L’étranger du bal

C’est enfin le grand soir. Cela fait pas loin de trois mois que j’ai mon billet pour ce fameux bal masqué qui se donne au Vieux-Port chaque année. Mon amie Suzie m’y accompagne. J’ai tellement hâte!

Vite, je termine de souper et je dois me préparer. Malheureusement, j’avais prévu de jouer le grand jeu mais je n’ai pas le temps. J’ai dû terminer plus tard au bureau. Un contrat que je devais vérifier d’urgence. Tant pis! Ce sera du crayon noir et du mascara et un coup de fer plat pour les cheveux. De toute façon, j’aurai mon masque alors, maquillée ou pas ça ne fera pas grand différence. J’ai prévu de mettre ma belle robe noire en dentelle qui arrive mi-cuisse avec mes bas collants en filet. Suzie sera semblable mais sa robe descend jusqu’aux chevilles. Deux belles princesses gothiques mystérieuses cherchant un beau et charmant vampire. Je sens que la chasse sera intéressante!

L’horloge sonne 21h00. Vite, il faut que j’aille prendre Suzie. Je souhaite une bonne soirée à mon chien; enfin partie pour fêter jusqu’aux petites heures!

Comme je m’y attendais, Suzie n’est pas prête.

– Tu veux m’aider pour mes cheveux, me demande-t-elle?

– Bien sûr! Lousses ou attachés?

– Mmm, qu’en penses-tu?

– Je dirais attachés avec quelques mèches rebelles.

– Super!

Après une trentaine de minutes, je parviens à discipliner cette énorme crinière. J’ai hâte qu’elle mette sa robe car la voir en sous-vêtements me fait fantasmer. Si ça continue, ce n’est pas au bal masqué que nous irons mais dans son lit!

Mon amie ne s’en rend pas compte, mais elle a un corps de rêve. Une peau satinée, une taille fine sans être maigre. De longues jambes qui n’ont pas besoin de bas collants pour être mises en valeur. De beaux seins bien proportionnés, remontés par une robe bustier. Sexy à souhait.

Nous sommes à l’entrée de ce grand manoir de plus d’un siècle, situé au cœur du Vieux-Port. On ne peut pas rêver meilleur décor pour un bal de ce genre.

Nous remettons nos billets au portier, qui a un look d’enfer! De quoi faire frissonner!

Arrivées dans la grande salle de bal, nous partons en reconnaissance pour les beaux mecs. Problème : bal masqué veut bien sûr dire que tout le monde porte un masque. Comment reconnaître un beau mâle sous ces déguisements? Il suffit d’avoir du flaire….

Justement, en parlant de beau mâle, il y en a un avec un air très mystérieux qui s’approche de moi. Étrangement, il me glace le sang et m’excite en même temps.

– Bonjour et bienvenue à cette soirée. La première fois je suppose, me demande-t-il?

– Oui, en effet. Comment avez-vous deviné?

– Votre odeur d’incertitude. Appétissante à souhait!

– Ouf! Celui-là je le veux!

– Donc vous me trouvez appétissante? Vous ne donnez pas votre place à vrai dire. Grand, mystérieux, des yeux sombres et votre voix grave, je lui réponds avec ma voix mielleuse.

– Vous ne passez pas par quatre chemins pour dire ce que vous pensez, j’adore!

Je crois que je viens de l’attirer dans mes filets. Il me fait signe de le suivre vers des fauteuils au fond de la salle où nous pourrons discuter tranquillement. Arrivés à destination, ce ne sont pas des gens qui discutent que j’aperçois mais bien des gens qui s’embrassent langoureusement, avec quelques mains baladeuses.

– Dites-moi très chère, vous êtes venue vous amuser ce soir, si je ne m’abuse ?

– Et vous croyez que ce sera avec vous que je m’amuserai ? Je lui réponds au creux de son oreille. J’examine sa réaction. Il veut jouer à ce petit jeu; j’en suis capable moi aussi.

Je le saisis par le menton et le fais reculer jusqu’à ce qu’il tombe assis sur l’un des fauteuils. Puisque ça semble être le coin des plaisirs charnels, pourquoi ne pas y participer et faire monter la température… J’enlève ma cape qui me réchauffait jusqu’à présent. Je crois qu’elle ne me sera plus utile. Son regard brille en me voyant dans cette robe sexy. Je m’agenouille devant lui et le regarde droit dans les yeux. Je sens qu’il cherche une façon de renverser ce petit jeu pour qu’il soit à son avantage et j’aime ça. De la compétition. Qui de nous deux réussira à soumettre l’autre? J’admire ce beau mâle mystérieux devant moi. Des pantalons de cuir moulant, me laissant voir son excitation entre ses cuisses. Mais attendons un peu avant de confirmer le tout avec mes mains. Il ne porte même pas de haut, seulement un blouson, en cuir lui aussi. Il a un torse magnifique. Je mets une main sur cette peau qui a l’air si douce. Je caresse ses pectoraux et descends sur son ventre. Je m’approche lentement du haut de ses pantalons et passe un pouce tout le long de sa taille; ses muscles se contractent à mon contact. Ma main descend jusqu’à une cuisse et remonte ensuite jusqu’au col de son blouson, que j’agrippe pour pouvoir l’approcher de moi et lui murmurer à l’oreille :

– Alors, qui domine le jeu maintenant?

– Pas pour longtemps. Vous n’avez même pas idée de ce dont je suis capable. Je peux assouvir tous vos désirs aussi longtemps que vous en aurez envie. Soyez mienne.

– Que savez-vous de mes désirs? Nous venons à peine de nous rencontrer et il me semble qu’en ce moment, c’est moi qui semble assouvir les vôtres. Tout en lui disant cela, je descends une main entre ses cuisses et je confirme ce que je viens de lui dire. Son membre est dur comme du roc. Ce petit jeu l’excite.

– En ce moment, peut-être. Il a du mal à répondre pendant que je caresse son érection. Sa respiration devient plus intense. Mais je peux tout vous donner pour les siècles à venir.

Je m’arrête nette et le regarde droit dans les yeux. Il semble convaincu de ce qu’il avance. Quand je disais vouloir rencontrer un charmant vampire, ce n’était qu’une simple image. C’est le bal de l’halloween alors il est certain que je vais en croiser déguisés de la sorte. Il joue très bien son rôle en tout cas. Mais on dirait qu’un côté de moi voudrait le croire.

Je scrute son regard encore quelques secondes et j’approche mes lèvres des siennes. Elles sont si attirantes. Mais il les évite et se penche vers mon cou. Il y dépose quelques baisers et des frissons me parcourent. Il y met de plus en plus de conviction. J’aimerais tellement que nous soyons ailleurs que dans ce bal. Trop de gens pour ce que j’aurais envie qu’il me fasse.

J’étais tellement perdue dans mes pensées durant les dernières minutes que je me suis à peine rendue compte d’une petite douleur, à peine perceptible mais quand même bien réelle. Et c’est là que je lâche un cri. Excitation ou douleur, ou un peu des deux je crois. Et tout devient noir…

J’ouvre les yeux lentement. Je suis allongée. Quatre murs et personne à part une silhouette sur un fauteuil près du lit qui m’observe. Elle se lève et s’approche de moi. Un corps élancé, de longs cheveux couleur feu. La pièce est éclairée de dizaines de chandelles, ce qui laisse croire que c’est vraiment une chevelure faite de feu. C’est une femme, nue qui plus est. Elle a un corps de rêve! Je tente de toucher cette peau qui a l’air si soyeuse. Mince! Je suis attachée ! Elle grimpe sur le lit et se met par-dessus moi. Je sens sa peau froide sur la mienne. Pour une femme qui a l’air en feu, elle est plutôt glaciale comme la mort. Je me rends compte que je ne suis pas simplement attachée mais nue ! Elle se penche au niveau de mon ventre et se met à humer ma peau comme si mon parfum l’enivrait. Elle monte lentement jusqu’à atteindre le milieu de mes seins et relève la tête. Elle me regarde et me dit :

– Dommage que vous lui apparteniez maintenant. Je n’ai même pas droit à une seule bouchée de vous. Et vous avez l’air si appétissante.

Pourquoi j’ai l’impression de me retrouver en plein cœur d’un de ses livres de vampires qui se trouvent dans ma bibliothèque? Au même moment, la porte de la chambre s’ouvre et le diable même entre. La femme se volatilise aussitôt. Si le diable est vraiment aussi séduisant, pourquoi en avons-nous si peur ? Je le reconnais. C’est le mystérieux mâle du bal masqué.

– Que s’est-il passé, je lui demande? Que m’avez-vous fait?

– Vous vous êtes évanouie. Sans doute trop de sensations. Je ne savais pas que je vous excitais autant. Et il rit, hautain, sûr de lui. Qui mène le jeu maintenant?

– À en croire la position dans laquelle je suis, dans la pièce où je suis, je dois sûrement avoir un effet sur vous, autant que vous sur moi.

En moins d’une seconde, il se retrouve au-dessus de moi et mon sang se fige. Mais mon excitation elle, est décuplée. D’accord, je me rends. C’est réellement un vampire. Seules ces créatures peuvent avoir un effet aussi désarmant sur une humaine. Il approche ses mains de mes liens et les défaits.

– Je vous ai détachée pour vous prouver que je ne vous veux aucun mal. Dès que je vous ai vue franchir l’entrée de la salle de bal, je savais que je vous voulais. Je veux tout de vous; votre corps, votre âme et votre amour.

– Pour mon amour et mon âme, ça reste à voir. Pour mon corps, je n’ai qu’une envie depuis ce bal, c’est que vous en caressiez chaque centimètre.

Je me lève et l’embrasse comme si ma vie en dépendait. En fait, ironie du sort, elle en dépend… Nous nous embrassons ainsi pendant des minutes qui semblent des heures. Mon corps s’enflamme, ma peau me brûle et j’ai des picotements entre les jambes. Il a un avantage que je n’aime pas : je suis nue et pas lui. Je détache son pantalon et, à ma grande surprise, pas de sous-vêtement. Mmmm j’adore! Je passe mes mains dans son dos et les descends sur ses fesses. Il me soulève dans ses bras et se retourne sur le dos, avec moi sur lui. Je m’arrête de l’embrasser et m’assois sur lui, puis je commence à caresser son torse. Le souvenir de cette soirée où j’étais à genou devant lui me revient. Mes mains le parcourent jusqu’à la limite de sa peau et de ses pantalons. Je lui retire lentement ses vêtements de cuir si sexy. J’ai un vampire nu devant moi, qui s’offre entièrement. Je suis en adoration devant lui. Mais que puis-je bien faire d’un vampire ? Si quelqu’un à plus d’expérience que moi en la matière c’est bien lui. Toutes ces années à séduire les femmes et les faire sienne. Pourquoi a-t-il l’air si vulnérable devant moi ?

Je jette son pantalon par terre et approche mes lèvres de sa peau. Je l’embrasse partout et, arrivant près de son pénis, je l’engouffre d’un coup dans ma bouche. J’entends un grognement sourd sortir de sa bouche. Il agrippe les draps et me regarde le sucer avec appétit. J’en profite pour lui prendre une petite mordée, pas forte, seulement pour lui montrer qu’il n’y a pas que les vampires qui aiment la chair fraîche. Il adore mes jeux de langues et de va-et-vient avec mes lèvres! Je le sens sur le bord de jouir. Non, non. Pas question! Il faut que je m’en garde un peu tout de même! Je retire ma bouche et m’allonge sur lui. Il met mes cheveux derrière mes oreilles et me regarde intensément. Pendant un instant, je ne veux pas que ça s’arrête. Son regard, si troublé et si… amoureux. Je n’y comprends rien. J’ai dû louper une partie de l’histoire, mais je m’en fous. Je profite de ce moment autant que je peux.

Il m’enlace et d’un coup, je me retrouve sous lui. Il se tortille de façon à ce que son pénis se retrouve juste à l’entrée de mon vagin, chaud et humide et qui ne demande qu’à être rempli. Il bouge lentement son gland sur mon clitoris pour faire grimper l’excitation en moi pendant qu’il m’embrasse dans le coup. Il ne peut s’empêcher de me mordiller; c’est un vampire après tout. À quoi je peux m’attendre en lui laissant accès à mon cou. Je pousse un petit cri de surprise mais aucune douleur cette fois-ci. Il passe sa langue sur ma peau pour lécher la petite trainée de sang qu’il a laissé s’échapper. Nous continuons les caresses quelques minutes jusqu’à ce que, sans m’y attendre, il me pénètre, mais seulement à moitié, pour ensuite continuer son chemin très lentement. Je sens chaque centimètre de son plaisir s’insérer en moi et je gémis. Il ressort et laisse sortir le liquide qui atteste de mon plaisir. Je suis hyper mouillée. Avec sa main, il se sert de ce liquide pour me lubrifier, caresse un peu mon clitoris et mes lèvres et me pénètre à nouveau mais d’un coup jusqu’au fond. Mon corps de cambre et des frissons me parcourent. Je m’agrippe à son dos et ferme les yeux. Il me prend une fesse avec une main et s’agrippe à la tête de lit avec l’autre. Il continue ses va-et-vient jusqu’à ce que j’explose. Un orgasme que je n’aurais jamais cru possible. Mais il ne s’arrête pas. Et l’orgasme non plus. S’en est presque douloureux tellement c’est bon. Un son grave sort de sa bouche, primitif, victorieux. Et il s’écroule sur moi. Il s’accote au creux de mes seins et je l’enlace. Nous nous endormons ainsi, repus.

Pour l’éternité…

FIN

CindyArticle écrit par Cindy

Comptable de jour, rêveuse de nuit. Cindy nous livre ses fantasmes à travers ses nouvelles remplies d’érotisme, d’aventures et bien sûr, de sexe !