plaisirs chaotiques

Plaisirs Chaotiques – Partie 2

 

Caroline bondit hors du lit aussitôt que je la secouai. Le sommeil n’était plus qu’une parenthèse dans le nouveau monde, plus personne ne dormait profondément. On survolait la nuit le corps semi conscient. Nous dormions comme des chevaux, toujours prêts à courir sans même être totalement réveillés.

Son arme était braquée vers la porte fermée de notre chambre, parée à faire feu si quelqu’un la franchissait. Elle était totalement nue, le corps encore rosi des plaisirs que je lui avais offerts plus tôt. Elle était magnifique. Comme j’aurais eu envie qu’elle me fasse l’amour vraiment, qu’elle me rende les caresses. Je devais me contenter de toucher son corps sans qu’elle ne s’occupe du mien. Je devais ravaler ma douleur de la voir fermer les yeux quand je lui faisais l’amour, accepter qu’elle s’évade par la pensée dans les bras d’un homme au risque de la perdre.

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Je savais que c’était là mon principal défaut : être une femme. Elle n’était pas vraiment lesbienne, même si elle me laissait disposer de son corps. Je comblais un manque, rien de plus.

— J’ai vu deux ombres en bas de l’immeuble. Je ne sais pas s’ils sont rentrés. Je ne sais pas s’ils m’ont vue, mais on doit se tenir prêtes.

A mon grand regret, Caroline se rhabilla rapidement, le pistolet toujours braqué sur la porte. Il était difficile d’imaginer qu’elle ait été institutrice dans une autre vie. Elle maniait son arme avec une agilité impressionnante. Je l’avais vue s’en servir une seule fois, et l’homme s’était effondré d’une balle en plein cœur. J’ignorais qui lui avait appris à manier le pistolet, aucune de nous deux n’aimait évoquer les premiers mois de survie.

On entendit des voix d’hommes sous nos pieds. Les inconnus étaient dans l’appartement en dessous. Notre immeuble, comme tous les autres, était partiellement détruit et les trous dans le sol un peu partout permettaient d’entendre parfaitement tout ce qui se passait. Le pistolet mitrailleur qui ne me quittait normalement jamais était resté dans la petite pièce attenante qui nous servait de garde-manger. C’est là que j’avais commencé à caresser Caroline avant que nous atterrissions dans le lit. Un enchainement logique mais qui me rappela combien ce monde nous empêchait la moindre seconde de répit.

J’enfilai donc mon pantalon de treillis et sortis le poignard qui était accroché à la ceinture, prête à bondir si un des hommes franchissait la porte. Nous avions perdu l’habitude depuis longtemps de jauger la dangerosité d’un inconnu. On ne prenait plus de risque.

On entendait les deux hommes remuer les meubles cassés, retourner l’appartement sous le nôtre. Ils ne trouveraient rien, nous avions déjà fait le ménage. Mais il y avait de grandes chances qu’ils viennent ensuite fouiller notre squat. J’avais besoin de mon fusil mitrailleur.

Je mimai mon arme à Caroline pour lui indiquer que je partais la chercher, elle tenta de m’en dissuader, affirmant dans un chuchotement qu’elle avait assez de balles pour tuer deux hommes. Mais je n’étais pas sereine, nous n’avions pas le droit à l’erreur. Je tentai donc une sortie discrète en marchant sur la pointe de pieds. Mais le vieux parquet de ce vestige d’appartement parisien grinçait à tout rompre.

Les deux hommes se turent. Ils m’avaient entendue. Caroline me lança un regard noir, mais au fond, c’était ce que je voulais. Un affrontement. Je n’en pouvais plus de me cacher, d’attendre tapie dans l’ombre. Les voix reprirent en un chuchotement à peine identifiable, les deux inconnus se dirigeaient vers les escaliers. Est-ce qu’ils allaient s’enfuir ou nous combattre ?

Je sortis de la chambre et attrapai mon fusil mitrailleur dans la pièce voisine. Ensuite, je me cachai et attendis. Caroline était restée dans la chambre que j’avais refermée derrière moi. De là où je me trouvais, j’avais une vue dégagée sur l’entrée de l’appartement. Je me tenais prête. Et je ne m’attendais pas du tout à la tournure que les choses allaient prendre.

Les deux inconnus qui entrèrent étaient des adolescents tremblants qui tenaient chacun un couteau à la main, avançant à tâtons. Ils n’avaient pas d’arme à feu. Je restai sur mes gardes, ce pouvait être un piège. J’attendis encore un peu avant de surgir devant eux et de les braquer.

L’un d’eux cria de ne pas leur faire de mal et jeta son couteau par terre tandis que l’autre pointait son couteau vers moi, les yeux emplis de terreur. Il avançait dans ma direction en répétant les mêmes mots en boucle, d’un ton à la fois suppliant et menaçant. L’intonation du désespoir.

— A manger, s’il-vous-plait. Donne-nous, manger…

Ils étaient affamés. J’ordonnai au jeune homme qui pointait son couteau de reculer mais il continuait de se diriger vers moi, les yeux injectés de sang. Je lui lançai un nouvel avertissement mais il ne semblait pas m’entendre. J’allais être obligée de lui tirer dans le pied.

Alors que j’hésitais encore à faire feu, la tête du jeune type explosa devant moi et je sursautai d’horreur. Je vis alors Caroline surgir, son pistolet silencieux à la main. Le second gamin assis par terre ouvrit la bouche pour hurler, mais il s’évanouit.

Caroline était livide. Elle observa le corps de l’adolescent baignant dans son sang, la main tremblante.

— C’était qu’un gamin…

J’entendis la terreur dans sa voix. Elle s’effondra sur moi en pleurant. Je la consolai comme je pouvais. Il n’y avait pas grand chose à dire. Mais rapidement, elle se ressaisit, me promettant que ça irait. Nous n’avions pas le choix, il fallait continuer à vivre dans ce monde nouveau ampli d’horreurs.

On dégagea le cadavre par la fenêtre, on ligota le survivant toujours évanoui, et on le mit dans un coin de la chambre.

Caroline et moi le regardions en train de dormir en silence. Il devait avoir dix-sept ou dix-huit ans. Il avait l’air innocent, perdu. Je me demandais comment ces deux-là avaient pu survivre si longtemps… J’allais poser la question à Caroline, mais son regard me stoppa net. Elle regardait le jeune bizarrement. Avec une pointe de folie mêlée à autre chose que je ne parvins pas à définir tout de suite.

Il me fallut plusieurs minutes pour comprendre. Sans doute parce que les hommes ne m’intéressaient pas. Ce jeune type était beau. Très beau. Et cela faisait peut-être six mois que nous n’avions pas croiser un seul homme. Caroline le dévorait des yeux, d’un regard de désir. J’avais envie de crier de rage, de hurler que nous étions un couple, qu’elle n’avait besoin que de moi… J’avais envie de la gifler, de lui faire mal.

Mais au lieu de ça, je décidai de faire comme elle. D’en profiter. Comme elle était perdue dans ses pensées à dévorer des yeux le gamin, elle accueillit avec plaisir ma main qui glissa sous son tee-shirt. Je caressai ses seins avant d’approcher ma bouche de sa nuque et de l’embrasser avec fougue, léchant les veines de son cou. Et tandis qu’elle fixait le gamin, s’imaginant que c’était lui qui la caressait, je fermai les yeux pour faire fonctionner moi aussi mon imagination.

Je voyais Caroline me dévorant de ce même regard, m’offrant son plaisir au lieu de le déplacer vers un autre dans son esprit. Je caressais sa vulve trempée et elle gémissait déjà, plus vite que d’habitude, plus fort aussi. J’ouvris un œil pour l’observer, elle avait le regard rivé sur le gamin endormi, de la salive coulait de ses lèvres. Elle s’imaginait dans ses bras, c’était certain. Et pendant ce temps, c’étaient mes doigts qui s’agitaient en elle, qui faisaient monter l’orgasme dans son corps en manque d’homme.

J’avais envie de lui hurler que c’était moi, la source de son plaisir, et pas ce type minable qui s’était évanoui. Elle saisit mon poignet, m’encourageant à la masturber encore plus vigoureusement. J’étais déjà en train de songer à la façon dont je pourrais me débarrasser de ce gamin quand Caroline se tourna brusquement vers moi. Elle posa sa bouche contre la mienne, glissa sa langue, puis introduisit sa main dans ma culotte sans ménagement. Elle me pénétra à l’aide de son index et de son majeur et je gémis.

Je n’en revenais pas. Il y avait des mois que j’attendais cela. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Elle arracha ma culotte, me tira contre elle, souleva ma jambe et vint coller sa vulve trempée contre la mienne dans le même état. Nos sexes se frottaient l’un contre l’autre tandis que nos gémissements résonnaient dans la chambre. Elle jeta un œil au gamin toujours endormi. Je n’avais plus du tout envie de l’éliminer.

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