Une journée harassante

Cette journée a été harassante, je rentre, il fait déjà nuit. J’ai mal à la tête, un peu la nausée. Je ne sais pas ce dont j’ai le plus envie : une clope et un verre de vin ou un bain et me mettre sous ma couette.

Je vis dans une petite maison en périphérie d’une grande ville, j’avais besoin d’air, je ne pouvais plus vivre dans un appartement. La route me permet aussi de faire un break entre le boulot et la maison, comme si les kilomètres à parcourir m’éloignaient aussi psychologiquement de la pression que je vis au boulot.

Surprise, je vois sa voiture dans l’allée de chez moi. Lui, c’est mon amant, mon sex-friend. Ca fait quelques mois qu’on se fréquente, mais moi ce que j’aime c’est la baise pas les sentiments. Lui, je crois qu’il est moins dichotomique. Il a autant de stress et encore plus de responsabilités au boulot mais il le vit mieux que moi. Il sait toujours faire la part des choses. C’est sa sérénité qui m’a séduite quand on s’est rencontrés en congrès l’année dernière. Alors que tout le monde courait partout, il marchait, il observait, il souriait. Ce jour-là, je l’ai idolâtré, j’ai été subjugué par cet homme.

Quelques temps plus tard, nos rencontres se sont faites plus coquines et mon côté dynamique, expansif, dans le contrôle s’est exprimé comme jamais dans un lit, une voiture, un parc, un bureau… Et là, ça s’est inversé, il s’est mis à me vouloir près de lui, à me désirer. Autant je m’inspirais de lui dans la gestion de ma vie quotidienne professionnelle autant il voulait apprendre de moi dans la quête de l’intimité.

C’était très valorisant mais avec le temps, sa douceur, son respect, ses mots délicats, m’ont lassé. Parfois, il fait quelques tentatives pour être plus sauvage, montrer plus de virilité, de domination. Mais sa bienveillance, son altruisme reviennent trop vite. Bref il m’excite moins, c’est devenu confortable.

Pour ce soir, étant donné ma journée, ce confort sera idéal.

Quand je rentre, je le vois dans la cuisine, ça sent bon, il a mis un tablier, il y a une bonne musique lounge, une de celle qui habituellement me donne envie de danser sur un sexe et de faire jouir un homme au rythme des basses.

J’ai encore ma journée de merde dans la tête et je m’approche de lui pour lui faire un tendre bisou, lui disant que c’est adorable à lui d’être là, une très agréable surprise.

Etonnamment, ce soir, je le trouve très silencieux et l’expression dans ses yeux m’interpelle. Mais bon, là, j’ai ma dose pour aujourd’hui aucune envie de me préoccuper de nouveaux problèmes.

Je pose mes affaires sur la table et je m’assois pour enlever la bride de mes hauts talons qui ont martyrisé mes pieds tout la journée. Néanmoins je les adore, ils me rendent sexy, j avais même mis une paire de bas sous ma petite robe noire ce matin. Ça entretient ma libido de percevoir le regard des hommes quand je passe près d’eux.

J’étais dans mes pensées, je ne l’ai pas entendu se déplacer et venir près de moi. D’une voix grave et sensuelle, cette expression inhabituelle sur son visage, il me dit de garder mes chaussures. Je ronchonne, lui expliquant que ce n’est pas lui qui les porte depuis 12 h maintenant. Mais il me saisit la main délicatement et fermement et me fait me lever. Je suis étonnée, déstabilisée. Il a posé un verre de vin sur la table près de moi et m’encourage à en boire.

J’obéis, je ne comprends rien de ce qui se passe, suis-je si fatiguée ? C’est à ce moment qu’il s’accroupit et glisse ses mains le long de mes jambes, puis les fait remonter assez haut, il joue avec les bords de mon string , relève un peu ma robe et m’embrasse le haut des cuisses. Je sens le vin qui me réchauffe et surtout je sens une chaleur irradiée dans mon ventre. Ses mains empoignent mes fesses et il commence à respirer contre mon sexe, je sens son souffle au travers de la dentelle rouge de mon sous vêtement. Je passe une main dans ses cheveux, tirant un peu dessus pour qu’il remonte vers moi. Mais il enlève ma main et la pose sur la table. De sa main libre, il écarte mon string et je sens sa langue se glisser a travers mes poils, entre mes lèvres jusqu’à mon clitoris. Je sens mon corps réagir avec surprise et envie à sa témérité. Sa main pétrit fermement ma fesse gauche, ses doigts longs s’aventurant le long de ma raie. Je remets une main dans ses cheveux pour le presser contre moi mais il me donne un claque sur la fesse, émet un grognement désapprobateur, prend encore plus fermement ma main et me fait clairement comprendre que je dois la laisser sur la table. Stupéfaite, j’hésite entre le repousser et profiter de l’excitation grandissante que provoque chez moi sa hardiesse. Les secondes d’après, tandis que je réfléchis encore aux alternatives, il baisse ma culotte et me soulève les pieds l’un après l’autre pour me dégager de l’entrave de mon string. Je ressens encore le picotement de sa fessée mais bien moins que la moiteur de mon vagin.

Je baisse les yeux vers lui, son visage est caché par les plis de ma robe. C’est à ce moment que je réalise que ses épaules sont nues, je prends conscience de son torse nu contre mes jambes. Je m’appuie un peu plus contre la table, bascule mon poids sur une main et tente avec le dessus de mon pied d’entrer en contact avec son fessier pour savoir s’il est nu comme un ver sous son tablier.

Le constat est sans appel : il est nu. Il avait préparé son coup. Mon excitation encore grandissante, je gémis de sa langue si aventureuse et de son doigt qui, par derrière, vient titiller l’entrée de mon vagin. Je commence à bouger, à le questionner, à vouloir reprendre en main la situation. Il se lève alors soudainement, me retourne contre la table, appuie sur mon dos pour me faire pencher en avant et me maintient ainsi d’une main ferme entre mes omoplates.

Je réalise que mon bassin est basculé sur la table et que de là où il est, il a une vue parfaite sur ma croupe. Aux bruits que je perçois je comprends qu’il défait son tablier et je sens son érection contre mon cul. Il se bascule sur moi et m’embrasse d’un chapelet de bisous tendres le long de ma colonne vertébrale, tiens voila mon amant habituel qui est de retour. De son autre main, je sens glisser ses doigts en moi, je me cambre un peu plus pour lui en faciliter l’accès. Il fait des va-et-vient lents et appuyés, laissant glisser son autre main de mes fesses à ma nuque. Des frissons me parcourent, ma respiration est plus haletante. Puis il s’accroupit, la tête contre mes fesses, il se met à me lécher, à me gouter, il me maintient par le haut des cuisses. Sa langue titille l’entrée de mon vagin, puis repart avec vigueur sur mon clitoris, il l’aspire, le prend entre ses lèvres.

Je geins et lui demande de venir avec sa queue. Je reçois aussitôt une tape ferme sur les fesses et pour la première fois depuis le début de notre jeu, je l’entends m’ordonner de me taire, que le maitre du jeu ce soir c’est lui, qu’il me connaît, il sait que je suis une petite salope avec une chatte qui ne demande qu’à jouir, qu’elle est déjà toute mouillée et toute ouverte, mais qu’il n’a pas dit son dernier mot et que toute manifestation de prise de contrôle de ma part ne fera que retarder le moment où je jouirai. Il introduit de nouveau deux doigts longs et agiles, je me mords la lèvre pour ne plus émettre un bruit, je suis au bord de l’explosion, il les retire tout en douceur et ne me touche plus. C’est alors qu’il me parle de ma chatte, de son goût, de son odeur, de la douceur de mes lèvres, il les caresse, les presse légèrement, il parle de mes courbes, de mon cul qui le fait bander, de mes yeux qui s’attardent toujours sur son intimité, sur ma bouche qui lui donne envie que je le suce dès que je parle trop. Je sens les mouvements de sa main sur sa queue, il se branle dans mon dos tout en me racontant ce qui l’excite chez moi.

Je l’attends, je boue de ne pas pouvoir répondre, bouger et le forcer à me prendre ici et maintenant, je me sens complètement à sa merci, j’ai besoin de cet orgasme pour me libérer des tensions et de l’excitation qu’il a alimentée. Et tandis que je suis dans mes pensées à trouver un subterfuge, il me pénètre avec force et s’enfonce en moi de tout son long, je sens ses couilles contre mon clitoris, il se tient à ma taille et se met à me pilonner, chaque va-et-vient appuyé comme s’il voulait aller plus loin. Il me dit que mon cul l’excite, que mon air « ronchond » du jour l’a motivé à s’occuper de moi et qu’il ne me lâchera pas tant qu’il ne m’aura pas entendu crier ma jouissance. Une part de moi a très envie de résister à la fois pour jouer, pour en profiter encore un peu plus et pour ne pas me soumettre. Et en même temps, les sensations dans mon corps sont très envahissantes, j’ai chaud, je me cambre pour profiter de son érection si dure, si endurante, je sens mon vagin inondé. Puis il me raconte qu’il a bien compris à quoi je jouais mais que ce soir, il gagnera. Il ne lâchera rien et tant que je ne l’aurai pas supplié d’arrêter, tant qu’il n’aura pas senti les spasmes de mon vagin, il ne cessera pas.

Il me demande de me caresser les seins, de les enserrer, d’imaginer ses lèvres qui en pincent le bout, pendant que je me fais obéissante, son pouce appuie et titille l’entrée de mon anus, son sexe ne perd rien de sa vigueur, ni de sa cadence. C’est alors que je sens une vague de plaisir déferler en moi, elle rend mes jambes flageolantes, je pince et tire sur le bout de mes seins, je crie mon plaisir et son nom. Ses mouvements se font plus puissants, peut-être un peu plus désordonnés et je sens les salves de son sperme m’envahir, il me remercie d’être là, de ce cul envoutant et d’avoir enfin cédé. La victoire est si bonne quand elle est partagée.

Fin

Gwendoline Mens’Article écrit par Gwendoline Mens’

Professionnelle de l’accompagnement des couples et des individus, j’ai compris l’intérêt et le bénéfice du fantasme, du rêve dans nos vies. Cela peut représenter une parenthèse, un bol d’air, l’instant d’une respiration, un ailleurs, une part intime de ce que nous sommes …

“Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.” A. ST EXUPERY