Il savait que ce ne serait pas chose facile et qu’il valait mieux y aller franchement. Tout en continuant à donner quelques coups de langue, il glissa deux doigts dans le sexe pour pincer le sex-toy. Il le serra très fort pour empêcher tout glissement et tira d’un coup sec.

Le petit objet rose rebondit sur le sol et Lautrec appuya sur tous les boutons jusqu’à ce qu’il se taise. L’inspecteur se releva, essoufflé, pour faire face à la jeune femme qui tachait de retrouver son calme. Ils se regardèrent en silence quelques instants, Lautrec commença à sentir la gêne qui l‘envahissait. La jeune femme détourna le regard qui se posa sur la bosse de pantalon. Sa respiration s’accéléra à nouveau. En quelques secondes, elle déboutonna le pantalon, le baissa avec le caleçon et s’allongea sur le bureau en entrainant l’inspecteur. Il entra en elle sans aucune résistance et offrit à la jeune femme ses plus intenses mouvements de bassins. Après ces vibrations qui ne finissaient plus, sentir ce sexe tiède, humain, calme et bestial la ravissait. Elle contractait son vagin chaque fois qu’elle sentait son pénis entièrement avalé par son intimité et elle se mordit la main pour ne pas hurler quand elle sentit l’ultime orgasme la secouer. Quelques instants plus tard, Lautrec explosa à son tour de plaisir entre les cuisses de la mystérieuse et jolie blonde.

Lautrec se rassit à son bureau, encore tremblant de plaisir et d’un pas mal assuré, se demandant si tout cela était bien réel. La jeune femme s’assit également, après avoir remonté sa culotte, et il y eut quelques secondes d’un silence gênant.

« Je suis désolée… Je ne sais pas quoi dire.

– C’était… extraordinaire.

– Inattendu. Je ne suis pas comme ça d’habitude, c’est un accident…

– Ne vous inquiétez pas, je vous trouve sublime. Je veux dire… »

Elle rougit et baissa la tête.

« Je peux vous offrir un café ?

– C’est vrai que d’habitude on commence comme ça. »

Ils rirent tous les deux, d’abord maladroitement, puis plus franchement, heureux de voir l’atmosphère se détendre un peu. Ils parlèrent ainsi une bonne heure, de tout et de rien, et une complicité commença à naître. Cette rencontre érotique improbable était en train de se transformer en rendez-vous galant. Une fois qu’ils furent plus à l’aise, une question vint à l’esprit de Lautrec.

« Pardonnez-moi, je ne veux pas vous gêner encore avec cette histoire. Mais il y a une chose que je ne comprends pas. Votre sex-toy… Pourquoi ne pas être allée aux Urgences plutôt qu’au commissariat ?

– Que je suis bête, mais oui, c’est ça !

– Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire…

– J’avais complètement oublié. J’étais dans ma chambre en train de jouer avec ce heu… et tout à coup, c’est pour ça que je l’ai coincé sans faire exprès, ça ne m’arrive jamais d’habitude. Enfin, je ne veux pas dire que je le fais souvent…

– Tout à coup quoi, demanda doucement Lautrec ?

– Par la fenêtre de ma chambre, je l’ai vu. J’ai vu ce type dont parlent tous les médias. Ça m’a fait un choc et j’ai perdu le contrôle de mon vibreur. Ce terroriste recherché par toutes les polices. Il avait un gros sac sur le dos, j’ai pensé qu’il fallait que je vous prévienne au plus vite. »

Aucun des deux n’osa bouger lorsqu’ils entendirent au loin le bruit sourd d’une déflagration apparemment puissante, puisque dans le bureau de l’inspecteur pendant un bref instant, tout avait vibré.

Fin