A la Recherche de l’Eden – Partie 1

Le camp est endormi. Il doit être près de 4 heures du matin. Dans cette région du globe, le soleil a déjà entamé son ascension. L’expédition commence à 8 heures. C’est ce qui est convenu, c’est ce que j’ai moi-même validé. Je sors de la tente sans faire de bruit pour ne pas réveiller Mike, mon homologue américain. Il participe à la mission d’exploration avec notre équipe d’archéologues français. Et même si ce n’est pas particulièrement éthique, c’est aussi mon amant. Il est nu sur notre lit de fortune, nous avons chassé les draps inutiles durant la nuit. Il fait une chaleur qui ne demande pas de couverture. Dans son sommeil, il a un air enfantin, presque benêt. Il est loin de l’être. C’est un archéologue de renom et c’est un amant exceptionnel. Il a des mains puissantes qui savent caresser. Avant de fermer la toile de la tente, je jette un dernier coup d’œil à son sexe qui semble lui aussi plus sage dans le sommeil. J’ai envie de le saisir dans ma bouche pour le sentir grossir encore et encore jusqu’à ce qu’il soit prêt à m’envahir…

Quand nous avons commencé la traversée de la jungle avec toute l’équipe il y a cinq jours, nous n’étions encore que des collègues de travail, unis par une même quête historique. Mais dès le premier jour de marche, j’ai su qu’il se passerait quelque chose entre nous. Et lui aussi, je crois. Nous avons laissé passer un soir, pour imiter les gens raisonnables, mais dès la fin de la deuxième journée de marche, nous partagions la même couchette. Une nuit extraordinaire. C’était non seulement le désir intense boosté par la nouveauté et nos corps qui s’exprimaient enfin, mais il y avait plus. Cette mission nous tient à cœur, et le fait d’être si près du but nous électrise tous les deux. Nous sommes comme des enfants à la veille de Noël, en beaucoup moins sages…

Je suis entrée dans sa tente, nous n’avons pas prononcé un mot. Il m’a regardée me déshabiller, et une fois complètement nue, je me suis dressée devant lui, fière. Il m’a observée avec une fébrilité difficilement dissimulée. Il a contemplé mes seins épais et fermes, mes courbes élancées, ma peau lisse et bronzée, puis il a posé son regard sur mon sexe. Il a entrouvert la bouche, comme pour dire quelque chose, et finalement il est tombé à genoux devant moi. Il a approché son visage du mince duvet cachant mes lèvres et il s’en est approché tout près sans le toucher. Je sentais le souffle chaud de sa respiration haletante glisser entre mes cuisses. Je savais que mes lèvres devaient être rouges, gonflées par le désir, ma fente entrouverte sans pudeur.

Il a placé ses deux mains contre mes fesses, un frisson m’a parcouru. Il s’est allongé doucement sur le sol de sa tente, m’entrainant avec lui en maintenant toujours mes fesses dans ses mains. Je me suis retrouvée sur les genoux, les cuisses écartées au-dessus de son visage. J’ai fermé les yeux, attendant la suite avec une impatience insoutenable. J’ai senti encore son souffle tiède, peut-être une éternité, et puis il a posé sa bouche contre mon sexe. Il l’a d’abord embrassé doucement, tendrement, puis plus fiévreusement, jusqu’à ce que sa langue sorte enfin se déchainer furieusement sur mon clitoris.

Je commençais déjà à sentir l’orgasme qui se préparait à monter en moi. Ses mains puissantes qui écrasaient mes fesses pour mieux appuyer son visage dans mon intimité me rendait folle. J’ai glissé mes mains derrière moi, à la recherche de la braguette de son pantalon en toile, et tout en profitant des délices de sa langue, j’ai sorti son pénis de sa cage de tissu pour le masturber au rythme de ses coups de langue. Puis, au moment où il s’y attendait le moins, j’ai retiré ses mains de mes fesses et j’ai reculé d’un bond, m’empalant sur son sexe.

Il a glissé sans peine au fond de mon intimité trempée de plaisir. Après quelques va-et-vient vertigineux, Mike s’est relevé en me serrant contre lui, sans que son sexe ne s’échappe du mien. Il a fait quelques pas, mes jambes enserrant son bassin, et il m’a allongée sur la table pliante qui lui servait de bureau, faisant valdinguer tous les documents. Lui, debout au bout de la table, et moi, allongée sur celle-ci, il m’a prise, les jambes écartées, pendant de longues minutes, me pénétrant par à-coups lents et langoureux. Je gémissais de plaisir, sentant l’extase m’envahir et l’orgasme me submerger. Alors que je tentais de retenir mes cris pour ne pas alerter nos voisins, il me retourna sans ménagement sur la table, me pénétrant par derrière dans un dernier feu d’artifice voluptueux. Il explosa en moi quelques secondes plus tard, agrippant mes fesses dans ses mains comme pour s’aider à contenir lui aussi le cri de jouissance qu’il retenait.

Chaque sensation de cette première nuit et des suivantes résonne encore dans mon corps. Pendant un instant, ces pensées me font hésiter à me recoucher auprès de lui. Mais nous aurons tout le temps de faire l’amour plus tard. Et ce sera étincelant si nous fêtons alors l’aboutissement de cette quête conjointe.

Hormis les bruits de la jungle qui ne cessent jamais, le camp est silencieux. Les équipes et les guides dorment encore. Je m’avance à la lisière de la forêt hostile qui entoure le camp. Je ne peux pas attendre plus longtemps. Que sont trois heures après des années de patience ? A la fois rien et tout. Ce qui rend l’attente insupportable, c’est l’incertitude. Et si nous avions fait fausse route ? Si depuis le début nous étions dans l’erreur ? Si le Jardin d’Eden n’avait jamais existé ?

Je secoue la tête pour chasser cette pensée. Trop de preuves, de témoignages, d’écrits retrouvés convergent pour dire que le Jardin d’Eden se trouvait là, dans cette jungle, à peut-être une poignée de mètres de là où nous sommes. Il faut que j’en aie le cœur net, que je trouve la preuve ultime que j’ai raison, que nous avons raison, qu’il a bel et bien existé et qu’il était fabuleux.

Mon sac sur le dos, je m’avance dans la forêt profonde, laissant derrière moi le camp silencieux. A l’aide d’une machette, je me fraie un chemin dans la végétation dense. Je croise des oiseaux, des singes, des petits mammifères qui m’observent, intrigués. Ils n’ont pas peur, ils ne connaissent pas la folie de l’Homme.

Je suis dans la bonne direction. Je le sais grâce aux témoignages, mais pas seulement. Au fur et à mesure de mon avancée, je ressens quelque chose. Une sensation unique, spéciale, comme un calme étrange, un bien être inexplicable. La forêt devient moins étouffante, je range ma machette et j’avance maintenant à travers un petit chemin abrité par des lianes qui s’entremêlent au-dessus de ma tête. La lumière du soleil filtre entre les branches, faisant scintiller mon chemin de mousse verte et luxuriante. J’entends le bruit d’une cascade sur ma droite. Elle est proche, je bifurque dans sa direction. Au bout de quelques mètres à peine, je l’aperçois à travers les branches. Elle est à moins de cinq-cents mètres. Ce n’est pas ma direction, mais j’avance encore un peu pour l’admirer.

Soudain, le sol devient mou. Il se dérobe sous mes pieds. Je suis sur le point de crier quand il cède complètement. Je tombe dans un trou et glisse à une vitesse vertigineuse contre la paroi humide et glissante. Je tente de m’agripper au mur de terre en vain. Je dévale trop vite pour réussir à m’accrocher. Je renonce à ralentir ma chute et place mes bras contre mon visage pour le protéger des coups. Après ce qui me paraît une éternité, mon corps cesse de glisser et chute pour de bon dans le vide. J’atterris sur le sol dans un craquement retentissant. La douleur est si aigue qu’aucun son ne sort quand j’ouvre la bouche pour hurler. En posant ma main en dessous de mon genou, je sens l’os de mon tibia brisé qui sort de ma chair. Je m’évanouis.

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