Le Miracle – Partie 2

 

Le somnifère était particulièrement puissant et rien ne semblait pouvoir réveiller Marc et le Père Antoine. La peur et l’excitation sont des sensations très proches et la première avait disparu pour mieux nourrir la seconde. Mon sexe ruisselait sur la cuisse du jeune prêtre et mes yeux étaient embués par des larmes d’excitation et de chaleur. Mon corps tout entier transpirait de plaisir et je me mordais la lèvre pour empêcher mes soupirs déjà bruyants de virer au cri animal. Il était temps de passer aux choses sérieuses, à la raison pour laquelle j’avais organisé toute cette machination aussi délicieuse que diabolique.

J’avais bien conscience de la nature plus qu’immorale de mon plan. J’avais empoisonné deux hommes à l’aide d’un puissant sédatif pour mieux abuser de l’un d’eux, un prêtre de surcroit. Empoisonnement et viol avec préméditation… Sur le plan légal, je risquais gros. Ajoutons à cela l’adultère, la débauche, le mensonge, la manipulation et du point de vue religieux, c’était la damnation qui m’attendait.

Cette prise de conscience de tous ces interdits que je bravais d’un coup fit encore monter d’un cran mon excitation et je gémissais en plaquant les mains du prêtre sur mes seins tout en regardant Marc avec un air de défiance.

– Regarde, mon chéri. Regarde bien ce que va faire ta petite femme adorée.

Sans quitter des yeux mon mari endormi, je me levai, attrapai le pénis parfaitement dur du Père Antoine, bien assis dans le canapé, et je descendis tout doucement mon bassin en engloutissant l’énorme sexe dans mon vagin trempé. Je hurlai finalement à me déchirer les cordes vocales, un cri bientôt étouffé par le manque d’air provoqué par tant de plaisir.

Je me sentais remplie, possédée, je restai immobile pour sentir ce chibre gonflé en moi. Puis, très lentement, je soulevai mon bassin. Je pouvais sentir la peau du pénis glisser sur les parois de mon vagin. Je frissonnai. Arrivée suffisamment haut, je pris une profonde inspiration et repris le mouvement en sens inverse, descendant avec la même lenteur le long de cette protubérance délicieuse.

Je répétai ces va-et-vient langoureux en prenant mon temps pour continuer de savourer chaque millimètre du sexe du Père Antoine. Je saisis à nouveau ses mains pour les remettre sur mes seins et les pétrir sans ménagement jusqu’à en avoir presque mal. Puis, progressivement, pour que cette parenthèse extatique poursuive son ascension de plaisir, j’accélérai mes levées et descentes de bassin.

Mes fesses retombaient chaque fois lourdement sur les cuisses du prêtre, et chaque fois, je gémissais de plaisir. J’accélérai encore la cadence et grognai dans des soupirs aigus que je ne contrôlais plus. Jamais avec Marc je n’avais ressenti un tel plaisir, jamais je ne m’étais abandonnée ainsi à mes désirs.

Je déplaçai les mains du père Antoine pour les sentir agripper mes fesses et je collai ma bouche contre la sienne. En m’aidant de ma langue, j’ouvrais sa bouche et léchai ses lèvres, ses dents, sa langue sans ménagement. L’orgasme montait, je le sentais s’approcher, il prenait son élan, comme une vague qui creuse, aspire tout devant elle pour mieux se nourrir, se gorger d’eau, grandir, monter, monter encore, avant d’exploser contre le rivage dans une explosion d’écume violente.

Ma bouche s’ouvrait de plus en plus devant la déferlante qui se préparait, mes muscles se crispaient, mon corps tout entier était fébrile mais je tenais bon, je n’abandonnais pas mes va-et-vient désormais rapides et réguliers. Puis soudain, l’orgasme surgit du fond de mon sexe pour me submerger complètement.

Je poussai un cri de plaisir et de soulagement, emportée dans l’ivresse de l’extase. Tout valsait autour de moi, ma vue était brouillée, je profitais des délices qui irradiaient mon corps, me laissant envahir par cette douce violence qui m’avait foudroyée. Et comme la déferlante se transformait peu à peu en une sensation de plénitude apaisée, je sentis le corps du prêtre vibrer à son tour et son pénis se contracter. Il jouissait.

Sa semence était en train de se répandre en moi. J’écrasais mes fesses contre ses cuisses de tout mon poids pour m’assurer que son sperme aille au plus profond de mon intimité.

Puis le tressaillement cessa et il reprit une position endormie, le visage serein.

Je restai encore de longues minutes assise sur lui, son sexe toujours en moi qui se dégonflait doucement. Je remis ses cheveux en place et l’embrassais langoureusement, comme pour le remercier de tout le plaisir qu’il m’avait donné.

Puis je me levai lentement pour m’extraire de l’emprise de son sexe désormais endormi, lui aussi. Je me rhabillai et me recoiffai pour retrouver une apparence à peu près normale, même si je sentais le rose sur mes joues.

Je ne pouvais pas non plus laisser le prêtre dans cette tenue. Je me mis à genoux et remontai son pantalon et son caleçon jusqu’en haut des cuisses, ne laissant dépasser que son pénis au repos mais encore un peu gonflé. Comme pour lui dire adieu, je le pris dans ma main et le léchait depuis la base jusqu’au gland. Je le nettoyai ainsi du sperme et de mon liquide vaginal. Je profitai aussi de la situation, faisant virevolter ma langue autour de son frein. Je m’arrêtai lorsque le pénis commença à durcir à nouveau. Il fallait que je résiste à la tentation, il ne faut pas jouer avec la chance.

Une fois le prêtre à nouveau présentable, je partis me coucher, le corps agréablement apaisé, laissant les deux hommes à leur sieste forcée.

Six mois plus tard, le Père Antoine fut affecté à une nouvelle paroisse et remplacé par un vieux curé sympathique. Son départ me rendit sincèrement triste, car chaque fois que je le voyais, je revivais intérieurement cette délicieuse union charnelle. Mais ce fut en même temps une forme de soulagement. J’aurais trouvé étrange que ce soit lui qui baptise notre enfant…

Ce fut donc avec mon ventre arrondi par six mois de grossesse que je lui dis au revoir, avec beaucoup de chaleur, le remerciant pour son soutien durant nos années de tristesse avant d’enfin avoir notre enfant.

— Vous voyez, il ne faut jamais perdre espoir. Les voies du Seigneur sont impénétrables.

Sa façon de prononcer « impénétrables » réveilla le souvenir de l’orgasme et je sentis mon entrejambe s’échauffer, dans un réflexe coquin.

Peut-être que s’il était restée plus longtemps, j’aurais refait le coup du somnifère, juste pour le plaisir cette fois.

Fatiguée par ma grossesse, je n’assistai pas au pot de départ organisé au presbytère, Marc nous y représenta tous les deux. Il en revint avec une pointe de mélancolie, il aimait bien le Père Antoine. Je tâchais de le consoler, le rassurant sur le fait qu’aujourd’hui, tout était fait pour garder les contacts facilement. Il resta un instant songeur, puis il éclata de rire.

– Tu sais ce qu’il m’a raconté ? Il m’a fait un aveu en me demandant d’inverser exceptionnellement les rôles : il voulait mon absolution.

– Pourquoi?

– Il n’a jamais osé me l’avouer, mais comme il n’aimait pas ça, il a toujours vidé le verre de cognac qu’on lui servait dans les plantes à côté du canapé !

Fin