Que vous ayez lu, détesté, pas lu ou adoré « 50 Nuances de Grey », vous n’avez pas pu passer à côté de ce phénomène intergalactique et votre subconscient coquin s’est forcément demandé s’il n’avait pas envie de se consacrer à l’occasion, à quelques ouvrages émoustillants.
Du très littéraire au classique en passant par le best-seller ou l’histoire courte, voici donc pour vous quelques suggestions, quelques modèles du genre, présentés sommairement pour vous offrir quelques idées et vous aider à trouver l’ouvrage qu’il vous faut, celui qui saura ébouillanter votre table de chevet et donner des idées à votre couple avide de nouvelles sensations !
Le gros succès d’antan
-> Gamiani ou deux nuits d’excès d’Alfred de Musset, publié pour la première fois en 1833

Température : Un solide 40° : il y a du sexe à presque toutes les lignes…
Anecdote autour du livre : On a longtemps refusé de croire qu’Alfred de Musset, grand auteur de théâtre reconnu et apprécié, ait pu écrire ce livre sulfureux. Et bien que scandaleux pour l’époque, c’est l’ouvrage qui a été le plus réimprimé au XIXème siècle avec plus de 40 éditions! Le phénomène « 50 Nuances » des années 1800…
Extrait : « Le feu me touchait partout. Je demeurai ferme, victorieux, au pouvoir de Fanny ; puis, sans rien perdre de ma position, dans ce désordre étrange de trois corps se mêlant, se croisant, s’enchevêtrant l’un dans l’autre, je parvins à saisir fortement les cuisses de la comtesse, à les tenir écartées au-dessus de ma tête. »
Le « si vous avez aimé 50 Nuances »
-> Dévoile-moi de Sylvia Day, tome 1 paru en 2012 (titre anglais : Crossfire)

Température : Environ 5° de plus que « 50 Nuances ». Si vous n’aviez pas aimé la trilogie d’E.L James, ça vous paraitra à peine plus tiède. Si vous avez adoré, ça vous chauffera un peu plus. Si vous ne l’avez pas lu, commencez directement par Dévoile-moi !
Anecdote autour du livre : C’est l’autre phénomène littéraire érotique de l’année 2012. En deux mois, le premier tome de ce livre s’est vendu à plus de 2 millions d’exemplaires.
Extrait : « Sous mes paumes, ses biceps étaient d’une dureté minérale, son abdomen aussi rigide qu’une planche contre le mien. Il inspira, et les pointes de mes seins durcirent, stimulées par le frottement de son torse. »
Le BDSM
-> Histoire d’O de Pauline Réage, publié en 1954

Température : Si vous aimez l’univers BDSM, attendez-vous à un bon 40°.
Anecdote autour du livre : Pendant longtemps, on a ignoré qui se cachait derrière le pseudonyme de l’auteure « Pauline Réage ». Dominique Aury n’a confirmé qu’il s’agissait bien d’elle que bien des années plus tard. Elle a confié alors l’avoir écrit pour séduire un homme…
Extrait : « O se détesta de son propre désir, et détesta Sir Stephen pour l’empire qu’il avait sur lui-même. Elle voulait qu’il l’aimât, voilà la vérité : qu’il fut impatient de toucher ses lèvres et de pénétrer son corps, qu’il la saccageât au besoin, mais qu’il ne pût devant elle garder son calme et maîtriser son plaisir. »
Le très cru
-> Les Onze mille verges ou les amours d’un Hospodar de Guillaume Apollinaire, publié en 1907

Température : Humour noir, vocabulaire peu châtié et scènes très crues, la puissance de ce livre est plus littéraire qu’érotique, et la cruauté très présente peut finir par écœurer : 25° et des sourires.
Anecdote autour du livre : Il a été publié sous les initiales G.A et on a longtemps discuté si Apollinaire était vraiment l’auteur de ce roman. Aujourd’hui, il n’y a plus de doute, même si pour certains, ce texte chaotique et violent ne peut être de la même plume que le poète de génie.
Extrait : « Tu me tues! cria-t-elle. Mais le vit pénétra jusqu’aux couilles et ressortit pour rentrer comme un piston. Culculine monta sur le lit et posa son chat noir sur la bouche d’Alexine, tandis que Mony lui léchait le troufignon. Alexine remuait son cul comme une enragée, elle mit un doigt dans le trou du cul de Mony qui banda plus fort sous cette caresse. Il ramena ses mains sous les fesses d’Alexine qui crispaient avec une force incroyable, serrant dans le con enflammé l’énorme vit qui pouvait à peine y remuer. »
Avec des hommes, beaucoup d’hommes…
-> Querelle de Brest de jean genet, publié en 1947

Température : L’érotisme tourne principalement autour des hommes et des rapports homosexuels, mais au milieu de marins virils, forts et violents… on trouve un franc 35° !
Anecdote autour du livre : Le réalisateur Rainer Fassbinder a adapté ce roman au cinéma en 1982. Sur l’affiche, on pouvait voir le héros adossé à une colonne en forme de sexe masculin… Comme cela n’était pas du goût de l’époque, l’affiche fut modifiée. Mais le film est ressorti au cinéma en 2009 avec son affiche originale.
Extrait : « Où qu’on avance la main (déjà si loin de votre corps quelle n’est plus la votre) invisible, solitaire et anonyme, que le dos des phalanges frôlera – ou qu’empoigneront solidement les doigts – la queue forte et vibrante, nue, chaude, toute préparée, défaite de ses linges, d’un docker ou d’un matelot qui attend, brulant et glacé, transparent et debout, pour projeter dans l’épaisseur du brouillard un jet de foutre »
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Les nouvelles et histoires courtes
-> Venus Erotica d’Anaïs Nin, publié à titre posthume en 1978 (titre anglais : Delta of Venus)

Température : Entre fantasme, inceste, décadence, prostitution, crime… la sexualité est plutôt violente, mais la sensualité bouillante se retrouve surtout dans les longues descriptions de la belle plume de l’auteure : un solide 38°.
Anecdote autour du livre : Anaïs Nin a écrit ces textes érotiques à la demande d’un collectionneur privé et anonyme qui, dans les années 1940, avait commandé ce type d’écrits auprès de plusieurs auteurs dont Henry Miller, qui fut l’amant d’Anaïs Nin.
Extrait : « Le mouvement m’excitait et je me sentais tout au bord de l’orgasme, mais après m’être collée à lui plusieurs fois, avalant son pénis, il se mit soudain à gémir de plaisir, poussant plus vite car il ne pouvait plus se retenir. Je me contentais de poursuivre ces contractions intérieures, et je sentis monter en moi l’orgasme, venant des profondeurs merveilleuses de mon corps, tout au fond de mon ventre. »
-> Le verrou et autres contes grivois de Guy de Maupassant, nouvelles parues dans les années 1880

Température : Doté d’un assez sage potentiel érotique, c’est surtout pour l’humour et la plume de Maupassant qu’on lira ce recueil : 29°, c’est-à-dire à peine chaud mais très agréable.
Anecdote autour du livre : Maupassant a utilisé à plusieurs reprises des pseudonymes pour écrire une partie de ses œuvres. Dans ce recueil, certaines nouvelles ont été publiées sous le nom de Maufrigneuse.
Extrait : « Il se mit à genoux devant elle; et elle se pencha vers lui, portant vers sa bouche, dans un geste de nourrice, le bout foncé de son sein. Dans le mouvement qu’elle fit en le prenant de ses deux mains pour le tendre vers cet homme, une goutte de lait apparut au sommet. Il la but vivement, saisissant comme un fruit cette lourde mamelle entre ses lèvres. Et il se mit à téter d’une façon goulue et régulière. »
L’incontournable
-> Belle de jour de Joseph Kessel, publié en 1928

Température : Grand classique de la littérature, adaptée au cinéma avec Catherine Deneuve dans le rôle titre, le désir de cette femme d’être possédée (avec violence) par des inconnus tout en vivant ces plaisirs en cachette explore le domaine du fantasme avec une puissance magnifique. Pas moins de 42°.
Anecdote autour du livre : « Belle de jour » est le nom d’une plante qui ne fleurit que la journée. L’héroïne est appelée ainsi car elle n’officie dans la maison close qu’entre 14H et 17H, pendant que son mari travaille.
Extrait : « De toute la soirée, l’image de Marcel ne la quitta point. Elle était encore liée à lui par la robe qu’elle portait et qu’il avait défaite, par la peau qu’il avait caressée et qu’elle n’avait pas pris le temps de purifier. Séverine sentit qu’elle était très belle, ce soir-là, elle sentit aussi une ivresse perverse à confondre les deux femmes dont elle était formée, et, au moment de sortir, elle embrassa Pierre avec une chaleur qui ne lui était pas uniquement destinée. »
Et tous les autres…
Le choix est difficile et la littérature compte un nombre impressionnant de superbes ouvrages érotiques… Cette courte liste n’est qu’une maigre ébauche de tout ce que votre bibliothèque devrait contenir pour les jours moroses où votre libido a besoin d’un coup de pouce!
Du côté des philosophes et intellectuels, Sade manque évidemment, mais également Georges Bataille et bien d’autres… Si vous voulez en savoir plus sur le monde du BDSM, vous pourrez lire Maitresse Cathy l’insoumise d’Axel Léotard… Si vous aimez les autobiographies coquines, vous lirez certainement la vie sexuelle de Catherine M. de Catherine Millet ou les mémoires d’une culotte d’Aymé Dubois-Jolly. Si vous êtes une romantique, la collection Harlequin vous offrira bien des plaisirs, si vous aimez que le sexe soit mêlé à l’aventure et au policier, les S.A.S vous combleront et si vous préférez quand il y a des images, les BD érotiques comme celles de Milo Manara sauront échauffer vos pupilles……
Les auteurs de toute nationalité et de toute époque ont inventé bien des scénarios érotiques, certains que l’on peut revivre en couple comme les jeux de 50 Nuances de Grey à condition de se munir de quelques accessoires, et d’autres plus compliqués à réaliser comme ceux sorties de « Osez 20 histoires de vampires et de sexe »… Il y en a pour tous les goûts !
Et vous ? Quels sont vos conseils de lecture ? Quels romans vous ont marquée par leur puissance érotique ? Lesquels ont laissé sur vous une empreinte indélébile et quels autres, au contraire, vous ont ennuyée à mourir ?
