Galipettes et Musique Classique ou l’Art du Coït Mélomane

La musique classique pour de folles galipettesA la fois teintée de romantisme et de poésie et dotée d’une aura particulièrement puissante du fait de son statut de pilier artistique majeur au même titre que la littérature, la musique classique est non seulement la base sensuelle idéale pour placer son cerveau dans de bonnes dispositions voluptueuses, mais elle est également d’une richesse incomparable et les milliers de titres écrits à travers les siècles continuent leur travail intemporel émotionnel, provoquant des sensations aussi variées que leurs thèmes et orchestrations.

Faire l’amour sur fond de musique classique est donc l’occasion de vivre une expérience érotique unique de plaisir charnel et émotionnel à la fois, l’un et l’autre s’entrainant vers toujours plus d’ivresses réjouissantes…

Alors afin d’explorer un de ces instants de bonheur privilégié, munissez-vous de votre partenaire de galipettes, et faites votre choix parmi les quelques pièces proposées ici en fonction de votre humeur érotique.

Pour les préliminaires

–> « Le Boléro » de Maurice Ravel

Représentation parfaite de la montée en puissance, ce morceau de 15 minutes est l’allié idéal pour des préliminaires progressifs et savoureux, sans précipitation.

Ambiance : C’est le matin, il fait encore froid dehors et rien ne vous presse hors du lit. Alors que le Boléro entame sa marche langoureuse et que vos mains baladeuses se cherchent doucement sous la couette, débarrassant vos corps des quelques tissus qui les couvrent, vous vous laissez emporter par le rythme suave et laissez aller vos envies avec calme et volupté, dans la douce et fraiche lumière qui s’immisce dans les fentes des rideaux ou des volets…

Position : Echange de caresses sensuelles de vos zones érogènes secondaires dans une effervescence lascive avant de doucement glisser vers un 69 bien mérité, dans l’intensité de vos soubresauts qui augmente en même temps que celle de la musique.

Pour ceux qui aiment les défis rythmiques

–> « La Rhapsodie hongroise n°2 » de Franz Liszt

Avec un début dans les applaudissements pour vous donner du courage, voici un morceau complexe et en même temps agréable, frais, entrecoupé de parties lentes et d’accélérations subites, avant que ne vienne une fin plus envolée qui accélère une fois pour toute le mouvement dans un festival de cymbales enjouées… Une montée irrégulière mais progressive.

Ambiance : Vous êtes doté de votre moitié de longue date avec laquelle vous êtes prêt à tenter toute nouvelle éventualité érotique, dans une semi pénombre, genre éclairage à la bougie, les yeux dans les yeux, entièrement nus, sans rien dire, dans une attitude décisive et volontaire. Une fois que vous aurez commencé, impossible de reculer. 11 minutes d’étreinte sans vous arrêter. Même si cela s’intègre dans le laps de temps idéal à consacrer à des galipettes, il sera peut-être nécessaire de programmer cette rencontre musico-coquine à l’avance afin de vous y préparer physiquement à l’aide d’un entrainement fractionné qui vous permettra de tenir cette cadence chaotique. Et si vous voulez plonger directement dans l’étreinte frénétique, attaquez à partir de la sixième minute…

Position : Le missionnaire, les yeux dans les yeux, au rythme varié des clarinettes roucoulantes, des  violons langoureux, des flutes prometteuses et des cymbales incitatrices en respectant la cadence à la lettre pour une galipette unique dans l’histoire érotique.

Pour tenter de nouvelles positions

–> « La Chevauchée des Walkyries » de Richard Wagner

Après un début un peu inquiétant où les instruments à cordes stagnent dans les aigus, on entre ensuite dans le vif du sujet avec l’arrivée des cuivres qui donnent le thème militaire et décidé qui sera parfaitement propice au sujet qui nous intéresse…

Ambiance : Il faut des amants sûrs de leurs désirs qui n’ont pas peur de s’aventurer vers les voies de la position multiple pour des étreintes variées mais toujours dynamiques avec une rythmique endiablée entrecoupée de quelques moments angoissants, parfaits pour changer de position !

Position : Le cadenas pour débuter en restant debout, du moins monsieur, puisque madame sera assise sur le bord d’une table… Enchaînez ensuite avec  la balance pour une transition assise, madame sur monsieur et de dos, et continuez vers plus d’horizontalité avec l’andromaque qui laissera madame sur monsieur momentanément avant de poursuivre dans un basculement corporel du genre enclume… Ce sera déjà pas mal.

Pour s’initier au BDSM en musique

–> « Une nuit sur le Mont Chauve » de Modeste Moussorgski

Dans la tradition des compositeurs russes de la fin du XIXème siècle, il y a une dimension un peu effrayante dès les premières notes avec une litanie aigüe jouée par des cordes et soutenue par des vents nombreux.

Ambiance : Dans une chambre plongée dans la pénombre, alors que vous êtes pourvu d’un bandeau, de menottes et d’un fouet, vous entamez les caresses et fessées dans l’arythmie de la musique au gré de vos envies coquines et gentiment violentes. Les débuts inquiétants passés, la musique devient plus rassurante au fil des minutes et l’ambiance macabre se perd petit à petit, vous garantissant une  évolution vers de tendres étreintes…

Position : Si c’est monsieur qui est attaché, l’andromaque sera de rigueur, en revanche, si c’est madame, l’étoile sera plus adaptée…

Comme si c’était la dernière fois

–> « Concerto pour piano n°21 » de Wolfgang Amadeus Mozart

Un schéma voluptueux idéal avec un début tranquille et apaisant qui s’intensifie progressivement vers des montées lyriques dans une touche de mélancolie douce et profonde dont la puissance du piano semble suivre le chemin évolutif du plaisir croissant…

Ambiance : C’est l’un de vos premiers rendez-vous, vous venez de finir de regarder un dvd de Woody Allen, et tandis que vous versez les dernières gouttes de cette délicieuse bouteille de vin rouge dans les fonds de vos verres à ballon, vous décidez de mettre ce concerto pour parfaire l’atmosphère. Enivrer par le vin et  l’instant, vos mains s’effleurent, vos genoux se touchent, les rires fusent et les yeux brillent. Et soudain, vos deux regards perdus chacun dans celui de l’autre, vous vous enlacez, tendrement, fougueusement et vous n’êtes bientôt plus qu’une roulade voluptueuse, nue et torride.

Position : L’andromaque sur le canapé du salon puisque vous n’avez pas eu le temps d’atteindre la chambre. Avec un rythme doux mais suffisamment rapide, Mozart sera parfait dans cette option des corps où madame sera sur monsieur, pour le plus grand plaisir des deux…

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Pour les quickies

–> « La danse du sabre » de Aram Khachaturian

Un rythme frénétique avec des percussions très présentes et la trompette qui fait écho, de quoi s’ébattre sans ménagement pendant 2 minutes 30 qui ne laissent que très peu de répit.

Ambiance : Une envie subite et partagée, qui ne perd pas de temps à ôter les vêtements, dans une forme de désir précipité, insaisissable, inarrêtable mais avec malgré tout le souhait de musicaliser cet instant aussi magique que soudain et qui vous a mis dans cette situation coïtale d’urgence.

Position : L’Emeu, version verticale de la levrette, très pratique lorsqu’il n’y a qu’une jupe à soulever et un pantalon à baisser et que l’on est dans l’urgence lubrique…

Pour une osmose sensuelle

–> « Le duo des fleurs » tiré de l’opéra Lakmé de Léo Delibes

Ce duo féminin qui semble venu d’un autre monde transporte dans un univers ultra romantique, lumineux, doux… Avec une orchestration épurée mais suffisamment puissante pour mettre en valeur ce duo lyrique, on se sent enveloppé dans une atmosphère rassurante autant qu’irréelle.

Ambiance : On est ici en plein câlin sensuel, un jour de pluie où tout pousse à rester dans la chaleur de son lit et des bras de sa moitié. Envahis par cette musique transcendante, les amoureux sont plongés dans  l’osmose charnelle et la plénitude tranquille du plaisir doux des caresses sensuelles…

Position : « La langue de chat » sera le choix parfait, pour des caresses langoureuses, puissantes et strictement féminines, à l’image de ce duo des fleurs…

Après avoir fait l’amour

–> « Fantaisie impromptue op 66 » de Frédéric Chopin

La douce puissance du piano entre les mains expertes de Chopin assure une ambiance qui mêle mélancolie, bien-être et satisfaction : parfait pour profiter de son bonheur post-coïtale.

Ambiance : Au milieu d’un grand lit sens dessus dessous, vos yeux au plafond, la respiration encore haletante de l’effort et des plaisirs que vous venez de partager. Avec une introduction musicale qui commence comme un point d’orgue, la transition est parfaite. La musique s’accélère ensuite, en résonance de la puissance de l’orgasme qui vibre encore en vous, avant de partir vers des vagues plus tranquilles correspondant à cet instant de calme après la tempête jubilatoire.

Position : Immobiles, profitant de l’instant, allongés sur le dos, côte à côte, les mains qui se joignent et l’esprit qui se laisse envahir par la beauté de la musique et du moment.

Conclusion

Oscar Wilde disait que « La musique met l’âme en harmonie avec tout ce qui existe », ce qui s’applique particulièrement bien dans notre évocation de câlins en musique, paire gagnante de part la similitude émotionnelle qu’elles partagent et qu’elles exacerbent mutuellement l’une chez l’autre.

Et si la musique classique ne s’écoute qu’à volume sonore maximal pour que son pouvoir de pénétration émotionnelle soit total, dans une situation de jouissances parallèles entre deux amants extatiques propices aux cris, cette recommandation mélomane présente par ailleurs un double intérêt…