J’arrive au pub avec cinq minutes d’avance et j’observe la salle d’un coup d’œil. Un de mes amis m’a suggéré d’essayer une nouvelle application de rencontre et cela m’a semblé être une bonne idée sur le coup. Je vois mon rendez-vous assis au bar et il est tout aussi séduisant que sur sa photo de profil. Il est soigné, avec une coiffure parfaite et un costume rayé taillé sur mesure. Je l’observe un instant tandis qu’il regarde sa montre et commande un verre.

Je commence à paniquer lorsque je le vois engager la conversation avec une serveuse, mais je me rappelle que tout le monde flirte et qu’il n’y a probablement pas lieu de s’inquiéter. Sa boisson arrive et il sort un stylo de sa poche. Il attrape le bras de la femme et écrit quelque chose sur sa main, sans doute son numéro de téléphone. La femme sourit et lui donne un petit baiser sur la joue. En m’approchant, je l’entends lui dire :
« J’attends quelqu’un, mais peut-être que toi et moi pourrions nous revoir plus tard ? De toute façon, je ne cherche rien de sérieux. »
Une sonnette d’alarme retentit dans ma tête. Il s’apprête à se retourner et mon instinct prend le dessus, mais je n’ai pas le temps de m’esquiver avant qu’il ne me voie. Je m’assois en face d’un homme inconnu qui me jette un regard étrange et hausse un sourcil.
« Faites comme si nous nous connaissions, s’il vous plaît », lui chuchoté-je.
Alors que mon rendez-vous s’approche, j’essaie de me cacher le visage avec une main.
« Hé, tu es Camellia, n’est-ce pas ? »
« Pardon ? »
« C’est bien toi, je te reconnais grâce à ta photo de profil », insiste-t-il.
« Je suis désolée, mais tu dois me confondre avec quelqu’un d’autre », mens-je.
« Impossible. Je n’oublie jamais un visage. »
« Hé, crétin ! Elle s’appelle Shirley et elle est avec moi. Va donc embêter quelqu’un d’autre ! », dit l’homme assis devant moi.
« Pas de problème, mec. De toute façon, les grosses ne m’intéressent pas », grogna-t-il.
« Quel charmeur ! », railla l’homme.
« Merci. Je pense que je viens d’échapper au pire », dis-je en souriant.
« Et d’ailleurs, tu n’es pas grosse. »
« J’ai des formes. Mais j’apprécie ta gentillesse. Tu t’appelles comment ? »
« Pourquoi tu veux le savoir ? », demande l’homme en riant.
« Tu viens de me couvrir les arrières, alors je pense que je peux bien connaître ton prénom. »
« Lucas. »
« Tu attends quelqu’un ? »
« Non. Je viens de finir le boulot et j’avais envie de boire quelques bières. »
« Tu fais quoi dans la vie ? »
« Je suis maçon. Et toi ? »
« Écrivaine au chômage. »
Le sourire qu’il me lance me rend très nerveuse.
« Je devrais probablement rentrer chez moi comme mon rendez-vous a été un échec total. Ravie de t’avoir rencontré, Lucas. »
« Tu n’as pas besoin de partir, Camellia. Je peux te tenir compagnie, comme ça, ta soirée ne sera pas complètement perdue. »
« Tu sais quoi ? C’est vraiment très sympa », dis-je en rougissant.
« Je peux t’offrir un verre ? »
« Bien sûr. »
Je le regarde de haut en bas alors qu’il se dirige vers le bar. Il est assez négligé, avec son jean déchiré et sa chemise en flanelle, mais il est vraiment beau. Lucas revient avec un panaché et un bol de noix mélangées, et nous commençons à discuter de tout et de rien. Nous n’avons pas grand-chose en commun, mais pour une raison mystérieuse, le courant passe bien entre nous. Je tends la main vers une poignée de noix en même temps que Lucas. Nos doigts se touchent parmi les cacahuètes, les noix de cajou et les pistaches. Le contact de sa peau contre la mienne est électrisant, quelque chose que je n’ai jamais ressenti auparavant. Je retire ma main et je ne sais honnêtement pas quoi dire. J’évite son regard et je baisse les yeux vers les bulles qui se forment à la surface de mon verre.
« Tu l’as senti aussi ? » me demande-t-il.
« Oui », lui réponds-je.
Il pose sa main sur la mienne et le phénomène se produit à nouveau.
« Que devons-nous faire ? », murmure-je.
« Tout ce qu’il te plaira », me répond-il.
Ses mots me laissent sans voix, mais m’offre de nombreuses possibilités.
« Chez toi ou chez moi ? », me demande-t-il avec un clin d’œil.
« Chez toi. »
Il appelle un taxi qui arrive en quelques minutes. Lucas m’ouvre la porte arrière et je m’installe prudemment, en essayant de ne pas déchirer ma robe. Nous échangeons quelques mots aimables avec le chauffeur et passons le reste du trajet dans un silence complet. Je ne pense qu’à son contact et à la forte réaction qu’il a provoquée au plus profond de moi. Le taxi arrive à l’appartement de Lucas qui paie prestement la course. Il me prend la main, m’entraîne à l’intérieur et je ne prends même pas la peine d’admirer la décoration.
« Je veux que tu me prennes », halète-je désespérément.
Il utilise le poids de son corps pour me plaquer contre le mur. Il parvient à trouver l’équilibre parfait entre force et tendresse. Il immobilise mes mains au-dessus de ma tête et m’embrasse avec force.
« C’est trop ? », demande-t-il en relâchant mes mains.
« Pas du tout », lui souris-je.
Nos mains explorent nos corps respectifs et je déchire ses vêtements un à un. Il m’aide à retirer ma robe moulante et sourit malicieusement en admirant mes sous-vêtements en dentelle. Lucas me guide vers la chambre et se place derrière moi, enroulant ses bras puissants autour de ma taille. Nous nous attardons devant son miroir en pied et je le regarde embrasser mon cou. Je détache mon soutien-gorge couleur saphir et le laisse tomber par terre. Lucas s’arrête un instant pour regarder notre reflet. C’est comme s’il était fasciné par la vue de mes seins nus.
« Je veux que tu te regardes vraiment et que tu voies à quel point tu es belle », dit-il.
Je soupire : « C’est vraiment gentil. »
« C’est vrai. Tu es une merveille. »
« Oh, tu es vraiment charmant », dis-je en gloussant. « Mais ça fonctionne parce que je suis toute mouillée pour toi. » Il passe une main sur le devant de ma culotte.
« Tu es complètement trempée », dit-il, la voix légèrement tremblante.
Je le supplie : « Mmm, continue à me toucher. »
Il frotte mon clitoris à travers le tissu soyeux, bougeant doucement de haut en bas avec ses doigts virils. Je pousse mes fesses vers lui alors qu’il m’est de plus en plus difficile de rester debout. Il attrape ma hanche avec son autre main pour me soutenir et change le rythme de ses doigts. Il me caresse plus fort et plus vite et je sens que je perds tout contrôle.
« Oh mon Dieu, je crois que je vais jouir », gémis-je.
« Déjà ? », rit-il.
« Mmm-hmm. »
Il continue à me serrer fort tandis que je m’abandonne à mon plaisir.
« Oh putain. Mmm. »
Je jette un coup d’œil dans le miroir et Lucas me sourit.
« Tu as l’air terriblement fier de toi », remarque-je, à bout de souffle.
« Eh bien, tu semblais plutôt comblée. Je pense avoir gagné le droit d’être satisfait. »
« Peut-être un peu », dis-je en riant.
« Ça avait l’air intense. Tu veux faire une pause ? »
« Non », dis-je avec un sourire narquois. « Tu ne t’en tireras pas aussi facilement. »
« Tu es sûre ? »
« Oui. J’ai besoin de toi plus que je n’ai jamais eu besoin de quelqu’un. »
J’enlève mes sous-vêtements humides et m’allonge de manière suggestive sur son lit moelleux et confortable. Il reste là, debout, à contempler mon corps nu avec un regard admiratif et quelque peu primitif. « Tu ne viens pas me rejoindre ? »
« Bien sûr que si », répond-il. « Je n’arrive pas à croire à quel point tu es sensuelle. Et dire que je ne t’aurais peut-être jamais rencontrée sans ce loser avec qui tu étais censée sortir. »
« Je n’aurais jamais pensé dire ça, mais un grand merci aux crétins stupides », dis-je en riant.
* Cette fiction érotique a été écrite en anglais par Lacy Flockhart. Pour la lire dans sa version originale, c’est par ici.












