Happy Birthday mon Amour

« Mon mari ignore tout de mon jardin secret… ».

Les yeux posés sur le livre que Sophie vient de me tendre, je devine l’intérêt soudain que ces quelques mots viennent d’éveiller chez Patrick, mon mari, assis tout contre moi sur le canapé.

Intriguée moi aussi, je jette un regard un peu inquiet en direction de Sophie et continue ma lecture :

« Il y a sur les bords de Seine un charmant petit hôtel où j’ai mes habitudes.

Albert, le gérant, est un jeune homme discret et attentionné, qui n’a jamais essayé de me questionner sur ma vie privée.

Ce jour-là, il me lance, comme je passe le seuil de la porte, faisant claquer mes talons hauts sur le sol de pierre :

— Bonjour Mademoiselle… Toujours aussi élégante !… Elle est arrivée il y a quelques minutes. »

J’interromps ma lecture et me retourne vers Sophie, confortablement assise en face de nous.

Son intense regard noir reste fixé sur moi.

Soudain très troublée, je fronce les sourcils et lui demande :

— Mais… C’est quoi ce livre ? J’ai un peu peur de la suite !

— C’est un grand classique de la littérature érotique ! Je me suis dit que ce pouvait être un cadeau d’anniversaire original pour ton mari.

Je sens Patrick s’agiter à mes côtés. Par la fenêtre grande ouverte sur cette première belle soirée de printemps, on entend les rumeurs de Paris qui montent jusqu’à nous, mélange de moteurs lointains et d’éclats de voix des fumeurs du café du rez-de-chaussée.

Je reprends :

— Et, si je comprends bien, tu aimerais que je le lise à voix haute ? Là, devant vous deux ?

— Oui ! Pourquoi pas ? Tu as une très belle voix, très expressive… Cela ne te dérange pas, n’est-ce pas ? me répond-elle, une lueur amusée dansant dans son regard.

Ce n’est pas exactement comme cela que je voyais les choses lorsque j’avais spontanément invité mon amante à venir fêter avec nous l’anniversaire de Patrick et qu’elle m’avait demandé quels étaient ses goûts.

Je repose les yeux sur le livre et rougis jusqu’aux oreilles en parcourant en silence les quelques phrases qui suivent, croyant deviner dans ces lignes une trop fidèle description de nos longs après-midi d’amour.

Sans se douter de la vraie raison de mon trouble, Patrick m’encourage à son tour, de ce ton cajoleur qui me fait toujours craquer :

— Bon… Ton amie a raison ! Tu as vraiment une très belle voix… Si tu veux, je ferme les yeux pour t’écouter, comme lorsque j’étais enfant et que j’écoutais en m’endormant l’histoire que me lisait mon père. Regarde, ça y est… J’ai les yeux fermés, tu peux y aller…

En silence, je fusille Sophie du regard, qui me gratifie en retour de son plus beau sourire.

Après avoir vérifié d’un coup d’œil que Patrick garde bien les yeux fermés, elle fait très légèrement glisser sur son épaule une bretelle de son débardeur, en me fixant de manière provocatrice, laissant un peu plus entrevoir la naissance de ses seins que je connais si bien.

Je ne sais vraiment pas jusqu’où cette mise en scène peut nous mener et, la gorge serrée, j’hésite à continuer à lire.

Je cherche à gagner du temps :

— Je ferais peut-être mieux d’aller tirer les rideaux… Il y a du monde sur le balcon d’en face.

Sophie me répond, faisant encore monter d’un cran la tension entre nous :

— Et alors ?… Lis d’abord un peu… Je suis sûre que Patrick va aimer.

Je finis par grommeler, dans un mélange de crainte et d’envie :

— Bon…

Je reprends mon souffle et lis d’une voix monocorde, un peu trop rapide :

« Ce jour-là, il me lance, comme je passe le seuil de la porte, faisant claquer mes talons hauts sur le sol de pierre :

— Bonjour Mademoiselle… Toujours aussi élégante !… Elle est arrivée il y a quelques minutes.

Comme je monte doucement les marches de bois qui craquent sous mes pieds, je sens le désir croître au creux de mon ventre.

J’aime ce moment-là, lorsque je viens à sa rencontre, lorsque j’imagine son corps déjà prêt pour moi, ses dessous qu’elle aura gardés juste pour que j’aie le plaisir de les faire glisser sur ses jambes. »

Je fais une pause, essoufflée, oppressée, trouvant dans ces mots la confirmation du jeu dangereux dans lequel Sophie semble avoir décidé de nous entraîner tous les trois.

Je sens l’excitation dans la voix de Patrick, lorsqu’il me presse de continuer, en essayant de garder un ton amusé :

— Cela devient intéressant !

En silence, j’articule très fort vers Sophie pour qu’elle puisse lire sur mes lèvres :

— Mais tu es folle ! Je ne lui ai rien dit ! Il ne sait rien, pour nous !

Sophie se borne à secouer très légèrement la tête de ce tendre regard dominateur qu’elle a souvent lors de nos rendez-vous amoureux.

Complètement perdue, mais étrangement excitée, je reprends :

« La porte n’est pas fermée. Je la pousse sans faire de bruit. Mon amie est là qui m’attend, presque nue comme je l’imaginais, postée dans l’embrasure de la fenêtre, son corps sculpté par la douce lumière de la rue. Elle tourne la tête vers moi, tableau vivant qui chaque fois m’émerveille et m’inquiète tout à la fois.

Elle se retourne, me faisant maintenant face. Elle pose un pied sur le lit entre nous et écarte les cuisses de manière impudique. »

A côté de moi, j’entends la respiration de Patrick qui s’arrête, puis reprend dans un profond soupir. Du coin de l’œil, je devine ses doigts qui se contractent sur ses cuisses.

Fascinée par le spectacle qu’elle m’offre, je regarde Sophie qui fait maintenant glisser l’autre bretelle de son débardeur, découvrant totalement pour moi ses seins magnifiques.

La voix un peu rauque, elle murmure à l’intention de Patrick :

— Patrick, garde bien les yeux fermés…

Je reprends ma lecture, la voix tremblante :

« Je dépose mon sac sur le petit meuble à côté de la porte. Je jette mon manteau par terre et fait rapidement le tour du lit qui nous sépare. Son corps est maintenant là, tout près de moi. Je tends les mains vers elle, mes paumes frôlant presque sa peau. J’aime attendre ainsi, toutes les deux haletantes, le moment où nous nous serrerons dans un élan soudain, presque à nous faire mal de passion et de désir.

Elle est si proche de moi que je crois presque sentir, au travers de l’étoffe qui me couvre, encore la chaleur de ses seins contre les miens. »

Du rez-de-chaussée monte, comme une vague, un immense éclat de rire qui n’arrive pas à me sortir de l’état second dans lequel je suis en train de plonger.

Un doigt posé sur ses lèvres, Sophie enlève ses chaussures, se lève lentement et s’approche de moi en silence. Comme s’il pouvait deviner ce mouvement au travers de ses paupières fermées, le visage de Patrick se fige. Il se tient très droit, très raide.

Sophie passe à quelques centimètres de lui, s’arrête devant moi et approche doucement son visage du mien.

« Viens ! Viens ! » ne puis-je m’empêcher de la supplier en silence.

Dans l’escalier de notre immeuble, des portes claquent, des voix s’élèvent puis retombent.

La langue de Sophie qui passe délicatement sur mes lèvres me fait frissonner de désir.

A mes côtés, Patrick reste toujours figé, parfaitement immobile.

Je vois dans le regard de Sophie qu’elle veut me rassurer.

En s’écartant un peu de moi, toujours silencieuse, et comme pour demander mon approbation, elle désigne Patrick d’un petit mouvement de tête interrogatif.

Incapable de lui résister, de résister au plaisir inconnu qui est en train de m’envahir, je n’acquiesce ni ne refuse, et reprends ma lecture.

« Elle est si proche de moi que je crois presque sentir, au travers de l’étoffe qui me couvre encore, la chaleur de ses seins contre les miens.

Elle me tourne lentement le dos, et s’accoude négligemment à la rambarde.

Elle gémit doucement lorsque je viens coller tout mon corps sur sa peau nue. Sur mon ventre, je sens sa peau brûlante d’être trop longtemps restée exposée au soleil de l’après-midi.

Je murmure à son oreille :

— Je crois que je ne pourrai jamais me passer de toi…

Elle a un petit rire lorsque je passe une main sur son ventre, et descends plus bas pour aller explorer de mes doigts la douceur entre ses cuisses. »

Sophie se retourne vers Patrick, tout en gardant affectueusement une main sur mon genou.

Il est comme pétrifié dans l’attente, dans le silence qui vient de s’imposer lorsque j’ai interrompu ma lecture.

Terrifiée, fascinée, je vois la main fine de Sophie, sa main qui sait si bien me faire crier de plaisir, s’avancer lentement, venir doucement caresser la joue de Patrick, passer sur son cou, puis sa nuque, effleurer son torse et son ventre, et redescendre encore, pour se poser d’un geste très délicat sur le haut de sa cuisse.

Je suis incapable de reporter mon regard sur le livre que mes mains agrippent en tremblant.

Sophie vient se placer juste en face de Patrick et se laisse glisser à genoux devant lui.

Je crie intérieurement de jalousie, de panique et de désir, ne sachant encore lequel de ces sentiments l’emporte dans le combat intérieur qui me laisse pantelante.

C’est bien d’une vague de jalousie qu’il s’agit, lorsque Sophie remonte sa main pour la placer sur le sexe de Patrick qui gonfle l’étoffe de son jean !

C’est aussi un désir insensé, lorsque son autre main quitte mon genou pour rejoindre la première et commence à défaire un à un les boutons de son pantalon.

Je ne peux quitter du regard les doigts fins de Sophie qui écartent les étoffes et font lentement apparaître le sexe dressé de Patrick, sans encore le toucher.

Je voudrais tant sentir ces mêmes doigts venir sur moi, ouvrir mes cuisses, les forcer un peu, s’introduire et me faire crier de plaisir !

Sophie jette vers moi un dernier regard interrogateur, puis se détourne, pose un léger baiser sur le ventre de Patrick et vient délicatement prendre son sexe entre ses lèvres.

Il laisse échapper un long soupir de plaisir, celui qu’il ne devrait réserver qu’à moi, ne puis-je m’empêcher de penser dans une intense bouffée de jalousie.

C’est à ce moment-là qu’il ouvre grand les yeux et me regarde, absent, comme parti dans un monde très lointain.

Alors que Sophie entame sur son gland un très léger mouvement de va et vient entre ses lèvres, Patrick me demande en murmurant, interrogatif, presque étonné :

— Tu veux bien ?

Je lui réponds en riant à demi, mais je ne sais si c’est un rire, un sanglot ou un spasme de désir :

— Bien-sûr ! C’est ton anniversaire !

J’entends Sophie qui retient un fou rire, à peine étouffé par le sexe de Patrick dans sa bouche.

J’ajoute, feignant l’autorité, pour masquer ma jalousie et mon désir :

— Mais n’en prends pas l’habitude !… Et jamais sans moi !

Je voudrais tant moi-même sentir sur ma langue le goût du sexe de Patrick, je voudrais tellement ouvrir les cuisses de Sophie, mouiller mes doigts à son sexe et les introduire en elle !

Patrick ferme à nouveau les yeux alors que Sophie fait lentement pénétrer sa verge jusqu’au fond de sa gorge.

Il me demande :

— Peux-tu continuer à lire ?…

Puis, voyant mon hésitation :

— S’il te plait…

Machinalement, je tâtonne pour retrouver le livre que j’avais laissé échapper.

Je reprends, perdue entre rêve et réalité, ne sachant plus très bien si je suis encore en train de lire ou si je suis déjà entrée dans un impossible fantasme éveillé :

« Elle a un petit rire lorsque je passe une main sur son ventre, et descends pour aller explorer de mes doigts la chaleur entre ses cuisses.

Je murmure à son oreille :

— Ecarte bien les cuisses… Tu es tellement belle… Je veux te montrer aux gens dans la rue…

J’écarte l’étoffe qui la couvre encore et écarte ses lèvres de mes doigts. ».

A ces mots, j’ai un brusque accès d’angoisse en pensant à la fenêtre que nous avons laissée ouverte sur la nuit.

J’esquisse un mouvement pour me lever et la fermer, mais la jalousie me cloue sur place. Je me rassois aussitôt, dans l’impossibilité de laisser seuls mes deux amants, ne serait-ce que pour quelques secondes.

Sophie, s’écarte un peu pour tirer sur le pantalon de Patrick et le faire glisser jusqu’au sol.

Je reprends avec peine :

« En face de nous, est-ce mon imagination ou bien un rideau s’est-il vraiment agité ?

Juste pour moi-même, j’adresse une brève pensée à l’inconnu, homme ou femme, qui nous observe peut-être ».

Du coin de l’œil, dans le monde dont je viens à douter qu’il est vraiment réel, ai-je également perçu un mouvement dans l’ombre de la fenêtre obscure qui s’ouvre sur la nuit ?

Sous mes yeux, Sophie pousse un peu plus pour écarter les cuisses de Patrick, se penche et vient délicatement humecter son anus de sa langue, en cette caresse si intime qui me rend folle de désir lorsque c’est à moi qu’elle la prodigue.

Comme si elle percevait en moi une sorte de souffrance, en un mouvement de tendresse, mais sans se laisser distraire de sa tâche, Sophie vient brièvement serrer une de mes mains dans la sienne.

Puis elle revient poser sa bouche sur le sexe de Patrick, sa main retrouvant à tâtons le chemin de son anus. Je la vois le presser de ses doigts, le caresser, tourner pour tenter de s’y introduire.

Oh, comme j’aimerais les sentir en moi ! Mais je ne sais plus vraiment qui je suis, ni qui je désire être !

Patrick halète de plaisir, il gémit, se tend et se tord alors que les lèvres de Sophie enveloppent son gland et que ses longs doigts parviennent à se glisser en lui sans le forcer.

Comme tout à l’heure, il me supplie :

— S’il te plait, continue à lire !

Sa respiration se suspend un instant, son visage se crispe en silence.

Au prix d’un immense effort, je parviens à reposer les yeux sur le livre et continue :

« Sous mes doigts, dans cette chambre d’hôtel familière, son sexe chaud s’ouvre pour moi.

Je sens son plaisir monter, je la sens trembler alors que je la pénètre maintenant toujours plus profondément de mes doigts. »

A nouveau, je stoppe ma lecture et contemple le visage de Patrick.

A la manière dont il respire, à la manière qu’il a de plisser le front dans ces moments-là, je devine qu’il est sur le point de jouir.

Sophie éloigne les lèvres de son sexe et vient l’enserrer de sa main gauche, sans bouger.

La paume de sa main droite délicatement levée vers le haut, je devine les mouvements alternés de son majeur qui va et qui vient dans son cul.

A chaque mouvement de ce doigt, Patrick se contracte un peu plus fort, un peu plus longtemps, jusqu’au moment où il se met à gémir :

— Oui ! Continue ! Continue ! Je vais jouir !

Il a les yeux fixés sur mon visage, mais il ne me voit plus.

Sophie ralentit le mouvement de son majeur dans son cul et accentue encore ses pressions vers le haut, jusqu’au moment où le souffle de Patrick se suspend totalement.

— Patrick, mon amour ! Je ne veux pas qu’une autre femme que moi te fasse jouir ! ne puis-je m’empêcher de penser.

Je contemple, fascinée, le sperme de Patrick qui, à chaque pression du doigt de Sophie en lui, commence à sourdre doucement de son gland.

Il recommence à respirer par saccades, très difficilement, la tête maintenant rejetée en arrière.

Sophie tourne la tête vers moi, saisit fermement ma main droite pour venir remplacer la sienne sur le sexe de Patrick.

Elle m’intime l’ordre :

— Mets ta main là… Pour l’instant, tu ne bouges pas …! Tu attends !

Entre mes doigts, le sexe de Patrick est de plus en plus dur, le sperme qui s’écoule par spasmes inonde ma main qui l’enserre.

Sophie ordonne alors :

— Vas-y, maintenant ! Branle-le… Mais tout doucement !

A mon premier mouvement, à nouveau Patrick suspend sa respiration.

Hypnotisée par l’intensité de son plaisir, j’en arrive à totalement oublier ma jalousie.

Dans le cul de Patrick, Sophie adapte le rythme de son doigt au rythme de ma lente caresse sur son sexe.

Un ! Je faire coulisser une première fois ma main tout au long de la verge trempée. Sans que Patrick n’éjacule encore vraiment, le doigt de Sophie continue à faire sourdre son sperme par saccades.

Deux ! Ma main coulisse une seconde fois sur sa verge, Sophie plonge plus loin, plus fort en lui, Patrick crie comme il ne l’a encore jamais fait avec moi !

Je suspends une fraction de seconde le mouvement de ma main ; Sophie entoure de son bras les hanches de Patrick pour l’empêcher d’échapper à notre étreinte.

Trois ! Mon troisième mouvement emporte Patrick dans un incroyable orgasme qui le fait tressauter entre nos bras. En longues giclées blanches, son sperme vient gicler jusque sur sa poitrine et sur mon visage penché vers lui.

Il jouit très longtemps, pendant un interminable moment que Sophie semble avoir le pouvoir de prolonger jusqu’à l’infini.

Je n’ai jamais vu Patrick dans un tel état de jouissance et, dans un nouvel accès de jalousie et d’inquiétude, je me dis en moi-même que mon amante va devoir m’apprendre ses techniques amoureuses, si je veux avoir une chance de conserver mon mari dans mon lit.

Lorsque la jouissance de Patrick diminue enfin un peu, le laissant silencieux et haletant, Sophie me demande gentiment :

— Maintenant, enlève ta main. Je te dirai quoi faire…

A nouveau, elle se penche en avant et vient effleurer de sa langue le gland de Patrick. Au tressaillement de son sexe encore dur, correspond un nouveau mouvement du doigt de Sophie dans son cul.

Je ne peux m’empêcher de bredouiller :

— Mais, tu… Enfin, il…

Pour me répondre, Sophie éloigne ses lèvres du gland de Patrick. Elle se tourne à demi vers moi en souriant, et me demande, un peu moqueuse devant mon étonnement non dissimulé :

— Qu’y a-t-il, mon amour !

— Mais non !

— Mais si ! Regarde : il faut surtout ressaisir tout de suite son plaisir avant qu’il ne s’échappe…

Sur ces paroles, elle reprend entre ses lèvres le sexe de Patrick en longs mouvements enveloppants et coulissants. Dans son cul, son index vient rejoindre son majeur, lui arrachant un nouveau spasme de plaisir.

Après quelques secondes, Patrick pose les mains sur sa tête juste au moment où elle s’éloigne à nouveau de lui.

Elle me désigne son sexe, très fière d’elle :

— Regarde ! A ton tour : fais-le jouir dans ta bouche.

Fascinée, j’approche mon visage du gland qui, à nouveau, laisse par vagues sourdre quelques gouttes sperme à chaque pression des doigts de Sophie.

En l’entourant de mes lèvres, je sens dans ma bouche ses contractions successives et le lent flot crémeux qui me force à déglutir.

Concentrée sur cette incroyable jouissance, j’entends Sophie ajouter, en s’adressant à moi, je crois :

— Prépare-toi ! C’est encore plus fort la seconde fois !

— Mais que puis-je faire de plus ? songe-je, totalement déboussolée, en tentant d’imiter de ma bouche sur le sexe de mon mari les mouvements enveloppants qu’y faisait juste avant moi mon amante.

Sous mes mains, je sens Patrick se contracter à nouveau progressivement, jusqu’au moment où son sexe laisse échapper au fond de ma gorge de longs jets chauds qui m’étouffent presque.

J’écarte les lèvres pour reprendre mon souffle, épuisée, incapable de prendre la mesure de ce qui vient de se passer entre nous trois.

Sophie me sort de l’espèce de rêverie dans laquelle je suis en train de sombrer et m’ordonne :

— Embrasse-moi !

Elle passe tendrement sa langue sur mes lèvres et m’embrasse très longuement, très profondément, comme pour partager avec moi le goût de mon homme et aspirer en elle tout le sperme qu’il m’a donné.

Puis elle me quitte et revient vers lui.

Elle remonte, passe ses lèvres sur son ventre, son torse, son cou, et finit par l’embrasser à pleine bouche.

A nouveau, je crois devenir folle de jalousie quand je devine leurs langues mouillées de son sperme qui tournent, dansent, s’enlacent et se relâchent !

Cette fois, c’est Sophie qui se retourne vers moi et me demande :

— Tu veux bien continuer l’histoire ?

Puis, lisant certainement sur mon visage de la colère et du dépit, elle ajoute, suppliante :

— S’il te plait !… Et après, c’est promis, on s’occupe de toi tous les deux !

Incapable de résister bien longtemps à cette idée, je ramasse le livre au pied du canapé, là où il était tombé il y a, me semble-t-il, une éternité.

Dans une sorte de brouillard, je retrouve avec peine le passage où je m’étais arrêtée et reprends :

« …je la sens trembler alors que je la pénètre maintenant toujours plus profondément de mes doigts. »

J’arrive laborieusement à articuler ces quelques mots, mais je dois stopper à nouveau ma lecture en voyant Sophie écarter les jambes, s’assoir à califourchon sur Patrick et positionner de ses doigts son gland devant son sexe.

Je laisse échapper un cri, comme une plainte animale :

— Non ! Sophie ! S’il te plait ! Pas cela ! Je ne veux pas qu’il te prenne !

Etonnée, Sophie me répond :

— Ne t’inquiète pas pour cela ! Regarde-nous !

Je gémis et ajoute de manière un peu absurde :

— Mais je ne veux pas non plus que toi tu le prennes !

Sophie me jette un coup d’œil me signifiant qu’elle ne me comprend pas.

A ce moment précis, je ne sais plus de qui je suis jalouse, si même je le suis vraiment, ou si je me sens seulement très malheureuse et excitée, tant mon désir est grand de sentir maintenant sur mon corps leurs deux caresses conjuguées.

Je crois que je vais devenir folle ! J’ai pourtant aussi tellement envie de contempler de mes propres yeux le plaisir de mes deux amants réunis !

Oui !

Oui, je veux les voir maintenant, je veux voir tout de suite, le gland de Patrick caresser le sexe de Sophie, l’écarter, la violenter, la pénétrer !

Sophie a entendu mes parole précédentes, et je vois ses doigts se crisper sur la verge de Patrick, je devine son mouvement interrompu pour l’introduire en elle, je la vois qui l’empoigne presque violemment pour se caresser de son gland, tentative dérisoire pour ne pas céder à l’incroyable envie qu’ils ont l’un de l’autre.

Alors c’est moi, oui c’est moi qui m’approche de leurs corps enfiévrés et qui arrête leurs mouvements.

C’est encore moi qui saisis d’une main le sexe de Patrick, qui entoure de l’autre bras les hanches de Sophie et qui murmure de manière pressante à son oreille « Prends-le ! Vas-y ! Prends-le maintenant ! Vite ! ».

— Tu es sûre ? me demande-t-elle en gémissant de désir.

Dans un étrange mélange de rires et de sanglots, je bafouille :

— Oui ! Je suis sûre !… Mais dépêche-toi, sinon je risque de changer d’avis !

— Merci ! murmure-t-elle dans un souffle, avant de redescendre pour venir de tout son poids coulisser, s’empaler profondément sur le sexe de Patrick, jusqu’à ma main qui le maintient dressé.

Ils sont là, tous les deux, tout à leur jouissance qui monte de concert.

Sophie fait de petits mouvements rotatifs du bassin, pressée par les deux mains de Patrick sur ses fesses.

Mais, non ! Comment fait-elle ? Elle ne peut pas le faire ainsi encore jouir !

Encore quelques secondes, quelques mouvements et ils s’immobilisent dans un silence partagé, tous leurs muscles tendus.

Alors, juste pour moi-même, très bas, pendant que l’orgasme les emporte ensemble, soudés l’un à l’autre, je gémis pour eux deux, sans vraiment vouloir qu’ils m’entendent « Oui… Non…S’il vous plait…Ne jouissez pas… Mais si…Oh, je ne sais plus ! Je vous aime ! ».

Un long silence, encore quelques minutes, puis Sophie bouge à nouveau…

Elle embrasse tendrement Patrick en murmurant : « Bon anniversaire, mon grand ! ».

Puis, toujours en s’adressant à lui :

— Et, si tu as encore un peu de forces, je crois qu’il est grand temps de nous occuper tous les deux de ta femme !

Et, en se tournant vers moi, moqueuse :

— Tu veux bien, mon amour ?

Fin

Ange MorisotArticle écrit par Ange Morisot

Ange est adepte de belles histoires pleines de surprises et de situations inattendues, dans lesquelles s’entrelacent les souvenirs, les désirs, la poésie et l’érotisme, pour faire émerger le plaisir de l’instant présent sous toutes ses formes.

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